Citations sur La route du lac (24)
Dans mon monde à moi y a que des poneys, ils mangent des arcs-en-ciel et font des cacas papillon !
- N’exagère pas, quand même, on n’est pas dans le cliché à l’américaine où tous les gosses de riches se droguent et se défoncent autour d’une piscine en mode Projet X.
- Peut-être, peut-être pas.
- Enfin, Ramazzy, au pays de l’Oncle Sam c’est plutôt le trio “suicide, overdose et viol” qui arrive en tête des explications. Dans notre cas, on a une personne disparue, une autre qui est amnésique, retrouvée avec un pantalon taché de sang, et pour finir un meurtre.
- Parce que tu penses que c’est un meurtre ?
- Pas toi ?
- Si. Ça pue l’embrouille dans ce patelin.
« Rémi, mon ange, promets-moi que tu ne changeras jamais tes habitudes. Lorsque je ne serai plus là, il faudra que tu continues tes activités, ta marche, tes balades en musique, tout ce que tu aimes tant. Sache garder ton univers, celui que tu t’es créé, celui qui t’anime, celui qui te fait vibrer au fond de ton cœur… À Blaches, tu es chez toi, c’est ton univers, avec ton village, ta forêt, tes amis… Il faut que tu prennes soin de celles et ceux qui t’entourent. Montre-leur de l’amour et ils te le rendront. Tu as bien compris, mon chéri ? Il faut que ta vie soit faite d’amour et de joie… »
Blaches devenait l’une des localités les plus prisées, des gens fortunés y ayant même fait bâtir une résidence secondaire. Blaches s’était transformé en un paradis à la campagne pour certains riches.
Ce que les gens appréciaient chez Rémi, c’était son sourire. Il avait toujours le sourire. Peu importait le temps qu’il faisait, l’ambiance… Il souriait en permanence. Il avait le don de redonner du peps à toutes les personnes qu’il croisait. Pour lui, passer une journée sans faire un câlin à quelqu’un n’était pas envisageable. Ses balades étaient donc truffées de « free hugs », comme il les appelait. Depuis qu’il avait découvert à la télévision que des gens se plantaient dans la rue pour donner du baume au cœur en faisant des câlins gratuits, Rémi s’était juré d’offrir à son tour de la joie et de la tendresse aux habitants de son village.
En panique totale, elle gémissait de terreur et n'arrêtait pas de se retourner
Sa respiration était forte et brusque. A son passage, les feuilles virevoltaient et les branches se brisaient sous ses pas. Sa course était effrénée. Elle était effrayée et ne savait plus dans quelle direction aller. Elle ne voyait rien. Les arbres cachaient la lueur de la lune. En panique totale, elle gémissait de terreur et n'arrêtait pas de se retourner. Elle ne l'entendait ni ne l'apercevait. Ce qui décuplait son stress. Les ronces écorchaient ses mollets, son sang perlait. Elle pleurait. La noirceur de cette forêt était devenue son ennemie.
Soudain, un bruit sourd. Elle se figea. Sa respiration se coupa quelques secondes. Elle se retourna. Elle n'entendait plus la faune ni le vent. L'eau se fracassant sur son souffle saccadé et tous les bruits naturels de la forêt.
Elle regarda encore une fois autour d'elle... mais rien.
Il faisait toujours aussi noir, même les ombres étaient cachées par la nuit.
Sa bouche, tremblante, frissonnait de terreur.
Tout à coup, une branche craqua et, devant elle, sous une lumière aveuglante, le visage de son poursuivant apparut..
En l’espace de quelques heures, la mauvaise nouvelle s’était répandue dans tout le village. C’était dans ces moments-là que l’on voyait la solidarité de Blaches. Sandrine, Éric et Stéphanie appelèrent tous leurs amis. L’ensemble des familles des copains de Benjamin, Thomas et Mylène, se mobilisa.
En parallèle des premières recherches de la gendarmerie locale, une immense battue fut organisée dans la forêt.
On ramène toujours quelque chose pour nous permettre de nous rappeler d'où on vient et ce qu'on a vécu. Mais ce n'est pas toujours un cadeau ou quelque chose que tu peux toucher. Parfois c'est une odeur ou comme pour moi, une cicatrice. Ne pas oublier, c'est ce qu'il y a de plus important.