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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Anton naît entre-deux-guerres, dans le cirque tzigane des Torvath. Même si à cette époque, le monde a déjà changé, il n'est pas complètement enfermé derrière des frontières. Les tziganes peuvent encore circuler, incarnant toujours un idéal de liberté. Mais les signes funestes s'accumulent. Bientôt les tziganes sont parqués dans des ghettos voisins de ceux des Juifs, livrés à la malnutrition, aux maladies et aux sévices des SS...
N'y allons pas par quatre chemins : le livre d'Alain Mascaro est un petit miracle. le style littéraire y est d'une beauté de plus en plus rare de nos jours. Roman initiatique, empruntant volontiers aux romans d'aventures du 19ème siècle, il ne se départit jamais d'une grande poésie qui n'est pas sans rappeler celle des contes, tout en retraçant une partie de l'histoire européenne. Mascaro parvient à décrire avec la même puissance évocatrice l'esprit tzigane, l'atrocité des camps de la mort ou la lumière de l'Inde. Grâce à la figure prophétique d'Anton, qui incarne à lui seul le destin de tout un peuple, Mascaro réveille la part libre et nomade qui sommeille en chacun de nous.
À lire absolument !
Lien : https://mediatheque-lattes.f..
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Si je pouvais mettre six étoiles, je le ferai.

C'est un roman à la fois terrible et magnifique, aussi puissant que peut l'être « Betty » de Tiphany Mc Daniel ..
On en sort ému, effrayé bouleversé, avec une dose de soif de vivre en plus..

A lire d'urgence…..
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J'ignorais le nom de cet auteur jusqu'à la lecture de son magnifique roman primé légitimement "Avant que le monde ne se ferme". C'est l'histoire d'Anton, un tzigane qui a traversé le monde et l'histoire dont il a transporté la mémoire des noms de ses rencontres mêlées aux événements. Un petit roman de 260 pages que vous ne lâcherez pas, empreint de liberté et d'humanité.
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Anton est un fils du vent, un Tzigane du clan des Torvath. Avec sa famille, il parcourt les routes d'Oulan-Bator à Vienne pour présenter un spectacle. Les Torvath sont des dresseurs de chevaux, mais il y a aussi des acrobates, un jongleur, des clowns, … Ils vivent libres et insouciants, un peu à l'écart du monde, au rythme des chevaux et au son des violons. Peut-être aurait-il fallu suivre les conseils du grand-père, qui avant de mourir prévoyait l'arrivée de démons et recommandait aux siens de partir loin, de l'autre côté du monde. Car les nazis ont pris le pouvoir et envahi la Pologne. Les Torvath et des milliers d'autres Tziganes sont raflés et enfermés. Anton va connaître l'enfer, la perte de tous ceux qu'il aime et les camps de concentration, avant de, peut-être, pouvoir de nouveau vivre libre.

Impossible de ne pas s'attacher aux personnages de ce roman et notamment à Anton, esprit libre, sensible et intelligent. Anton a retenu les noms de centaines de personnes qu'il a vu mourir, dans le ghetto ou dans le camp. Il est devenu tombeau et espère pouvoir un jour les libérer loin de l'horreur. Ces passages sont d'une beauté exceptionnelle…

Alain Mascaro réussit le tour de force, a priori impossible, d'écrire un roman lumineux, malgré l'horreur des événements racontés, malgré l'intensité des émotions, tristesse, colère et désespoir mêlés que le lecteur ressent en empathie avec les personnages. Même si l'espoir en l'avenir n'est pas totalement serein. L'insouciance et la liberté qu'ont connue les Tziganes semble définitivement révolue…
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Belle histoire que celle d'Anton Torvath, tzigane et dresseur de chevaux. Alain Mascaro nous conte la vie de ce "fils du vent" qui aura connu les horreurs de ce début de 20 ème siècle.
J'ai beaucoup apprécié la langue sculptée avec un grand art par l'auteur de ce premier roman. L' ouvrage fut sélectionné pour l'édition 2022 du festival "Premiers Romans" à Laval, en Mayenne. Mais ce n'est qu'aujourd'hui que je le découvre grâce à une mise en valeur dans la bibliothèque de la ville.

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« Il évoqua les ghettos de Lodz et de Varsovie, les persécutions, les meurtres affreux le long des routes. On lui prêta une oreille compatissante, mais c'étaient des affaires de gadjé en vérité, à quoi bon s'en mêler? Les Tziganes sont un peuple sans mémoire, peut-être est-ce là la condition de leur survie : oubliés les persécutions du siècle précédent, les cinq cents ans d'esclavage en Roumanie, le joug pesant, humiliant de Marie-Thérèse de Hongrie et le pourtant très récent Zigeuner Buch allemand. Mais les mots du gadjo juif avaient quand même semé le trouble dans les esprits; aussi vinrent de longs mois incertains, comme suspendus dans l'attente d'un signe, bon ou mauvais. »

Avant que le monde ne se ferme, Alain Mascaro @alainmascaro @jailu_editions

Le génocide des Tziganes! On en parle trop peu… et pourtant il fut terrible, définitif en quelque sorte!

Avec talent, l'auteur nous le raconte à travers le destin de la famille Torvath, gens du cirque et de la route, et plus particulièrement à travers l'odyssée d'Anton, rescapé des camps…

« Plus rien ici ne ressemblait à la froide et implacable géométrie d'Auschwitz, une démence désordonnée, panique, s'était emparée du camp depuis que les derniers convois étaient arrivés en provenance d'autres Lager. Mauthausen était surpeuplé. Mauthausen était un charnier à ciel ouvert. Les blattes n'étaient plus maîtresses de la mort. le typhus se propageait. La faim était devenue un despote absolu, on murmurait qu'elle avait poussé çà et là les mâchoires des vivants à se planter dans la chair des morts. C'était bien la seule chose qui semblait faire peur à Katok, ça, que des dents humaines se plantent dans sa chair humaine. Il disait que c'était le dernier bastion, celui qu'il fallait à tout prix tenir […] »

Il y a beaucoup d'humanité dans ce récit, d'entraide, c'est ce qui m'a le plus émue… il y a la volonté aussi, de tenir, de survivre, de se reconstruire… quoi qu'il en coûte!

« Il était comme Ulysse s'en allant chercher Tirésias aux enfers pour lui demander conseil- reverrait-il Ithaque ? - et rencontrant les spectres de ses compagnons de combat, celui de sa mère et ceux des suppliciés.
Mais était-ce seulement possible de revoir Ithaque ? »

L'horreur, l'inhumanité des camps… mais ensuite la route, le chemin parcouru, les rencontres faites… il y a aussi beaucoup de lumière dans ce roman qui est comme un chemin de vie…

« Ne sois pas effrayé par les idées de vengeance qui te traversent l'esprit, mon garçon, tu es en droit de vouloir te venger, rien n'est plus légitime, mais jamais la violence n'a résolu quoi que ce soit; tu dois trouver autre chose, quelque chose de beau, de symbolique, quelque chose qui te purifie au lieu de te salir, sans quoi tu ne pouras pas aller de l'avant, toujours le poids de ta vengeance te tirera en arrière… »

Cette histoire, celle d'un « fils du vent nommé Moriny Akh » est un très bel hommage aux Tziganes; elle leur rend leur place, leur humanité, la lumière de leur vie d'errance et de joie!

« Au tout début de la route, ce qu'elle avair préféré, c'étaient les villes, la beauté des monuments, les temples antiques, les aqueducs, les ponts, les mosquées, les médersas, toutes ces traces indéniables du génie humain. […] Elle avait ensuite été fascinée par les gens, les autres, avec leurs moeurs souvent étranges, leurs habits, leur nourriture, leur dénuement parfois, leur hospitalité ou leur hostilité. […] et qu'il y avait en fait un fonds commun à toutes les cultures et à tous les hommes. »

C'est une ode à la vie de ces nomades, faite de rencontres, de partages et de découvertes, une vie simple et authentique à la fois… une vie pas si différente des nôtres!
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Gros coup de coeur pour ce premier roman, bien écrit. C'est aussi la liberté sauvage des steppes natales d'Anton, balayées par le vent et le violon de Jag à l'enfer des camps de concentration. Anton, jeune dresseur de chevaux, grandit au sein d'un cirque, va être pris par la tornade de la deuxième guerre mondiale et par le génocide du peuple tzigane. Il y a dans cette histoire une blessure collective mais aussi un appel à la liberté. C'est un très touchant hommage au peuple tzigane, à sa culture et à son histoire. La guerre bien sur mais c'est aussi des faits historiques qui font partis de la culture. J'ai aimé beaucoup de passages dans ce livre ex dans les camps il existait aussi la faim de l'esprit et Simon leur racontait des histoires, il guérissait les maux avec les mots. Et aussi : Anton parlait à l'oreille des chevaux et leur disait qu'ils étaient libres, car les chevaux avaient une mémoire cachée, qui datait des temps anciens où les chevaux ne connaissaient pas les hommes.
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J'ai rencontré Alain Mascaro au premier salon du livre de Souvigny dans l'allier et j'avoue être tombée sous le charme du personnage. C'est quelqu'un d'ouvert et de disponible, qui a largué les amarres pour parcourir le monde.
En rentrant chez moi, j'ai lu son livre d'une traite.
Merveilleux roman qui, comme Alain Mascaro le dit lui-même, est un conte tzigane qui fait la part belle à l'enfance et à la magie de la vie. On suit les errances d'un petit cirque tzigane jusqu'au moment où tragiquement le monde se ferme devant lui. C'est le porajmos, le génocide dont les tziganes sont victimes. Anton, le personnage principal, affronte alors la "longue nuit", le ghetto, les camps. Soutenu par la pensée de personnages qui ont compté, Nadia, Katie et Jag, il survit. La troisième partie du roman raconte la reconstruction d'Anton.
C'est un livre magique, empreint de sagesse et de poésie. Il ressemble à son auteur.

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J'ai découvert ce roman parce qu'il était dans la sélection finale du prix VLEEL
C'était le seul que je n'avais pas lu sur les 11. Je me suis empressé de le lire et au final, j'ai voté pour lui en premier lieu.
Voilà un roman tout à fait étonnant qui parvient à embrasser une période assez longue en à peine 250 pages, ce en maniant l'ellipse de main de maître. On suit Anton, un tzigane né en Asie Centrale sur une trentaine d'années. La narration épouse les codes du conte tout en abordant avec réalisme l'histoire du porajmos (La dévoration, l'engloutissement en rom), c'est-à-dire le génocide des tziganes pendant la seconde guerre mondiale. L'écriture est dense et poétique, traversée par un souffle épique qui exhorte à une lecture d'une seule traite. En peu de mots, l'auteur parvient à donner vie à ses personnages, avec une économie de moyens qu'on trouve chez Giono par exemple.
C'est surtout une fabuleuse histoire de résilience et une réflexion intéressante sur la vengeance, sublimée par le personnage grâce aux chevaux, ces compagnons de toujours.

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Une Odyssée

L'Ulysse d'Alain Mascaro s'appelle Anton, fils du vent, né dans les steppes, blotti dans la Kumpania unie de la tribu Torvath. Un garçon au regard droit, tzigane, destiné à devenir dresseur de chevaux.
La mer d'Ulysse a laissé place au vent, les bateaux aux chevaux, le chant des sirènes au violon du vieux Jag et les oracles aux prédictions des ancêtres.

Pourtant il s'agit bien d'un long, très long voyage... dans une Europe qui d'une guerre à l'autre bascule dans les ténèbres. Dans une Europe où l'on jette les tziganes comme les juifs dans la torpeur des ghettos avant celle encore plus radicale des camps.

Mais Anton est un Torvath, il est le siège de la mémoire de sa famille issue d'un peuple sans mémoire.
Alors il ne doit pas mourir car il porte chacun des Torvath en lui, à jamais. Il est un être seul envahi par les siens. Il est celui qui assiste à toutes les souffrances, à toutes les horreurs, à l'inhumanité inouïe.
Il est le tzigane qui chante le kaddish juif.
Même au bord de l'abîme, même devenu une bête hagarde parmi ceux qui restent encore dans le charnier ultime de la folie des hommes, Anton est celui qui doit vivre et retourner comme Ulysse, à la source, pour lui et pour ceux qui refusent d'être oubliés. Une quête pour ces âmes qu'il porte en lui et pour revivre et recolorer sa vie.

Parce que jamais il ne faudra cesser de raconter cette indicible période, Alain Mascaro nous rappelle une fois encore que l'homme fut capable d'opprimer et d'exterminer des peuples entiers.
Ici c'est du Porajmos dont il s'agit, alors que dans le ghetto ou le camp d'à côté sévissait la Shoah .
Mais il n'oublie pas qu'avant que le monde ne se ferme, l'espoir demeure en quelques individus, porteurs des fantômes de cendres d'un passé heureux qui poussent à nouveau à ouvrir les portes d'un monde lumineux.

Dans une écriture dense au souffle poétique, fusion d'intensité et de pudeur, Alain Mascaro nous guide dans cette odyssée, explorant tout à la fois et avec émotion ce qu'il y a de plus crasse et de plus beau chez l'Homme.

Coup de coeur ❤.
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