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Critique de Colchik


Voici l'histoire de Frasquita que nous raconte sa fille, Soledad, un conte cruel et sombre qui nous vient d'une Espagne violente, superstitieuse, brûlée par le soleil et le vent à l'orée du vingtième siècle. Un mystérieux coffret contenant un nécessaire à couture est transmis de mère en fille dans la famille de Frasquita. Celle qui respecte le secret de la transmission se voit dotée d'incomparables talents de couturière et de brodeuse mais s'expose du même coup à la jalousie et à la vindicte de ses congénères. C'est ce qui se produit avec Frasquita qui, le jour de son mariage, déchaîne la méchanceté des langues en apparaissant dans une magnifique robe de mariée. La belle jeune-fille se fane instantanément et va rejoindre la demeure d'un époux rustre sous les quolibets de la foule. Son don apprivoise son acariâtre belle-mère, sans lui apporter un peu de douceur et d'affection. Si ses ouvrages réparent et apaisent les coeurs, le sien est étrangement oublié. Les enfants qui naissent dans son foyer, tous un peu étranges et donc exposés aux commérages des villageois, sont la joie de Frasquita. Qu'importe si sa fille aînée ne parle pas, si son fils est roux et si sa petite dernière est nimbée d'une douce lumière, ils lui sont plus précieux que tout. Son époux, le forgeron du village, est subitement frappé d'une étrange maladie et s'installe au poulailler pendant de longs mois. Il ne guérit que pour se lancer dans des combats de coq qui – croit-il – feront sa fortune. Hélas, son valeureux coq rouge est plusieurs fois vaincu et Frasquita qui recoud ses blessures accélère la ruine de son foyer. Car, en mettant le propriétaire des oliveraies au défi de gagner, le forgeron perd peu à peu tous ses biens. Frasquita elle-même devient l'enjeu du dernier combat. Après avoir cédé à l'homme tourmenté qui l'a gagnée, elle charge une charrette à bras de ses enfants et quitte le village. Sa route croisera celle d'un étrange meunier,de rebelles et d'un médecin tueur d'enfants.
L'écriture de Carole Martinez est sombre, violente, tordue par le malheur qui hante le destin de Frasquita et de ses enfants. La poésie qui se dégage de son histoire est le contrepoint du tragique qui affleure à chaque instant. le fantastique sourd de cette terre espagnole violente et déshéritée qui broie des êtres malmenés par la vie. Mais, pour moi, il y a eu un peu surdose et j'avoue avoir décroché aux trois quarts du roman.
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