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Citations sur Jeanne, fille du Roy (19)

Lorsque le petit garçon a surgi au débarcadère, frottant ses yeux endormis et traînant en laisse un chiot aussi large que long, Jeanne a vu la figure de Simon se durcir. Elle a deviné l'interdiction qui pointait, dictée par la prudence. Avec un courage tout neuf, elle tint tête à l'autorité, elle qui avait été élevée dans la soumission. Empruntant la tactique préférée de Thérèse de Bretonville, elle lança un flot de commandements dans toutes les directions.
-Nicolas, as-tu bien remercié le capitaine pour son cadeau ? Garde le chien près de toi. Gansagonas, montrez-lui comment faire taire l'animal si c'est nécessaire. Viens près de moi, Isabelle. Tu verras le chien ce soir. Mathurin, mon sac de médicaments est-il dans le canot ? Bon, alors nous pouvons partir. Au revoir, capitaine.
Elle se faufila à sa place et attendit les événements. Simon, la tête dans le dos, la regardait, la bouche ouverte. Un profond ébahissement se lisait sur ses traits.
Puis il haussa les épaules, leva son aviron et le canot glissa sur l'eau pendant que de la rive, Hubert, convulsé de joie, leur envoyait la main.
Jeanne savourait son triomphe lorsque son époux se retourna de nouveau.
-Dieu me préserve, maugréa-t-il à mi-voix, j'ai épousé une mégère.
-Et moi un despote, rétorqua la rebelle avec feu.
Simon se remit à sa tâche, et après quelques minutes, Jeanne constata que les épaules du rameur étaient agitées de soubresauts. La tête renversée en arrière, le sieur de Rouville riait avec abandon. La jeune femme fut entraînée par cette gaiété communicative, et tous deux s'amusèrent longtemps, unis par une amitié toute neuve.
À l'arrière du canot, la Patte, sa bouche édentée ouverte dans un large sourire, se tourna vers sa droite.
À quelques pieds de lui, le canot du Rouquin glissait parallèlement. Les deux coureurs des bois échangèrent un regard significatif. Il y avait longtemps qu'on avait entendu rire le seigneur. Ce sera un bon hiver.
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Tu escalades bien pour ton âge.
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-Tu escalades bien, pour ton âge.
Simon s'arrête net, et la contemple à ses pieds. Il proteste:
-Pour mon âge ? Me prends-tu pour ton ancêtre ?
Candide, Jeanne se laisse emporter une fois de plus par sa langue indiscrète.
Elle affirme avec conviction:
-Ce ne sont pas tous les hommes de quarante ans qui grimpent aussi vite.
-Quarante ans ?
De saisissement, Simon se laisse glisser à califourchon sur une branche. Il répète, incrédule:
-Quarante ans ? Où as-tu appris que j'avais quarante ans ?
Jeanne regrette sa remarque. Trop tard, elle constate qu'elle a dû le blesser. Elle s'était pourtant bien juré de ne jamais faire allusion à leur différence d'âge. Penché vers elle, Rouville insiste:
-Qui t'a dit ça ?
-Mais, c'est le Rouquin. Il n'a pas dit ça précisément, mais il a raconté que tu contruisais des forts en 1665 et que tu étais capitaine. Hubert de Bretonville est capitaine, et il a plus de quarante ans. Alors... j'ai calculé... j'ai cru...
Confuse, elle bafouille et se tait.
D'un bond de chat, Simon saute près d'elle. Il la regarde, tête penchée, les poings sur les hanches.
-Madame fait de savants calculs. Madame tire des conclusions. J'étais capitaine dans la milice canadienne, non dans l'armée. Et en Nouvelle-France, on n'est pas très âgé quand les responsabilités nous sont imposées. Je suis vieux, c'est vrai, plus vieux que toi. J'ai trente-deux ans, et non pas quarante.
Il se détourne dignement et s'éloigne à grandes enjambées, poursuivi par Jeanne et les enfants. Ils l'entendent marmonner de temps en temps:
-Quarante ans. Un vieux mari. Bah !
Pour la centième et non la dernière fois de sa vie, l'orpheline résolut de tenir sa langue et de la tourner un grand nombre de fois dans sa bouche avant de parler.
Tout de même, elle est bien heureuse de s'être trompée dans ses calculs. Simon est beaucoup plus jeune qu'elle ne le croyait. Cela veut dire qu'ils seront ensemble plus longtemps. Il faudra qu'elle lui dise cela, à l'oreille, ce soir.
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Premièrement, Jeanne est une jeune femme courageuse, qui était fille du Roy ce qui signifie qu’elle partirait pour la Nouvelle-France pour marier un homme et fondé une famille. Les choses ne se sont pas passées comme prévu. Une très bonne amie de Jeanne, Marie, est tombée amoureuse d’un jeune homme durant le voyage où elle devait aller rejoindre l’homme qu’elle devait épouser, Simon. Jeanne, ne voulant pour rien au monde détruire le rêve de Marie décide de se faire passer pour elle et épouser le mari choisi pour Marie. Connaissez-vous une personne avec un cœur aussi grand que le sien?

Deuxièmement, les personnages sont très attachants, leurs aventures nous intéressent de plus en plus au cours de l’histoire. L’histoire d’amour entre Jeanne et Simon nous surprend beaucoup, elle est magnifique. Simon s’avère être l’homme parfait pour Jeanne. «Ton cousin, Simon de Rouville, est exactement le mari qu’il me fallait.»p.120 dernier chapitre. Ce récit nous transporte littéralement au 17ème siècle. Pour conclure, ce livre est rempli de bouleversement à couper le souffle. Il vous fera vivre la vie d’une fille du Roy pas comme les autres.
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Je cherchais, parmi les bourgeois qui attendaient à l'écart, le monsieur bedonnant et âgé qui répondrait à l'image que je m'étais faite, depuis la première lecture de sa lettre, de ton futur mari.
Un homme grand et mince s'est avancé, vêtu de la chemise à franges des coureurs des bois. Il s'est appuyé sur sa longue carabine et m'a regardée longuement, en silence. Le soleil couchant m'empêchait de voir son visage et éclairait le mien que je sentais déjà rougissant. Pour un fiancé, il ne me parut pas galant. Peut-être était-il déçu ? J'avais juste eu le temps de poser au hasard, probablement de travers, une coiffe sur mes cheveux ébouriffés. La vie de camp n'est pas propice à la coquetterie.
Pourtant, une phrase aimable ne coûte rien, ni un mot de bienvenue. Le sieur de Rouville a dit brusquement: «Je vous verrai ce soir à Bon-Secours», et, tournant les talons, il s'en alla discuter avec un des Hurons qui nous accompagnait. Il parlait avec des gestes autoritaires, et les autres semblaient le craindre.
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Commençons par résumer cette belle histoire. Le personnage principal du roman est Jeanne, une orpheline de dix-huit ans qui vit dans un couvent depuis son jeune âge. Un beau jour, elle reçoit une lettre pour devenir une fille du Roy et pour partir pour la Nouvelle-France. Elle marie Simon de Rouville, un coureur des bois à qui la première femme et un fils sont morts dans une attaque iroquoise. Au début, elle le trouve dur et méchant, mais après, elle découvre son amour pour lui et ils vivent plusieurs aventures ensembles. Un personnage que je trouve très attachant est Jeanne, car elle veut du bien à tout le monde, et elle aime aider les autres. De plus, elle a une très grande imagination et elle est confiante. Elle sait se gâter avec ce qu’elle a. Dernièrement, elle est pacifique et elle sait se défendre quand il le faut.
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En premier lieu, le livre est éducatif. Il permet d’apprendre plus le passé et surtout sur la vie d’une jeune fille dans son temps. Cependant, intéressant pour les enseignants, mais endormant pour les élèves. L’histoire est lente par la faute qu’il y a trop de détails et d’explications malgré, le sujet du livre est intéressant. Toutefois, les parents de cette jeune fille meurent et fut disciplinée par son grand-père, un braconnier. Elle, qui s’en alla en Nouvelle-France pour vivre dans ce pays.
Deuxième lieu, Jeanne est le personnage principal. Elle a fait preuve de beaucoup de courage en changeant de place avec Marie Du Voyer. La vie dont elle rêvait le début avec son mari, Simon de Rouville, ne s’est pas déroulée comme elle l’a voulu, mais à la fin son rêve se réalise. « Ton cousin de Rouville est exactement la mari qu’il me fallait, tout le contraire de l’idéal dont nous rêvions autrefois ». Citation tirée de la lettre que Jeanne écrivait à Marie. Cette lettre démontre qu’elle est à présent ravie d’être avec Rouville, de plus ils ont un troisième enfant, nommé Honorine.
Pour conclure, ce livre est captivant avec beaucoup de détails en nous précisant chaque événement.
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Roman historique
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Moqueuse, Jeanne esquisse une révérence et murmure "Bien, Monseigneur." Puis en incorrigible gamine, elle tire la langue au large dos qui lui fait face.
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Tu escalades bien, pour ton âge.
Simon s'arrête net, et la contemple à ses pieds. Il proteste:
-Pour mon âge ? Me prends-tu pour ton ancêtre ?

Candide, Jeanne se laisse emporter une fois de plus par sa langue indiscrète.
Elle affirme avec conviction:

-Ce ne sont pas tous les hommes de quarante ans qui grimpent aussi vite.

-Quarante ans ?

De saisissement, Simon se laisse glisser à califourchon sur une branche. Il répète, incrédule:
-Quarante ans ? Où as-tu appris que j'avais quarante ans ?

Jeanne regrette sa remarque. Trop tard, elle constate qu'elle a dû le blesser. Elle s'était pourtant bien juré de ne jamais faire allusion à leur différence d'âge. Penché vers elle, Rouville insiste:
-Qui t'a dit ça ?
-Mais, c'est le Rouquin. Il n'a pas dit ça précisément, mais il a raconté que tu contruisais des forts en 1665 et que tu étais capitaine. Hubert de Bretonville est capitaine, et il a plus de quarante ans. Alors... j'ai calculé... j'ai cru...

Confuse, elle bafouille et se tait.
D'un bond de chat, Simon saute près d'elle. Il la regarde, tête penchée, les poings sur les hanches.
-Madame fait de savants calculs. Madame tire des conclusions. J'étais capitaine dans la milice canadienne, non dans l'armée. Et en Nouvelle-France, on n'est pas très âgé quand les responsabilités nous sont imposées. Je suis vieux, c'est vrai, plus vieux que toi. J'ai trente-deux ans, et non pas quarante.

Il se détourne dignement et s'éloigne à grandes enjambées, poursuivi par Jeanne et les enfants. Ils l'entendent marmonner de temps en temps:

-Quarante ans. Un vieux mari. Bah !

Pour la centième et non la dernière fois de sa vie, l'orpheline résolut de tenir sa langue et de la tourner un grand nombre de fois dans sa bouche avant de parler.

Tout de même, elle est bien heureuse de s'être trompée dans ses calculs. Simon est beaucoup plus jeune qu'elle ne le croyait. Cela veut dire qu'ils seront ensemble plus longtemps. Il faudra qu'elle lui dise cela, à l'oreille, ce soir.
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