Le braconnier du lac perdu est le troisième et dernier volet de la trilogie écossaise, il a reçu le Prix polar international de Cognac 2012. On retrouve
MacLeod, ancien policier, revenu sur l'ile de Lewis pour se ressourcer; il reprend et retape la maison délabrée de ses parents et renoue des relations avec Marsaili quoique la passion n'y est plus.
En tout cas, à l'occasion d'un phénomène local naturel absolument inouï, et de plus, auquel il a assisté, un cas d'assassinat datant d'il y a 18 ans va refaire surface.
Le phénomène local dont je fais allusion est la disparition d'un loch de 1 Km et demi de long, 800 mètres de large et entre 15-20 mètres de profondeur. Ils appellent cela « une poussée de tourbière », c'est à dire que après une longue période sans pluie, la tourbe en surface sèche et se craquelle, devenant imperméable. La plupart des lochs reposent sur de la tourbe qui elle repose sur le gneiss de Lewis; ils sont souvent séparés par des crêtes constituées d'un matériau moins stable. Et si la période de sécheresse est suivie de fortes pluies, l'eau s'engouffre dans les craquelures de la tourbe et crée un lit de boue sur le soubassement rocheux. Ainsi dans ce roman, on explique que la tourbe située entre les lochs a glissé sur de la boue et le poids de l'eau contenue dans le loch supérieur a pulvérisé l'amphibolite et tout s'est déversé dans la vallée inférieure.
Du coup, dans le roman, on va découvrir un corps à intérieur d'un petit avion qui était au fond du loch.
Macleod n'est plus policier mais travaille pour la sécurité d'un riche propriétaire terrien qui se fait braconner sans vergogne et à grande échelle (parce que à petite échelle et pour la consommation personnelle il existe une certaine tolérance). Il sera mêlé à l'histoire qu'il le veuille ou non parce que dans cette île tout le monde connaît tout le monde.
Que les relations sont compliquées entre les îliens, difficiles, ardues, parfois violentes. Ils se connaissent tous et connaissent tout sur chacun.
Petit à petit on va progresser pour élucider le cas, mais il y aura autour une infinité de situations très compliquées. Il y a dans ce troisième volet des situations qui découlent du tome précédent, voire du premier. Il est préférable de les lire dans l'ordre.
Le théâtre naturel de la trilogie est toujours aussi fascinant. Et c'est tellement bien décrit que l'on entend presque souffler le vent par bourrasques et marteler la pluie dehors. Toutes les cheminées fonctionnent avec de la tourbe séchée et l'âtre dégage, paraît-il, une odeur tout à fait particulière. Il y aurait sur les Hébrides de gros morceaux de gneiss vieux de 4 milliards d'années, depuis la dernière ère glaciaire.
Peter May sait décrire ce monde et en tirer de la poésie :…le temps que Fin
Macleod rejoigne Uig, le lendemain de sa confrontation avec Whistler dans le bar, le vent était monté à force six ou sept. Mais il était encore anormalement chaud et des vents atmosphériques encore plus violents avaient aminci les nuages en d'étranges mèches et toupets, comme des plis de gaze voilant le soleil…
J'ai trouvé que la fin du livre était poussive, épaisse et j'avais hâte d'en finir avec l'histoire malgré la beauté des lieux.
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