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Critique de Caligari


Lecture du mois de Juin - Club de Lecture Babelio.

Voilà un roman intelligent... mais bigrement ennuyeux. Tout avait pourtant bien commencé : je débarque à Buenos Aires avec les yeux neufs de Bruno Cagodan - "en verlan, ça fait cagendo" (chier), ricane le chauffeur de taxi- et la ville se matérialise sous mes yeux : ville-labyrinthe, ardente et sans pitié pour le touriste pressé. Heureusement, Bruno a tout son temps, bien décidé à rejoindre le clan des initiés ayant eu le privilège d'entendre un jour ce chanteur de tango à la voix de velours. Après un hommage courtois à Borges (la Ville est infestée de pélerins hollandais... ou belges, je ne sais plus, venus rendre grâce au Maître), la quête peut commencer. L'américain glisse ses pas dans ceux du chanteur de tango et tente de percer sa "logique", se frottant au passage à l'histoire souterraine - et maudite - de Buenos Aires. A ce moment-là, je décroche complètement : les personnages me paraissent manquer d'épaisseur (sans doute est-ce intentionnel : ceux-ci se meuvent comme des fantômes qui hantent la mémoire de la ville) ; de plus, en balisant son récit de réflexions borgesiennes sur l'Aleph, le passé perdu, l'épiphanie de la voix, etc., l'auteur tend à corseter les personnages et les épisodes du voyage dans une quête métaphysique. de fait, le roman perd selon moi tout son carburant ; ce n'est certes pas un roman à thèse, mais j'ai ressenti le même malaise qu'en lisant des romans qui affichent de manière trop claire leurs intentions : le chanteur de tango est un archétype.
En conclusion, je ne regrette pas cette lecture, qui m'a donné envie de relire Borges, mais j'attends plus que ça d'un roman.
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