On dit toujours qu'il faut un drame, une mort pour saisir la valeur des choses, la valeur de la vie. Mais quelle connerie ! Pourquoi personne ne nous le rappelle avant ? Pourquoi nos petits problèmes de merde, le quotidien reprennent-ils toujours le dessus ? J'avais tant de choses à lui dire.
Il était l'amour de ma vie, le père de mes enfants. Il ne pouvait pas disparaitre de la surface de la Terre. Le monde irait mal, sans lui. Nous avions besoin de lui pour vivre. Et moi, pour lui, pour les enfants, j'allais être forte, ne pas me laisser abattre.
Je ne veux pas te perdre, je ne peux pas te perdre. Je ne suis rien sans toi. Pense à tout ce qui nous reste à vivre…
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Nos résiliences de Agnès Martin-Lugand
Alors même que toutes les lumières restaient éteintes, j’eus le sentiment que le soleil entrait à nouveau dans la maison, et que la pluie avait cessé de tomber. Je me retins de me lever d’un bond et de dévaler l’escalier pour me jeter dans ses bras. C’est bon d’attendre, de faire monter le désir de se retrouver l’un contre l’autre après tant de jours d’éloignement. Je posai lentement un pied sur le parquet, puis le second, tous les mouvements se suspendirent au-dessous de moi.
L'espace d'un instant, nous avions été l'un à l'autre. Quand une histoire débute, on est dans l'euphorie, dans le désir insatiable, on veut s'aimer, on veut se prendre, ne jamais être séparé ou alors juste le temps de susciter une frustration jouissive qui sera apaisée dans un corps à corps passionné. Notre histoire était finit avant même de naître. Et il faudrait vivre avec. Une dernière seconde, un dernier doute.
Je sais... Ne te justifie pas auprès de moi, il y a des choses, des sentiments, des désirs qu'on ne peut pas expliquer, on les vit.
On dit toujours qu'il faut un drame, une mort pour saisir la valeur des choses, la valeur de la vie. Mais quelle connerie ! Pourquoi personne ne nous le rappelle avant ? Pourquoi nos petits problèmes de merde, le quotidien reprennent-ils toujours le dessus ? J'avais tant de choses à lui dire.
Je m’étais convaincue que cela passerait après quelques jours. Mais non. Stagnation. Pire. Dégradation.
Tant qu ils dormaient, la réalité ne les frappait pas.