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4,02

sur 2928 notes
Ce texte est somptueux ! Il a la profondeur de la vie, le mystère du conte, la beauté de la poésie, le lyrisme de l'épopée, la saveur d'un récit d'initiation et j'en oublie.
Hymne à la liberté, hommage à la révolte des femmes contre la soumission que leur impose une société machique qui ne tient que par le qu'en-dira-t-on, et surtout éloge de l'art, personnage finalement principal du livre, qui permet à la vie de triompher des forces de mort et nous révèle à nous-mêmes, chacun d'entre nous pouvant aider son prochain par les dons qui lui sont propres.
Par beaucoup d'aspects, ce roman m'a rappelé les plus beaux textes d'Andrée Chedid. Moi qui n'aimais pas trop la couture, me voilà convertie...
Somptueux, vous dis-je !
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Quand tu liras le Coeur Cousu, tu liras sous la délicieuse plume de Carole Martinez, l'histoire de Soledad et de sa famille. Des filles surtout.
Tu liras du surnaturel qui te semblera tellement opportun et naturel que tu y croiras.
Tu frissonneras.
Tu poseras ce livre lourd sur tes cuisses, tu renverseras ta tête en arrière et tu serreras les bras. Pour imaginer plus. Pour imaginer mieux.
Tu sentiras la poussière du sable, mais cela ne te gênera pas.
Tu liras les secrets qui se transmettent chez les filles de cette famille. Tu liras la magie dans les doigts de Frasquita, la mère. Doigts de fées, on la disait sorcière.
Tu liras la méchanceté des simples. La rudesse de la pauvreté.
Parce que tu vois, tu le liras. J'en suis sûre.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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D'abord enthousiasmée par le style, le sujet original, cette femme, la couture, etc. je me suis ensuite vite lassée et perdue dans ce dédale de situations parfois ubuesques ; par ailleurs, certains passages et détails m'ont semblé superflus, n'apportant pas grand-chose à l'intrigue.
Dès la deuxième section, j'ai carrément peiné à finir ma lecture.

Par contre, lisant la 4e de couverture à la fin, je déplore une fois de plus qu'elle déflore une bonne partie de l'histoire.
Mauvaise pioche pour moi, mon coeur est resté fermé.
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Soledad est née dans un petit village du sud de l'Espagne dans les années 1930.
Elle nous raconte l'histoire de sa mère, Frasquita, une couturière aux dons magiques, étranges transmis par sa mère et d'autres femmes de la famille avant elle.
La lecture de la description de la boîte à couture dont Frasquita hérite ressemble à un véritable coffre de pierres précieuses.
Mariée à un homme au tempérament plus coq qu'un coq, la jeune couturière doit fuir son village, seule avec ses six enfants car son galant de mari a perdu un combat de coqs où il avait joué sa femme.
Les enfants sont aussi pourvus de dons surnaturels tous différents.
Carole Martinez nous livre un conte cruel, fantastique, humain très imagé dans une Espagne catholique mais aussi superstitieuse.
C'est le premier roman de Carole Martinez que j'ai lu en 2011 et j'avoue que c'est celui qui m'a le plus marquée pour la force de la transmission du don spécial de couturière transmis de génération en génération car elle en recoud des lambeaux de tissus de toutes sortes : d'étoffes ou de peaux...
L'écriture est très travaillée tout en restant naturelle.
Grâce à mes fiches, j'ai pu relire le roman en ciblant les passages que j'avais préférés lors de ma première lecture.
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Sorti en 2007, ce long roman de Carole Martinez a bénéficié d'un très bon bouche-à-oreille dans les bibliothèques pour devenir un long-seller, un succès de librairie à mèche longue.
Le sujet en est désormais connu : c'est l'histoire sur trois générations de femmes espagnoles unies par le mystérieux pouvoir de la couture. L'héroïne, Frasquita, s'est vue transmettre par sa mère un coffret à couture. Mal mariée à un forgeron qui se prend, au propre comme au figuré, pour un coq, mère de cinq filles et d'un fils tous dotés de pouvoirs surnaturels, Frasquita finira par fuir son village avec ses enfants. Pris dans les tourbillons de l'histoire, les exilés se retrouveront au coeur d'une terrible bataille entre une bande d'anarchistes et l'armée régulière espagnole qui les obligera à traverser la Méditerranée et à se réfugier en Algérie française.

L'influence du réalisme magique sud-américain a été soulignée voire dénoncée : Carole Martinez louche du côté de Gabriel Garcia Marquez et son village de Santavela a des airs de Macondo

Roman de femmes, roman pour les femmes (ses lecteurs les plus enthousiastes sont surtout des lectrices) "Le coeur cousu" m'est tombé des mains.
Je n'aurais pas la prétention de l'en blâmer pour autant.
Je comprends que son style très travaillé puise séduire même si il m'a semblé parfois à la limite de l'affèterie : chaque phrase est à ce point ciselée qu'on y sent trop l'effort que sa rédaction a causé.
Quant aux splendides et courageux personnages de femmes, je comprends qu'ils aient pu émouvoir mais, de mon point de vue, ils perdent très vite en réalisme ce qu'ils gagnent en magie.
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Ce livre est d'une grande puissance.
Il nous emporte dans une odyssée féminine envoûtante.
Celle qui fait la grande traversée va parcourir les chemins perdus poussiéreux et caillouteux de l'Andalousie du 19e siècle, et arriver à tirer sa charrette remplie de ses 6 enfants, le septième étant dans son ventre, jusqu'à la mer.
Là, ils prendront le bateau pour s'installer dans une nouvelle vie en Algérie.
Durant ce voyage hallucinant, toutes les rencontres seront possibles, toutes les épreuves aussi, et Frasquita tiendra bon jusqu'au bout.
Un univers aride et racorni par l'isolement, les croyances, les superstitions, la médisance et la jalousie, a pourri la vie de cette jeune femme aux dons exceptionnels de brodeuse et de couturière.
Cet art, qui est autant sa malédiction que sa bénédiction, elle le doit à une sorte de filiation matriarcale et magique qui relie les vivantes et les mortes depuis la nuit des temps.
A l'âge des premières règles, la mère initie ses filles aux prières qui guérissent et qui font parler avec les morts, et leur remet une boite magique qui, si elles savent respecter les usages leur révèle leur pouvoir et ainsi les déterminent à vie...
Frasquita, la mère en fuite dont on suit l'errance a été initiée et a reçu une boite de bobines de fils.
Elle coud, elle brode, et ce qu'elle fait prend vie. Elle use de ce génie qui lui permet de vivre et fait sa renommée, comme son malheur...
Elle en deviendra sorcière et magicienne, elle fera peur...
Son mari, devenu fou, se prenant pour un coq à chaque nouvelle naissance et finissant par la jouer au jeu, la pousse à bout. Trop de misère, trop de souffrance, trop d'humiliation...
Elle prendra ses enfants et partira, ailleurs, à l'aventure, forte de ce qu'elle est et de ses pouvoirs surnaturels.
Elle ira jusqu'au bout de la terre, et arrivera au delà de l'eau.
Elle forcera la destinée de toute sa marmaille étrange et singulière, poussée par un désir tenace et magnifique jusqu'à en oublier la dernière à naître qui pointe son nez, bientôt, et qu'elle nommera Soledad.
Cette dernière de la fratrie fantasque aux pouvoirs magiques semble destinée à la solitude, elle sera initiée, mais n'aura pas de fille.

Elle se vouera à l'écriture, et par ce biais rompra le fil de la tradition et de la transmission. Elle n'apprendra pas les prières à sa nièce, non plus qu'elle ne lui donnera de boite...
Elle sera la narratrice de cette histoire foisonnante, et nous transportera loin au coeur du désir féminin.
Elle nous racontera l'épopée de sa mère et de ses frères et soeurs en nous disant des contes assemblés en saga familiale construisant ainsi un roman fleuve.

Ce texte foisonnant est beau, poétique, gonflé d'amour, de chair, de sang, de souffrance ,de larmes et de rêves.
Il est cousu à petits points serrés, minutieux, qui se déploient dans de multiples détails colorés et forment une fresque étonnante d'originalité et d'humanité.
Si ce n'est pas encore fait, ouvrez ce livre .
Des liens et un extrait de lecture sur le blog :
Lien : http://sylvie-lectures.blogs..
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C'est la cinquième enfant de Frasquita, la belle couturière aux mystérieux pouvoirs, qui déroule le long ruban des souvenirs familiaux. Qui était cette femme qui ne lui a jamais donné un baiser ? Une mère courageuse, une amoureuse, une femme éprise de liberté ? Fort mal mariée à un bougre d'idiot qui la perd pour un grotesque combat de coqs, elle s'enfuit, entrainant derrière elle ses enfants aux pouvoirs magiques ou maléfiques.
Magicienne pour les uns, sorcière pour les autres, tour à tour soumise, intrépide, ménagère effacée, vagabonde égarée, de fil en aiguille, on suit son parcours depuis son petit village espagnol jusqu'aux frontières du pays auprès des anarchistes en guerre, puis stoppant sa course folle dans un petit village de l'Algérie française.
Entre conte et légende, elle brode, elle brode, Carole Martinez. le livre est empreint de poésie, de lyrisme et de cruauté. Points après points, l'écriture est belle, ample, généreuse, travaillée. Trop sans doute. J'avoue avoir été un peu submergée par cette magie ambiante, ce tourbillon de mots qui tourne sur lui-même. L'écriture manque de sensualité, j'aurais aimé trouvé dans le texte toute l'ironie et la vitalité des textes toniques de Véronique Ovaldé.
Je suis peut-être passée à côté du livre, j'aime pourtant l'écriture des auteurs sud-américains dont Carole Martinez s'inspire, mais j'ai malheureusement plusieurs fois failli renoncer à finir le roman malgré ses nombreuses qualités.
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Il y a des romans qui se gravent dans nos esprits. Certains par leur histoire. D'autres par leur style. Plus rares sont ceux qui restent ancrés pour les deux raisons en même temps. le coeur cousu de Carole Martinez est de ceux-là.

L'auteure signe ici un texte remarquable à tous points de vue. J'avais déjà beaucoup apprécié son style dans du domaine des Murmures. Force est de constater que l'art qu'elle déploie dans sa fresque espagnole surpasse le récit d'Esclarmonde. Sa plume se fait enchanteresse et, telle un des fils magiques de Frasquita, elle nous relie à points serrés à cette histoire haute en couleurs et en péripéties variées. Les métaphores autour de la couture, du tissage, des fils, etc, foisonnent et offrent un registre élevé, d'une grande beauté ensorcelante. Comment résister?

Surtout lorsque si belle forme sert si belle histoire. Carole Martinez excelle dans ses portraits de femmes. Frasquita et ses enfants forment une tribu hors du commun, héritière d'un savoir ancestral qui passe de femme en femme, avec ce coffret - sorte d'utérus de bois où croît le don accordé à chacune. La trame est si fluide et limpide qu'il est difficile de déterminer quand le don devient malédiction, ou s'il l'a été de tout temps et n'a fait qu'illusion.

Le surnaturel émaille le récit sans jamais l'alourdir. du fond d'un village espagnol au fond d'une médina, les capacités singulières des femmes Carasco défraient les chroniques, réveillant superstitions toujours latentes, jalousie, peur et haine qui bien souvent les accompagnent à coups de propos venimeux et autres piques empoisonnées.

Le coeur cousu fait partie de ces livres que j'ai envie de partager et d'offrir autour de moi. Envie de faire découvrir une si magnifique écriture d'où jaillit tant de poésie. Envie de diffuser les écrits d'une si merveilleuse conteuse.
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Le coeur cousu ou la fable de la femme jouée et perdue..

Couturière, héritière des mystères d'une lignée de femmes initiées, Frasquita répare autant la chair que le tissu.
Ce don va bouleverser sa vie et la jeter sur les routes du sud avec ses six enfants dont un en gestation.
Des enfants dotés chacun d'une singularité étrange qui leur confère une aura particulière.
Anita, la conteuse, née muette.
Angela à la voix de cristal et au corps de plumes, écorcheuse d'âmes.
Martirio, fille de la nuit, au baiser mortel.
Clara, solaire et lumineuse.
Et Pedro el rojo, à la toison de feu et à la craie magique.
À la suite de leur mère, ils vont donc entamer une longue et épuisante fuite à travers les sables du désert qui les mènera sur un autre continent où le destin se jouera parfois bien cruellement de leur fragilité.

Carole Martinez a su m'émouvoir avec une plume tout en poésie, aussi fine et délicate qu'un point de broderie aux couleurs chatoyantes.
Ce récit est d'une grande et belle puissance faite de chair et de sang, de larmes, d'amour et de souffrance.
L'histoire de ces femmes maudites, bien qu'ancrée dans un contexte réel, est nimbée de magie et de sorcellerie qui en font une légende fabuleuse.
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La langue au service de la poésie, les mots qui concentrent un hymne féminin, familial. Ce récit, d'une magie et d'un lyrisme rares, est une détonation dans le monde littéraire.

Carole Martinez tisse une odyssée mouchetée par les superstitions et les obstacles, la tradition et ses heurts autour d'un secret, l'héritage puissant qui entraîne à l'exil, à l'errance de femmes et filles courageuses. L'histoire, minutieuse et colorée, est envoûtante et transporte dans un vertige de sensations parfois insurmontables. Au fond, le roman est un cri de liberté, la voix du désir, comme la restauration d'une chair bafouée.

L'autrice kidnappe le lecteur·rice et le·a fait basculer à tout jamais dans une fugue musicale, une ode à l'écriture et à l'amour. L'occasion d'une fresque de femmes à qui elle offre une lumière incantatrice diffusant une richesse émotionnelle incomparable. C'est absolument bouleversant et remarquable.

Lien : https://ohaby.wordpress.com/..
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