La capsaïcine du piment, mélangée aux acides gras polyinsaturés de la crème chantilly, a l'effet d'une bombe dans le corps de Dolorès. Le temps d'un clignement d'œil, elle se transforme en une guerrière magnifique venue d'un autre temps.
D'habitude, dès qu'elle ouvre la porte de sa maison, Doug, son chien, vient se frotter contre ses jambes. Mais aujourd'hui, il ne se montre pas.
- Doug ? Doug ? appelle Dolorès.
Elle pense le trouver dans le salon, endormi sur un fauteuil.
Mais il n'est pas dans le salon, ni dans la cuisine, ni dans la chambre. Finalement, Dolorès découvre Doug dans la baignoire avec de la mousse jusqu'au cou. Il lit Croc-Blanc, un roman de Jack London.
- Doug Wilson, tu prends des bains maintenant ?
- Oui, Dolorès. J'ai décidé de m'occuper de mon corps. A partir d'aujourd'hui, je prendrai un bain par an !
Enfin, LA Présidente arrive, accompagnée de son mari, de leur fils de huit ans et de Hal, le fameux garde du corps champion du monde de boxe, de kung-fu, de karaté, de nippon kempo et de Scrabble.
Comme d'habitude, elle est au téléphone avec un ministre.
- Non, non, dit-elle. Non, monsieur le ministre des Clowns, vous ne me faites pas rire. (p. 68)
- Professeur, heu... qu'est-ce qui sent le fromage ici ? demande Dolorès.
- Ce sont mes pieds, ma belle. Dans la famille Maroilles, personne ne se lave les pieds ! C'est la tradition.
Dolorès trouve son chien affalé sur le canapé.
- Qu'est-ce qui t'arrive mon gros, tu es malade ?
- Non, non, c'est rien, je me sens un peu vaseux ce matin. Et toi, hum..déjà rentrée ?
Je viens d'apprendre qu'il y a un problème avec le maire de Kipuland. Figure-toi que c'est une sorte d'ogre qui a la manie d'inviter les livreurs, les facteurs, les éboueurs, et heu... de les empoisonner avec du jus d'asticots juste avant de les dévorer !
- Mais que fait la police ?
- Rien, Dodo, rien. L'ogre a également dévoré tous les policiers de la région, sauf un, qui vit cloîtré dans son commissariat. (p. 102)