Le serpent et le coyote

Mmouais...
Le dessinateur commence par se faire plaisir en accumulant les décors grandioses de l'Arizona et de l'Utah. C'est vrai qu'il a du talent, le bougre ! le problème c'est qu'il ne se passe pas grand-chose.
Il faut dire que le scénario de Matz est paresseux. La trame est classique : c'est une chasse à l'homme agrémentée de péripéties prévisibles, de trahisons convenues et de retours en arrière conventionnels; en supplément les auteurs nous proposent des scènes de procès et de plumard. L'influence cinématographique est évidente, avec en clin d'oeil un sosie de Belmondo. On sent également une parenté illégitime avec XIII.
Bref le scénario manque de nerf (on est loin du Plomb dans la tête), le découpage est à l'avenant avec 4/5 cases par page (on est loin de la douzaine de SOS Météores). Au final une impression de déjà-vu. le dessin de Philippe Xavier méritait mieux.

Dommage! Tout est très beau mais on a déjà vu tout ca (notamment dans les oeuvres citées dans la bibliographie et filmographie présente à la fin de la BD).
Les auteurs ont voulu s'inspirer des débuts du Witsec (le programme américain de protection des témoins) mais on en découvre finalement peu sur ses premiers déboires et sur les réalisations qu'il a permis d'accomplir ; l'intrigue aurait pu être plus subtile, plus profonde, plus axée sur les problèmes de la mise en place de cette institution, des conflits juridiques que cela entrainait et sur l'impact psychologique du statut de témoin protégé toujours obligé de surveiller ses arrières.