Tu sais que je ne veux que ton bien, ami lecteur.
Je dois donc te prévenir qu'il n'est pas anodin de se plonger dans un roman de
Maud Mayeras, pas sans risque de lire ce
Lux.
Les mots de Maud sont comme des tentacules. Ils t'enveloppent, s'en est presque douillet parfois tant ils sonnent justes et vrais. Ils t'enserrent ensuite. Fort, de plus en plus fort, jusqu'à arriver au stade de l'étouffement.
Les mots de Maud, tu les prends aussi en pleine tronche, certains comme des gifles. Ces mots là, tu les ressens au plus profond de ton être, ils te tordent les tripes, te fendent le coeur. Mais comment fait-elle pour toucher ainsi ce qu'il y a de plus profond en toi, de plus personnel, de plus humain, de plus inhumain ?
Personne n'écrit comme
Maud Mayeras, personne. J'oserais juste faire un parallèle avec
Stephen King, tant parfois je trouve certaines connexions entre eux. Oh là, voilà que je dégaine l'artillerie lourde, vas-tu me dire, ami lecteur ! Rassure-toi, je ne fais que mettre en parallèle leurs manières de parler de nos monstres intérieurs et d'écrire tout en émotions. Ils sont de la même famille, ont les mêmes gènes.
Mais
Maud Mayeras est unique, singulière, exceptionnelle. Ses romans, et
Lux en particulier, sont des expériences sensorielles. Elle ne décrit pas ses personnages ou son environnement. Non, elle leur donne vie, en couleurs, en odeurs, en sensations.
Lux ne se lit pas, il se ressent ; hypertrophie émotionnelle. Ces mots là, cette histoire là, se dégustent. Et sans que tu n'y prennes garde ils se retrouvent tatoués en toi. Indélébiles, omniprésents même lorsque le livre est refermé. Impression étrange, déstabilisante, perturbante.
Un roman à l'ambiance toute aussi étrange, apocalyptique (comme je l'aime). le récit démarre sur des bases qui ne permettent pas d'imaginer tout ce que te réserve l'auteure.
Maud Mayeras te trimballe, te bringuebale et te conduit vers des sentiers imprévisibles et déroutants. C'est vrai que les ingrédients qu'elle utilise sont connus, mais elle a parfaitement digéré ses influences cinématographiques et littéraires pour proposer un récit à sa sauce.
Pour la première fois, l'écrivain a localisé son récit : l'Australie, et ses déserts entourés de la mer. Ce n'est pas la seule originalité.
Lux est une unité de mesure de l'éclairement lumineux, nous dit Wikipédia. Cette histoire se jauge en effet au degré de lumière qui suinte à travers l'obscurité poisseuse. Des ténèbres peut jaillir une petite lumière… ou pas.
Je l'ai dit, cette histoire se ressent et ses personnages se respirent. Les mots se boivent. Les émotions font que les poils se dressent tant les horreurs et la beauté qui s'en dégagent parlent à l'âme. Enthousiasmant souvent, au point d'afficher un sourire aux mille dents. Terrifiant constamment au point d'ouvrir de grands yeux ronds. Pour te toucher et te surprendre, crois-moi,
Maud Mayeras est vraiment unique.
Ce roman n'est pas un thriller. Tu t'étonneras peut être de ne pas me voir le comparer au chef-d'oeuvre qu'est son précédent roman. Normal,
Lux est
Lux,
Reflex est
Reflex, rien à comparer à part l'écriture inimitable.
Lux est un roman noir qui parle de monstres humains, d'amitié, d'amour (filial ou non), de folie, de l'enfance, de la perte d'innocence. Certains thèmes obsessionnels chez l'auteure ; relations tout aussi obsessionnelles des parents et des enfants, recherche de sa place dans un monde qui ne le permet pas vraiment.
Cette lecture m'aura presque hypnotisé, chamboulé souvent.
Maud Mayeras a la capacité de te tirer des larmes même avec de simples personnages de passage (le passage avec la mère qui a deux filles).
Un roman assez court (un petit peu trop à mon goût), de brefs chapitres qui te prennent à la gorge, une dimension insoupçonnée de l'histoire, des chocs au coeur (au point d'avoir l'impression qu'il s'arrête le temps de quelques battements), des personnages typés qu'on n'oublie pas.
Lux est tatoué en moi, clairement.
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