Permettez-moi de partager un petit bonheur : je viens de croquer ma petite madeleine de
Proust en m'offrant le cadeau d'une relecture de
Bel Ami. Quel plaisir, mais quel plaisir ! Quel plaisir de réactiver tous ces sensations, impressions, sentiments, opinions fortement ancrées depuis la découverte de ce roman au lycée, et d'en activer de nouvelles en redécouvrant des scènes oubliées. : la main de Madeleine demandée sur le lit de mort de Forestier, la goujaterie énervée devant les affolements juvéniles de Madame Walter, les boulevards parcourus au petit jour à la recherche des premiers journaux…
On ne peut pas ne pas aimer
Bel Ami ! le livre d'abord, j'enrage d'avoir échoué à le pousser dans les mains de mon ado, c'est un objet si vivant, si ancré dans son époque et si simple d'accès (plus encore que le
Zola de la Curée, de Son excellence Eugène Rougon et du Bonheur des Dames dont il est le miroir pétillant) qu'il est de taille à insuffler pour toujours dans de jeunes coeurs le poison délicieux de la littérature. le bonhomme ensuite : avec le recul du temps, ce cynique parvenu de George Duroy me semble presque sympathique dans sa détermination machiavélique et désinvolte à gravir l'échelle des femmes, dont
Maupassant nous dresse de formidables portraits, autant que de l'époque affairiste et survoltée, ouatée et conspirante.
Un bel amour pour
Bel ami !
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