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Critique de Zephirine


La narratrice, Soledad, est la sixième enfant de Frasquita, l'héroïne de cette histoire aux allures de conte. Soledad la solitaire dotée de cette « volonté de résister au monde », Soledad qui n'aura de cesse de raconter sa mère.
« Maman n'a jamais su écrire qu'à l'aiguille. Chaque ouvrage de sa main portait un mot d'amour inscrit dans l'épaisseur du tissu. »
Frasquita la couturière andalouse aux doigts d'or, coud et brode des robes, des châles aux pouvoirs ensorcelants. C'est une originale qui fait fuir les gens du village. Elle rend fou son mari qui finit par se prendre pour une poule. Avec elle, il se passe des choses étranges comme ce coeur brodé dans les entrailles de la Madone qui, un jour, se met à battre. Son aiguille peut faire des miracles comme ce jour où elle recoud le visage de Salvador qui n'est que plaies.
Les gens du village la fuient ? Qu'importe la haine et le mépris, Frasquita veut rester libre. Chassée de son village, elle entasse sa marmaille dans une charrette et s'en va par les chemins, la petite Soledad encore lovée dans son ventre.
Cette histoire, c'est aussi celle de la transmission de mère en fille, au moment de la puberté, transmission symbolisée par un coffret mystérieux. La vie se tisse, se coud d'une génération à l'autre où se transmettent des pouvoirs occultes.
On découvre aussi les difficultés de ces femmes qui doivent supporter le poids des superstitions, la pauvreté, les mariages arrangés, les grossesses subies et le mépris des hommes. Nous sommes dans l'Andalousie du XIXe siècle, impitoyable envers les pauvres et les femmes.

Baroque et surprenant, ce premier roman oscille entre la réalité et le fantastique. Il entraine le lecteur à la suite de ces femmes fortes et attachantes.
Il y a une véritable jubilation chez Carole Martinez à malaxer les mods, la langue est ciselée et colorée, comme une broderie.
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