Je me suis régalé.
D'abord, j'étais chez moi, dans le quartier européen de Bruxelles, la seule capitale de l'Europe (on est chauvin ou on ne l'est pas), ramené à une époque où je travaillais à l'ombre du Berlaymont.
Mais l'essentiel est ailleurs, dans l'approche d'une enfant autiste, détentrice d'un dangereux secret. Tania illumine une enquête corsée à souhait; elle est dotée d'une sensibilité hors père et n'accorde sa confiance qu'à de rares adultes.
Le talent de
Peter May excelle déjà à détailler la géographie des lieux et le climat des caractères.
La petite fille qui en savait trop (clin d'oeil à
Hitchcock), un ancien roman remanié, est beaucoup mieux que
Quarantaine, confiné quinze ans dans un tiroir, avant d'être publié en 2021, en résonance avec la pandémie. Il y a un monde de différence et ça me rassure. Je retrouve la densité de l'auteur de la trilogie écossaise; plusieurs pages forcent l'admiration
Bruxelles, l'autiste, le journaliste, la politique, telles furent les quatre balises qui ont guidé mon choix. Un quarté largement gagnant, emporté, ai-je été, par le galop d'une histoire trépidante ; séduit par l'humanité écorchée de Tania, Sally et Neil.
Ce polar rudement bien ficelé mérite bien des égards.