L'ouvrage n'est pas une commande pour l'occasion mais une nouvelle édition participative de la collection en raison du "Black Lives Matter" .
" Tout a commencé le 17 Octobre 2010...".
La première phrase du roman.
Nous sommes déja surpris.
Quel événement pouvait lier ce jour à l'histoire sanglante des capuchons blancs des USA, les tristement célèbres extrémistes du cercle secret du Ku Klux Klan?
Ce roman nous interpellera tandis que notre actualité en 2020 nous contraindra à porter le masque (Covid-19, oblige) et tandis que le mouvement " Black Lives matter" bat son plein, en faveur des citoyens noirs touchés par une recrudescence de bavures policières.
Ce dernier problème nous relie bien évidemment à un problème de racisme soulevé par l'affaire d'officiers blancs qui ne ménageront pas des personnes suspectés d'incivilité avec des actes de violence inouïs dans leurs interpellations, selon les médias et les témoignages.
C'est un moment fort donc pour les jeunes lecteurs qui connaîtront beaucoup de bouleversements sociaux et sanitaires dans la même période.
Quelques collections comme celles proposées par l'éditeur Oskar Éditeur permettront de contextualiser les problèmes, creusant le thème des inégalités et des oppositions communautaires en profondeur par le biais d'histoires significatives, remontant loin dans le temps afin de saisir de quoi sont faits les héritages culturels des uns et des autres.
L'Amérique du nord, nous le savons, baigne dans une histoire assez sombre dont elle peine à s'extirper encore aujourd'hui, le mouvement " Black Lives matter" le prouve.
L'histoire lointaine et la comparaison avec notre société contemporaine, aux moeurs différentes dans le meilleur des cas, permettront néanmoins un recul salvateur pour le jeune public avec ces fictions inspirés de faits réels, qui peuvent impressionner les jeunes esprits sensibles.
N'oubliez pas chers jeunes lecteurs, l'Homme est capable du pire mais aussi du meilleur.
C'est ce que nous attendrons des bonnes histoires.
Le roman.
Nous assisterons à la remise d'une médaille de bravoure d'un citoyen le 17 Octobre 2010 à Washington- nous y voila- par le président américain de l'époque,
Barrack Obama.
Cette date nous renverra aussitôt à une autre date, celle de la médaille, pour service rendus lors de la grande manifestation des droits civiques du 28 août 1963. La scène sera toutefois anecdotique.
Jim, le petit-fils du récompensé, sera notre narrateur.
L'événement sera émouvant, replacé par l'auteur
Martin Roger dans une double culture, le parfait trait d'union avec un grand-père blanc et une grand-mère noire.
Le grand-père vit le reste du temps en Louisiane, ce qui fera le lien avec le fantômes du passé des capuchons blancs.
Nous retournerons plus longtemps ici dans le passé avec le grand-père et Jim, les histoires sont un excellent moyen d'y parvenir rapidement et de saisir des choses importantes tout aussi rapidement.
Les bons conteurs permettent aussi de tempérer les moments forts et de sortir de l'expérience éprouvé sans danger.
Cela sera vrai pour notre auteur
Martin Roger, autant que pour le grand-père William, qui avait promis une histoire familiale singulière pour les 10 ans de Jim, attachée à un objet hérité de lui.
Dans cette histoire, William Lincoln Caldwell avait 10 ans.
L'auteur choisira une voie excellente qui parlera du coup à tous les jeunes lecteurs pour le thème qui nous soucie: c'est un blanc qui sera persécuté pour avoir dénoncer les maltraitances et la discrimination faites aux noirs à la Louisiane de son époque.
La défense des droits de l'Homme semble être une véritable histoire de famille ( et d'éducation, avons-nous envie d'ajouter).
On nous raconte une Amérique très étroite, où l'on sert la haine au petit déjeuner, au déjeuner et au dîner.
Que faire lorsque l'on vit et grandit dans un milieu qui ne permet pas le libre-arbitre et une liberté de vivre sur des fondements différents?
Que faire lorsque la Liberté, l'Égalité et la Fraternité- que nous connaissons ici, en France, Républicaine- ne sont pas des valeurs essentielles, indispensables pour rassurer et vivre sereinement avec ses voisins?
Peut-être ne faut-il tout simplement pas de voisins, pensent certains.
Nous emprunterons les sentiers de ces raccourcis mortels avec ce court récit émouvant et d'une valeur pédagogique précieuse.
Nous sommes aussi rassurés car malgré ce que dira le père du jeune Jim, il restera des hommes qui survivrons à cela pour raconter l'histoire et en semer les graines.
Ce sont des acteurs secondaires mais des maillons de la chaîne essentiels.
Le preuve est faite avec le grand-père William.
Le Masque fait-il le héros, chers jeunes lecteurs?
Si nos super-héros des Comics américains portent le masque pour protéger la vie de leurs proches, qu'en est-il de ces KKK?
Le cercle est-il hors-la-loi?
Y a t-il des lois au dessus de la loi?
Qu'est-ce qui distingue notre Spiderman par exemple, décrié dans sa fiction comme une menace incontrôlable et traqué par les forces de police, de ces autres personnages vêtus et masqués de blanc?
Vous l'aurez compris déja, jeunes lecteurs, malgré ce qu'on en disait, il sauvait des gens.
Nous approcherons de cette distinction fine grâce à de jeunes héros, à la même hauteur que la cible lectrice, qui auront l'occasion de discerner le bien du mal, malgré de jolies légendes racontées par les adultes sur le KKK les présentant comme de preux chevaliers vaillants.
Delà, le récit est forcément intéressant pour les lecteurs ados.
Le tact de l'auteur et sa douceur d'écriture rendront l'aventure très agréable pour le public malgré une première de couverture assez choc qui ne pourra pas hélas édulcorer la réalité de cette période sans en gommer la gravité.