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sur 4936 notes
Pourquoi participer à des challenges ? Pour faire des découvertes, lesquelles pour certaines, comme Rebecca, seront parmi mes meilleures lectures de l'année !

Rebecca est un roman policier (ce n'est pas ce que je lis le plus), paru en 1938 (pas forcément la période la plus représentée dans ma bibliothèque), adapté par Alfred Hitchcock en 1940 (n'étant pas très cinéphile, je n'avais jamais vu ce film).

De la première à la dernière page, j'ai été transportée par cette écriture mettant l'ambiance à l'honneur. C'est très particulier, photographique, on se sent pris dans le décor, en partageant la vie de la nouvelle madame de Winter, vivant à Manderley, dans l'ombre de la première épouse, Rebecca. Je pense que c'est cette écriture visuelle qui a motivé Alfred Hitchcock à adapter trois oeuvres de Daphné du Maurier : Rebecca, l'Auberge de la Jamaïque et les Oiseaux. J'ai regardé le film après lecture et j'ai trouvé que le suspens était plus grand encore dans le roman (mais une fois encore, je ne suis pas très cinéphile).

Je ne dirai plus qu'une chose : j'ai tellement apprécié Rebecca que je compte lire prochainement l'Auberge de la Jamaïque et les Oiseaux, pour lesquels je ne manquerai pas également de visionner juste après les adaptations d'Hitchcock.

Ce billet ne mentionnera rien de plus sur le fond de l'histoire, j'en suis désolée, mais cela me semble indispensable afin de maintenir le suspens et préserver votre futur plaisir de lecture !

Un grand merci à Gwen21 pour le challenge solidaire qui m'aura fait découvrir ce roman.
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C'est sur un coup de tête que j'ai décidé de lire Rebecca. Je ne savais pas trop quoi choisir dans ma pile à lire, et en voyant ce classique que l'on m'avait conseillé depuis un petit moment, je me suis dit qu'il était temps de se lancer. L'histoire m'intriguait et à voir toutes ces notes positives et ces coups de coeur, j'avais hâte de m'y plonger. Malheureusement, comme vous pouvez le voir avec ma note… je n'ai pas été touchée par Rebecca.

Avant de commencer, je tiens à préciser que même si mes genres de prédilection sont la fantaisie et le fantastique, plutôt young adult, j'ai également lu de nombreux classique. J'en ai adoré certains, d'autres m'ont laissée de marbre. Je tiens à le préciser car quand je vois certains commentaires, plutôt violents, sous certaines critiques « négatives »… ça me fait assez froid dans le dos.

Je pense que si j'avais lu une version abrégée de Rebecca, j'aurais beaucoup aimé le roman. Pour moi, l'auteur alourdit énormément son récit avec de nombreuses descriptions qui ne le serve pas. On assiste aussi à de nombreuses reprises aux divagations de notre héroïne qui s'imagine régulièrement ce que les autres peuvent penser d'elle, à renfort de détails, ou bien d'hypothétiques situations parfois un peu trop dramatiques. Cette dernière particularité nous aide à mieux comprendre la psychologie de notre narratrice, mais elle ajoute également une certaine négativité quant à sa personnalité.

Les personnages d'ailleurs ne m'ont pas aidée à apprécier le roman. Notre héroïne déjà. Naïve, à vingt-et-un, elle semble ne pas connaître la vie, et ne vivre que pour les autres. Elle est effacée, s'aplatit continuellement, ne sait dire que oui. Elle a pourtant envie d'autre chose, mais le courage lui manque. L'auteur essaye de mettre sa timidité en avant, mais pour moi, c'est bien plus que cela. Si vous allez au restaurant et que le serveur vous conseille le poisson, vous n'allez pas dire oui pour lui faire plaisir alors que vous n'aimez pas le poisson. Notre narratrice, elle, le fera. A de nombreuses reprises, elle se compare à une enfant ou à un animal de compagnie, et c'est ce qu'elle nous projette. Cela l'attriste, elle en a conscience, mais ne fait rien, ou si peu.

Daphné du Maurier en plus de rendre notre héroïne anonyme, pousse encore plus loin, en rendant Maxim assez détestable. le mari est froid, distant, ne voit en sa nouvelle épouse qu'une enfant. Il ne semble pas l'aimer, seulement apprécier sa compagnie. C'est déroutant et la distance qui se crée rend le récit encore plus froid. J'ai également détesté Rebecca dès le départ. Je ne saurais trop comment l'expliquer. Peut-être la perfection dont tout le monde la gratifiait. L'adoration de Mme Danvers à son égard qui pour moi relève de la psychiatrie… Heureusement pour moi, il y avait aussi Béatrice, la soeur de Maxim, une femme brute de décoffrage, mais adorable. Et bien sûr Franck, ce gentleman à la gentillesse remarquable. Ces deux personnages offrent d'ailleurs un contraste saisissant donnant de la couleur par petites touches au récit de temps à autre.

Le dernier quart du roman est pour moi, la partie la plus intéressante. Elle est longue à voir le jour, mais elle nous offre des révélations et des explications qui donnent à l'histoire une toute autre dimension. Je n'avais pas vu venir un des événements en particulier. Et c'est réellement à partir de cet instant que j'ai pris du plaisir dans ma lecture. Un plaisir un peu tardif malheureusement.

Pour finir, je parlerais du style de Daphné du Maurier. Il est magnifique. Oui, je n'ai pas été transportée par l'histoire, mais je ne peux pas passer à côté de cette écriture si stylisée, impeccable et riche. Elle me rappelle Jane Austen ou Emily Brönte. Et je comprends pourquoi beaucoup ont eu un coup de coeur pour Rebecca. Vraiment.
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Rebecca par Daphné du Maurier est un très vieux souvenir de lecture je devais avoir 11 ou 12 ans et je regardais les livres dans la bibliothèque dans la chambre de mes parents. Il y avait ce livre qui était dans sa couverture jaune orangé de papier et dont les pages avaient été découpées au coupe papier par ma mère.

Je l'ai pris, a cause de l'odeur et 46 ans après c'est encore cette odeur que j'ai en mémoire, une odeur de papier épais, aux tranches mal coupé.

Ce livre dut peut-être mon premier « Thriller », comme on dirait aujourd'hui, à l'époque on appelait ce type de roman, des « romans à sensations ».

En tout cas j'éprouvais des sensations bien étrange, de peur, d'angoisse, de secret caché et je me caché sous les draps pour continuer à le lire.

Finalement, je n'ai jamais retrouvé cette sensation avec aucun des thriller que je lu par la suite. Cela avait été la première fois !
Lien : https://tsuvadra.blog/2019/0..
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Il est parfois risqué de relire un auteur qui vous a fasciné à l'adolescence, la nostalgie est mauvaise conseillère et la déception peut être au rendez-vous. Pas de problème, Daphné du Maurier supporte l'épreuve haut la main. Albin Michel réédite « Rebecca », son roman le plus connu, dans une nouvelle traduction et c'est formidable. Ce roman, comme la plus part de son oeuvre, est inclassable, d'une noirceur et d'une modernité dans l'étude psychologique qui laisse pantois.

Non, mille fois non, Du Maurier n'est pas une écrivaine romantique, ses héros, victimes pas forcément innocentes, souffrent, doutent, s'effacent ou se laissent manipuler.

Dans ses romans historiques ou contemporains l'obscure et le solaire s'affrontent, perversion, double maléfiques, ambiguïté sexuelle, pulsions inavouables, cadavres dans le placard, rancoeur, culpabilité, peu de chose effraie la romancière.
Définitivement : Il faut relire Du Maurier,
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Tout ce que je savais de ce livre, c'est que Hitchcock en avait fait un film, de même qu'avec Birds, de la même écrivaine. Même avec cette excellente référence en tête, je ne me doutais jamais être confronté à une lecture si addictive, surtout à compter de la fin du chapitre XVIII qui change radicalement la donne de tout le récit. Avant je désespérais de la timidité et du manque de confiance en elle de la narratrice, trop souvent apitoyée sur son sort, ballottée par ses peurs et me demandais bien à quelle sauce elle était pour se faire manger et par quel ogre. Or le centre d'intérêt change drastiquement après la bombe de cette fin de chapitre.

L'auteure parvient très bien à nous faire partager les émotions de son héroïne, autant son angoisse que ses espoirs, son sentiment d'échec que son amour sans réserve, ses appréhensions que ses soulagements. La tension monte inexorablement du début à la fin et, en fait, ne retombe jamais. le personnage de Max est insaisissable à souhait, les méchants ignobles au cube, d'autres protagonistes juste équivoques; une aura de mystère flotte allègrement sur l'ensemble. le manoir est un personnage en soi, les domestiques forment un beau contraste avec cette bourgeoisie un peu pédante, la fin est mémorable. Bref, je me suis régalé et lorgne déjà d'autres oeuvres de cette romancière.
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Un classique de la littérature anglaise dont l'histoire débute à Monte-Carle près de mon lieu de villégiature actuel 😉 (Je ne pouvais pas y échapper…)
La rencontre entre un veuf quadragénaire et une jeune ingénue.
Une rencontre donc, un mariage et bientôt une maison de famille, Manderley, où la jeune épousée a du mal à trouver sa place. Il faut dire que Rebecca, l'épouse décédée, y est encore diablement présente : idolâtrée par la gouvernante, elle est celle qui a modelé la maison à son empreinte…
Comment réussir alors à échapper à son emprise ?
Thriller, récit gothique, histoire d'amour, roman d'atmosphère, Rebecca est tout ça à la fois. Et il m'a suffit de lire la première phrase du livre pour être immédiatement ferrée ☺️
« j'ai rêvé l'autre nuit que je retournais à Manderley »
Une fois commencé, impossible de m'arrêter !
Un ❤️
Mon édition étant de 1939, la traduction est de Denise van Moppès
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Je persiste et je signe. C'est un chef-d'oeuvre.

Je me rappelle encore de l'éblouissement de ma toute première lecture de l'ouvrage, du haut de mes 15-16 ans. Je me souviens de l'avoir relu, très vite. Après l'avoir dévoré, j'avais pris mon temps pour le temps d'une deuxième découverte.

Alors, lorsque est sortie la nouvelle traduction du roman, je n'y ai pas résisté et, incroyable, la magie opère toujours.
De nouveau envoûtée par le charme et le mystère de Manderley, j'ai suivi pas à pas l'héroïne sans prénom, en communiant avec ses interrogations, ses angoisses. Je l'ai vue, cette jeune femme timide et effacée, écrasée et hantée par l'ombre du fantôme de Rebecca, si belle, si forte et appréciée. Je l'ai vue, la toute nouvelle Mme de Winter, perdue dans les affres de la jalousie, amplifiée par son total manque de confiance en elle. Elle finira cependant par s'affranchir de l'emprise de la défunte, pourtant savamment entretenue par la terrible Mme Danvers, la gouvernante de la demeure.

Non, détrompez-vous, je ne vous décris pas un roman à l'eau de rose, mièvre ou sentimental (dans le sens péjoratif du terme). Non, ce n'est que ma maladresse à vous décrire avec si peu d'originalité un roman qui l'est tant, lui.
Roman gothique, psychologique, sociologique, ce livre est une perle. le talent de Daphné du Maurier à plonger son lecteur dans la dépendance des pages à venir est indéfinissable. Je ne me cacherai pas derrière l'excuse d'une identification à l'héroïne, souvent désarmante à mes yeux, parfois même irritante, pas plus derrière un attachement à Maximilien de Winter, quelque peu psychorigide, sous le joug de son statut social. L'intrigue en elle-même est fine et structurée mais à la 3ème lecture, je l'avoue volontiers, elle m'était connue… Alors pourquoi ? Je savais justement ce qu'il allait arriver et j'étais comme une enfant qui alerte : « Non ne fais pas ça ! » « Ne va pas là ! » et qui frémit de plaisir justement parce ça va arriver.

Un enchantement, mais trop fugace encore...

Quelle auteure… Tant pis pour ma PAL, j'en veux plus et encore !
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Je découvre pour la première fois la plume de Daphné du Maurier, et, c'est une révélation.
L'histoire est bien menée, les mots sont puissants !
On est tout de suite captivé par l'histoire de Manderley et surtout de ses mystères.
L'attachement aux personnages est total, de l'actrice principale jusqu'aux domestiques !
On est même attachée à la terrible Rebecca , qui est .. morte !
Il y a tant de critiques que je ne vais pas à nouveau vous faire la synopsie du livre .. Lisez-le, si ce n'est déjà fait !
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Enfin !! Un roman que je n'avais plus envie de lâcher, que j'étais impatiente de retrouver à peine le livre posé.

Cette si célèbre histoire grâce à l'adaptation qu'en a fait Alfred Hitchcock en 1940 (à peine 2 ans après sa publication!) et plus récemment, adapté par Netflix. C'est un roman que j'ai lu au lycée il y a une vingtaine d'années et que j'avais trouvé bien fade et ennuyeux. Une fois de plus, je constate qu'il y a des livres qu'on ne peut pas apprécier à tout âge, selon sa maturité ou son expérience de vie.
Si les 60 premières pages n'ont pas été des plus palpitantes, j'ai dévoré la suite dès que j'en avais l'occasion.
L'une des premières choses que j'ai noté c'est bien sûr l'écriture superbe et très visuelle de Daphné du Maurier qui vous transporte tout de suite dans son univers des familles anglaises aisées en grattant le vernis des conventions sociales qui cache de nombreux secrets et de nombreux malaises. Les apparences si soigneusement construites qu'elles sont ne tiennent pas face à l'oeil et la plume affutés de la romancière. Derrière cette narratrice jeune, complexée, inexpérimentée et déboussolée par ce milieu et ces codes qu'elle ne connaît pas, l'auteure est incisive et sans complaisance.

La jeune femme apprend peu à peu à se forger une identité , d'abord dans l'ombre et en comparaison de Rebecca. Ce couple, avec d'un côté un veuf riche et plus âgée qu'une jeune narratrice venant d'un milieu plus modeste dans un vieux manoir familial reculé qui est un personnage à part entière dans le récit et une présence fantomatique pesante et omniprésente m'a beaucoup fait penser à Jane Eyre, mais la spécificité et le tour de force de Daphné du Maurier c'est la précision et la justesse de ses analyses psychologique. Avec mon expérience adulte j'ai été frappée de voir à quel point cette histoire était une parfaite description de ce qu'on appelle aujourd'hui des "relations toxiques". En cela on peut dire que Daphné du Maurier en écrivant ce récit en 1938 était très avant-gardiste !!

Certes, pour les amateurs d'action et de narrations aux rythme effréné , il faut passez votre chemin avec ce roman dont l'intérêt principal est "l'ambiance" et même , tout ce qui n'est pas dit, tous les sous-entendus dans cette atmosphère pesante qui s'installe petit à petit grâce à des menus détails qui ont toute leur importance.
Quand on pense que Daphné du Maurier a longtemps été mise aux oubliettes et que c'est grâce au livre de Tatiana de Rosnay qu'on s'est mis à reparler d'elle... Quel dommage ! Car pour moi, ce roman mérite d'être considéré comme un chef d'oeuvre, ni plus ni moins.


***********

Note sur l'adaptation Netflix : Si c'est la curiosité qui m'a poussé à voir cette adaptation, ce que je peux dire c'est que j'ai été soulagée de voir la fin arrivée.
Globalement le début est fidèle au roman et Kristin Scott Thomas joue bien les Mrs Danvers.
Mais l'insistance sur la romance naissante au début m'a ennuyée, quant à tout ce qui suit la semaine du bal, c'était tout simplement catastrophique ! le scénario a été remanié de manière ridicule et pas du tout crédible. Pourquoi avoir changé des éléments qui fonctionnaient pour des éléments improbables qui ne marchent pas du tout ??? Faire des personnages des pseudos incarnations de féministes modernes alors que le roman est en lui-même suffisamment en avance sur son temps à ce niveau-là aussi.
Et la musique... qui ne colle pas du tout non plus !!!
Certes, le noir et blanc accentue l'ambiance pesante et la méchanceté des personnages et colle parfaitement à l'ambiance gothique dont la romancière s'est inspirée.
Mais ce mélange mal digéré de Downton Abbey et romances à l'eau de rose télévisée... Pauvre Daphné du Maurier !! L'oeuvre finit par être totalement dénaturée et gâchée.
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Daphné du Maurier est en Egypte où elle a suivi à contre coeur son époux militaire lorsqu'elle commence ce nouveau roman qu'elle intitulera Rebecca. Dans la touffeur orientale qu'elle a du mal à supporter, elle revoit en rêve ce manoir dont elle était tombée sous le charme sur la côte anglaise. Elle en fera le théâtre de son roman et lui donnera un nom qu'elle veut agréable à son oreille. Ce sera Manderley. Elle en fait une description telle que l'on ressent la nostalgie qui l'assaille à cette pensée. Depuis la poussiéreuse Alexandrie qu'elle déteste ce décor idéalisé sera la bouffée de fraîcheur à laquelle elle aspire. Ce sera aussi celui du drame qui prend forme dans son esprit fécond et qu'elle trouve elle-même quelque peu lugubre. Ce côté sombre de ses romans est d'ailleurs un peu une marque de fabrique chez Daphné du Maurier. Elle s'en inquiétera auprès de son éditeur qui la confortera.

Car le succès est au rendez-vous, immédiat et unanime. Il dépasse même les pronostics de son éditeur, et en tout cas les espoirs de l'auteur elle-même. Il ne se tarira pas au fil des années faisant de ce roman un record d'édition. Ma lecture de cette année me fait rejoindre le concert de louanges que lui vaut son succès durable. C'est un fabuleux roman qui émane d'un talent confirmé depuis, un roman qui pour ce qui me concerne répond à tout ce que j'attends d'une fiction.

Un roman qui commence par son épilogue, c'est original. Sans toutefois rien dévoiler de son intrigue, si ce n'est la survivance de son héroïne, la narratrice. Qui n'est pas Rebecca. Celle qui a donné son nom à l'ouvrage, et dont la présence y est si accablante, est morte dans un naufrage depuis un an lorsque débute le roman. Morte, mais encore tellement vivante dans l'esprit de celles et ceux qui lui survivent. Et pour forcer le trait, Daphné du Maurier n'a même pas nommée la seconde madame de Winter, la narratrice, autrement que par son statut d'épouse. Une manière de mieux souligner son insignifiance au regard de celle qui restait dans les esprits la première et la seule madame de Winter, la souveraine de Manderley, Rebecca.

Avec un style simple et direct, sans placer son lecteur sous le couperet d'un secret à dévoiler en dénouement, Daphné du Maurier l'entretient dans une attente de quelque chose. L'attente du soulagement d'un poids qui oppresse la jeune femme, nouvelle épousée venue s'installer à Manderley, à son grand déboire tant elle est faible de caractère et indigente d'éducation pour oser rivaliser avec celle dont le souvenir prestigieux hante encore le lieu. Elle est faible, mais sincère dans ses sentiments et plus persévérante qu'on oserait l'augurer.

Roman psychologique très fort à la construction subtile et savante dans lequel on retrouve aisément les traits de caractère que Tatiana de Rosnay, dans Manderley for ever, la biographie qu'elle a dédiée à Daphné du Maurier, a soulignés de son auteure fétiche. Un certain mal-être en société, le goût de la solitude, une femme qui se ronge ses ongles dans ses moments de doute, mais aussi une femme affectée d'un amour authentique et opiniâtre, voué à un homme mûr, ténébreux, parfois lointain.

Rebecca est à mes yeux une forme d'archétype de fiction maîtrisée par son habile dosage en suspense et rebondissements, servie par une écriture fluide et efficace à laquelle la nouvelle traduction d'Anouk Neuhoff que j'ai eu sous les yeux n'est certainement pas étrangère. Une belle littérature hautement recommandable.
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