AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 44 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bd de très grande qualité dans laquelle l'auteur espagnol raconte le voyage en absurdie de son père lors de son service militaire. Service qui se déroule au Maroc sous la dictature de Franco, faut-il le préciser. Mais ce n'est pas tout car Jaime Martin se met également en scène ainsi que sa famille et nous montre un jeune auteur à la recherche de l'inspiration.
Et c'est ce qui, pour moi, rend cette bd si attachante car elle prend des accents de vérité qu'elle n'aurait pas eu sans cet effet de miroir. Les personnages nous deviennent très proches et Jaime Martin n'a pas son pareil pour décrire les petites scènettes de la vie quotidienne.
Commenter  J’apprécie          40
Jaime Martin, c'est pour moi une découverte et c'est une bonne surprise. J'ai aimé sa façon de mêler, sans exhibitionnisme excessif, chronique familiale personnelle et coup d'oeil historico-politico-sociologique sur la génération de ses parents, cette jeunesse qui eut fort à faire pour se trouver des raisons d'espérer au coeur de la dictature franquiste. Son dessin est simple sans être simpliste, pas toujours séduisant mais ça tombe bien, les militaires n'ont jamais eu pour moi un pouvoir de séduction. Je suis d'ailleurs raccord avec le frère du narrateur (si mes souvenirs sont bons) qui s'exprime catégoriquement sur le sujet, dans l'épilogue : "Les militaires, ça te pourrit toujours la vie, qu'ils soient franquistes ou démocrates"... L'armée qu'a vécue le père sous Franco, c'était vraiment une punition, une perte de jeunesse absurde autant qu'une réelle épreuve ! A côté de ça, mes douze mois en tant que baby-boomeur dans une caserne paumée, c'était une promenade de santé, j'ai presque honte de m'en plaindre !
Le kaki et les couleurs rabattues dominent bien sûr dans une grosse partie de l'album, distillant un fond de mal de vivre qui suscite notre empathie, mal de vivre heureusement tempéré par quelques bouffées de fraîcheur en fin d'album. Ouf !
Commenter  J’apprécie          30
Cette BD (auto-) biographique commence sur les problèmes d'inspiration de l'auteur, jeune espagnol d'aujourd'hui, sa misanthropie qui en découle, les repas de famille au cours desquels son père raconte pour la énième fois ses vieilles histoires sur la manière dont il a séduit leur mère et son de service militaire..., bref, du quotidien, pas original en soit mais bien raconté tout de même, surtout dans la manière dont sont croqués, avec grande tendresse, les deux parents. Et puis, Jaime Martin s'empare de la jeunesse de ses parents sous la dictature de Franco, pour mieux nous la raconter, et il va plus particulièrement s'intéresser au fameux service militaire de son père. A travers ce récit, ce sont à la fois les mentalités de l'époque que l'auteur restitue de manière très réussie, mais aussi toute l'ambiance de la vie quotidienne sous le régime franquiste. Quant au fameux service militaire, on découvre mi-effaré, mi-fasciné, ces jeunes hommes envoyés au Maroc dans une enclave espagnole, vivant selon des codes militaires et idéologiques ubuesques et terrifiants. On découvre surtout tous les moyens qu'ils mettent en oeuvre pour survivre le mieux possible à cette épreuve. Jaime Martin propose un traitement très humain, sans aucun doute influencé par sa proximité familiale avec cette histoire. Il donne à voir aussi tout un arrière-plan encore présent dans une partie de la société espagnole d'aujourd'hui. A découvrir.
Commenter  J’apprécie          32
Jaime Martin reste devant une page blanche. Il n'a aucune idée de scénario pour son prochain projet de bande-dessinée. Et son animosité pour les autres ne l'aide pas. Un repas de famille va le débloquer. Alors que son père ressasse une nouvelle fois son service militaire au Maroc, Jaime Martin en profite pour récupérer les carnets de son géniteur et de voir s'il y a matière à faire quelque chose avec. Cela aboutira sur « Les guerres silencieuses », un pavé de 150 pages paru chez Dupuis, dans la collection Aire Libre.

Le livre se situe sur trois niveaux : le service militaire proprement dit, la vie sous la dictature de Franco et l'époque contemporaine, où Jaime Martin se pose des questions sur l'intérêt du projet. Il aurait été dommage de ne pas traiter le quotidien des espagnols des années 50/60, car cela se révèle très intéressants, même si l'auteur insiste sur les rapports garçon/fille. Comment et pourquoi se marier, sous Franco, c'est assez codifié.

Le coeur du sujet reste cependant le service militaire. Perdus au Maroc, dans une guerre plus ou moins cachée par le gouvernement, les jeunes espagnols se retrouvent démunis en plein désert. Outre les habituels brimades et rapports de force, propres à toutes les armées, c'est ici les problèmes d'alimentation qui sont au coeur du sujet. Mal ravitaillés, les soldats crèvent de faim et toutes les combines sont bonnes pour mieux manger.

Jaime Martin retranscrit admirablement cette ambiance militaire. Même si c'est déjà vu, tant au cinéma qu'en bande-dessinée, le livre se dévore et on tremble pour les personnages. le tout n'est pas idéalisé dans les rapports humains et sonne juste. Cependant, après avoir été passionné par le bouquin, le lecteur ne peut s'empêcher d'être frustré par cette fin abrupte qui apparaît soudain sans crier gare. Et à la fermeture du bouquin, un sentiment d'inachevé persiste. Il est assez clair que Jaime Martin a écrit ce livre avant tout pour lui puisque c'est l'histoire de ses parents qu'il raconte. Les passages contemporains sont, pour nous lecteurs, assez lourds et inutiles. Ainsi, les questionnements de Martin sur l'intérêt de son livre ne sont pas pertinents. Dans le pire des cas, cela déprécie son travail lorsqu'il estime faire un livre de plus sur l'armée.

Au niveau du dessin, c'est pour moi une révélation. Je ne connaissais pas Jaime Martin et j'aime beaucoup son trait. Il possède un dessin semi-réaliste très réussi. Les couleurs sont au diapason, proposant trois ambiances comme chaque époque et lieu traversés. La narration est fluide et les 150 pages se dévorent tant on est lancé sur des rails. du beau travail !

« Les guerres silencieuses » laisse un goût d'inachevé. J'étais captivé et impressionné par ma lecture, mais la fin du livre m'a déçu. Trop abrupte, trop personnelle, elle laisse un peu le lecteur de côté. Mais il serait dommage de passer à côté de ce livre, qui traite d'une guerre dont personne n'a entendu parler, et d'un régime franquiste qui ne laisse nulle place à la romance !
Commenter  J’apprécie          20
La mise en scène de l'auteur réalisant son album est un procédé qu'on rencontre assez couramment actuellement. Il sert surtout à combler des faiblesses dans les récits. Il aurait pu être sensiblement réduit ici tant le sujet principal est intéressant. La vie de l'auteur, ses interrogations paralysantes, sont trop longues, du moins au regard de l'histoire plus large de sa famille qui a été impactée par L Histoire espagnole.
Ce qu'a vécu son père dans une région peu connue (Sud Marocain), pendant la dictature franquiste, juste après une guerre qui a été censurée, tout cela est passionnant (ce qui mérite une quatrième étoile) et bien mis en valeur par les choix et la maîtrise graphique.
Commenter  J’apprécie          20
Voici une BD "témoignage" qui aborde un sujet encore peu traité dans la littérature : les affrontements entre Espagnols et Marocains, autour de Sidi-Ifni plus précisément, après 1956, année de l'indépendance. le dénuement scandaleux dans lequel vivait l'armée espagnole contribua à l'avancée de l'Armée de libération marocaine, la "guerre silencieuse" dura 8 mois. Suite à ce conflit, l'armée espagnole continua d'envoyer des soldats effectuer leur service militaire à Sidi-Ifni, position alors en situation de "cessez-le-feu". C'est leur histoire qui est relatée ici, par un dessinateur barcelonais qui décide de mettre en bulles le service militaire de son père... Édifiant !
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (72) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5241 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}