J'étais sur Nil, là où on comptait les jours à rebours, là où on vivait comme des morts en sursis.
Les garçons bien sont dangereux, parce qu'il est impossible de dire quand ils seront mauvais. Je le savais, c'était du vécu.
J'ai prié pour réussir.
Et pour qu'elle réussisse.
Et pour qu'elle parvienne à vivre heureux de l'autre côté. Mais les contes de fées étaient bons pour les petites filles, pas pour les garçons de dix-sept ans qui s'autorisaient un peu d'espoir. Nil n'était pas une fée, c'était certain. Pourtant, j'espérais. Parce qu'il le fallait.
Parce que la chance, ça n'existe pas sur Nil.
En espérant voir midi à sa porte, ou notre porte à midi.
Et quand le masque tombe, le glamour disparaît. Voila, c'est ça, l'île de Nil. Une beauté a ne pas en croire ses yeux, jusqu'à ce qu'on voie à travers ce qu'elle est vraiment.
Cette nuit-là, il m'a fallu un temps fou pour m'endormir. J'étais allongé là, je pensais à Kevin, à Nathalie. Mais surtout à Nil.
Nil, c'est cette fille qu'on repère au chalet après une journée entière de délire sur la neige, quand on plane de bonheur. Elle est jolie, super sexy. Cheveux longs, tenue moulante, un sourire d'enfer. Elle a un nom du genre... Mallory.
Mais dès qu'on apprend à la connaître, la vérité vient nous déchirer les boyaux. La vérité, c'est qu'elle est cruelle. Sans coeur. Le genre de fille qui couche avec notre meilleur ami quand on a le dos tourné. Et quand le masque tombe, le glamour disparaît. Voilà, c'est ça, l'île de Nil. Une beauté à ne pas en croire ses yeux, jusqu'à ce qu'on voie à travers ce qu'elle est vraiment.
Ce n'était pas la première fois que je me demandais ce qu'elle avait en réserve pour moi.
La chance pouvait tourner, car comme disait ma mamie, la chance, c'est un état d'esprit.
La chance, c'est quelque chose de personnel. On a tous la nôtre, même si elle revêt parfois l'apparence de la malchance. Ca fait partie de nous et ça nous suit où qu'on aille. Même sur Nil. La chance pouvait tourner, car comme le disait ma mamie, la chance, c'est un état d'esprit.
Il n'y a pas de moment parfait, surtout pas ici, où chaque instant peut être le dernier.