C'est sur un coup de tête que j'ai décidé de lire
Rebecca. Je ne savais pas trop quoi choisir dans ma pile à lire, et en voyant ce classique que l'on m'avait conseillé depuis un petit moment, je me suis dit qu'il était temps de se lancer. L'histoire m'intriguait et à voir toutes ces notes positives et ces coups de coeur, j'avais hâte de m'y plonger. Malheureusement, comme vous pouvez le voir avec ma note… je n'ai pas été touchée par
Rebecca.
Avant de commencer, je tiens à préciser que même si mes genres de prédilection sont la fantaisie et le fantastique, plutôt young adult, j'ai également lu de nombreux classique. J'en ai adoré certains, d'autres m'ont laissée de marbre. Je tiens à le préciser car quand je vois certains commentaires, plutôt violents, sous certaines critiques « négatives »… ça me fait assez froid dans le dos.
Je pense que si j'avais lu une version abrégée de
Rebecca, j'aurais beaucoup aimé le roman. Pour moi, l'auteur alourdit énormément son récit avec de nombreuses descriptions qui ne le serve pas. On assiste aussi à de nombreuses reprises aux divagations de notre héroïne qui s'imagine régulièrement ce que les autres peuvent penser d'elle, à renfort de détails, ou bien d'hypothétiques situations parfois un peu trop dramatiques. Cette dernière particularité nous aide à mieux comprendre la psychologie de notre narratrice, mais elle ajoute également une certaine négativité quant à sa personnalité.
Les personnages d'ailleurs ne m'ont pas aidée à apprécier le roman. Notre héroïne déjà. Naïve, à vingt-et-un, elle semble ne pas connaître la vie, et ne vivre que pour les autres. Elle est effacée, s'aplatit continuellement, ne sait dire que oui. Elle a pourtant envie d'autre chose, mais le courage lui manque. L'auteur essaye de mettre sa timidité en avant, mais pour moi, c'est bien plus que cela. Si vous allez au restaurant et que le serveur vous conseille le poisson, vous n'allez pas dire oui pour lui faire plaisir alors que vous n'aimez pas le poisson. Notre narratrice, elle, le fera. A de nombreuses reprises, elle se compare à une enfant ou à un animal de compagnie, et c'est ce qu'elle nous projette. Cela l'attriste, elle en a conscience, mais ne fait rien, ou si peu.
Daphné du Maurier en plus de rendre notre héroïne anonyme, pousse encore plus loin, en rendant Maxim assez détestable. le mari est froid, distant, ne voit en sa nouvelle épouse qu'une enfant. Il ne semble pas l'aimer, seulement apprécier sa compagnie. C'est déroutant et la distance qui se crée rend le récit encore plus froid. J'ai également détesté
Rebecca dès le départ. Je ne saurais trop comment l'expliquer. Peut-être la perfection dont tout le monde la gratifiait. L'adoration de Mme Danvers à son égard qui pour moi relève de la psychiatrie… Heureusement pour moi, il y avait aussi Béatrice, la soeur de Maxim, une femme brute de décoffrage, mais adorable. Et bien sûr Franck, ce gentleman à la gentillesse remarquable. Ces deux personnages offrent d'ailleurs un contraste saisissant donnant de la couleur par petites touches au récit de temps à autre.
Le dernier quart du roman est pour moi, la partie la plus intéressante. Elle est longue à voir le jour, mais elle nous offre des révélations et des explications qui donnent à l'histoire une toute autre dimension. Je n'avais pas vu venir un des événements en particulier. Et c'est réellement à partir de cet instant que j'ai pris du plaisir dans ma lecture. Un plaisir un peu tardif malheureusement.
Pour finir, je parlerais du style de Daphné du Maurier. Il est magnifique. Oui, je n'ai pas été transportée par l'histoire, mais je ne peux pas passer à côté de cette écriture si stylisée, impeccable et riche. Elle me rappelle
Jane Austen ou Emily Brönte. Et je comprends pourquoi beaucoup ont eu un coup de coeur pour
Rebecca. Vraiment.