les hommes sont toujours beaucoup plus seuls que les femmes. Pleurer ensemble constitue, pour un couple, un événement minuscule, emblématique… c’est le souffle de l’autre qui crève dans votre gorge. C’est le chagrin que vous éprouvez pour le monde et pour vous-même, bout de chair, saucisse animée, sac bon marché.
L'espoir appartient aux enfants. Nous, adultes, avons déjà espéré, et presque toujours perdu.
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Un roman extraordinaire, bien traduit, dense, à déguster lentement. L'histoire d'une femme et d'un homme passionnés, pris au filet dans leurs manques, leurs amours, leurs vies avec pour toile de fond l’Italie et Sarajevo, cette ville détruite par une guerre abominable.
Gemma, Diego et Pietro vous tiendront en haleine du début à la fin. Beaucoup de rebondissements et une conclusion tout à fait inattendue. Un roman sauvage, sans concession où les sentiments sont exacerbés et constamment à fleur de peau. Beaucoup de passion et de force dans les personnages centraux. La description de l’horreur de la guerre en Yougoslavie ne laisse pas le lecteur indemne. Envoûtant.
Je pense à ce mot, espoir. Dans la pénombre, il prend la forme d’une tête de femme un peu effarée, une de ces femmes qui traînent derrière elles leur défaite, mais n’en continuent pas moins de se débattre avec dignité.
Il n'y a qu'un seul chemin, songe-t-il, celui que nous avons parcouru.
Puis il se sauva, aussi désespéré que Judas allant se pendre.
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"Tu ne comprends rien, papa." Or il comprenait tout. "N'apprends que ce qui te plaît, Gemma. Le reste, abandonne-le aux autres, ne t'acharne pas."
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"Comme tu es belle... Je me souvenais que tu étais belle, mais pas à ce point. Qu'est-ce que tu as mangé, le paradis ?"
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Par quel mystère se fait-il que, au cours de notre existence, nous renoncions aux êtres les meilleurs pour des gens inintéressants, des gens qui ne nous font pas de bien, qui se trouvent simplement croiser notre chemin, et qui nous corrompent par leurs mensonges, nous rendent chaque jour plus lâches.
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"Viens...
-Je vais y réfléchir, oui...
-Il ne faut pas que tu réfléchisses, il faut que tu viennes.
-Pourquoi ?
-Parce que la vie passe, et nous avec. Tu te souviens ?"
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