Un vieux roman à l'écriture élégante, fluide et "so british". Contrairement à de nombreux lecteurs, je n'ai en rien trouvé que l'atmosphère soit inquiétante voire oppressante. le récit est très visuel avec tant de descriptions (le manoir et ses pièces, les jardins et la roseraie, la vallée heureuse et les bois sombres, les criques et la mer) que l'on s'y croirait à s'y balader et à humer le parfum des fleurs à profusion sur le domaine. Manderley est un magnifique domaine !
Quant à l'histoire, elle se déroule assez lentement. Pauvre nouvelle Mme de Winter. D'ailleurs, comment s'appelle-t-elle ? Jamais son prénom n'est mentionné, c'est dire à quel point son personnage est peu signifiant durant une bonne partie du livre… Elle est sans cesse confronté au souvenir de
Rebecca et ne se sent pas à sa place : elle est trop jeune, n'est pas du même monde, elle n'a pas sa classe et sa beauté, et ne sait en rien diriger une telle demeure. D'autant que les employés et les proches admiraient tant l'épouse disparue. L'attitude de Mme Danvers, la gouvernante, n'arrange en rien son mal-être…
J'ai surtout apprécié le dernier tiers du livre où le rythme s'accélère après la révélation de Maxim à sa nouvelle épouse et à la découverte du corps de
Rebecca. Là, il y a un peu de suspense et une petite intrigue qui se dévoile. La nouvelle Mme de Winter prend de l'assurance et devient plus présente. Quant à M. de Winter, il s'en sort bien de cette affaire. Par contre, je n'ai pas aimé la toute dernière scène du livre, ce qu'il se passe… quel dommage.
Ce livre ne fera pas partie de mes préférés, pourtant sa lecture ne m'a pas déplu.