[N]ous sommes deux rescapés. Nous marchons sur le bord d'une blessure, nous devons faire attention à l'endroit où nous posons nos mots.
(pp. 216)
Où est le bruit de tous les cœurs que j'ai aimés ?
(p. 63)
Tu es liée par un sentiment solide à ta mère, parfois impétueux, mais vivant. Moi, j'ai été un costume d'homme suspendu à côté de votre relation. Plus que ma personne, mes absences, mes livres, mon imperméable dans l'entrée ont parlé pour moi. C'est un récit que je ne connais pas, écrit par vous à partir des indices que je vous ai laissés. Comme ta mère, toi aussi tu as préféré sentir ce manque, peut-être parce que m'avoir trop près de toi te coûtait trop d'efforts. Très souvent, le matin, en sortant, j'ai eu la sensation que c'était vous deux, avec votre énergie commune, qui me poussiez vers la porte d'entrée pour vous libérer de mon poids.
(pp. 24-25)
J'ai gardé le souvenir d'un genou que je te caressais d'une main. Tu es passée et je ne m'en suis pas aperçu. C'est bien comme ça, ne t'en fais pas. La vie est un stock de boites vides, ignorées. Nous sommes ce qui reste, ce que nous avons raflé.
page 269
Le figlie stanno con le madri, le guardano mentre si truccano, s'infilano le loro scarpe. E io, senza dare nell'occhio, avrei potuto defilarmi, restare in casa come una figura di sfondo, felpato, come un cameriere indiano.
D'improvviso, spinto da un ridicolo moto di rivolto, cerchi l'osso dell'uomo che ti sarebbe piaciuto essere. Ma per tua fortuna sei avvolto da un bendaggio di adipe che si è ben assettato intorno a te per proteggerti dagli spigoli, e dalle stronzate che ogni tanto ti racconti.
Guardami, Italia, siediti su questa sedia vuota che ho dentro, e guardami. Davvero sei venuta a riprendermela? Non ti muovere, voglio dirti una cosa. Voglio dirti cosa è stato.
Nous nous assîmes. Le soleil commençait à être plus clément. Elsa allongea les jambes, étira la pointe des pieds jusqu’à l’eau et resta à regarder ses ongles qui apparaissaient et disparaissaient sous le sable humide. Nous étions habitués à demeurer assis, l’un à côté de l’autre, en silence. Cela ne nous déplaisait pas. Mais, après quelques jours d’éloignement, il fallait faire violence à nos intimités corrompues par la solitude. Je trouvai la main de ta mère et la caressai. Elle avait trente-sept ans. Peut-être qu’elle aussi regrettait la fille au manteau de casentino orange qui titubait complètement saoule et riait, pliée en deux sur le môle que le vent éclaboussait de mer. Peut-être la cherchait-elle sur le bout de ses pieds, là où une écume claire allait et venait. Mais non, c’était moi, le desaparecido. Moi, avec mon travail sans horaires. Moi qui donnais avec parcimonie, prenais avec hâte. Mais nous n’allions certainement pas nous mettre à creuser le sable à la recherche de nos manquements respectifs. Le courage n’avait plus sa place parmi nous. Le courage, Angela appartient aux amours nouvelles. Les amours anciennes sont toujours un peu viles. Non, je n’étais plus son mec, j’étais l’homme qui l’attendait dans la voiture quand elle entrait dans un magasin. La main d’Elsa glissait, plus douce, dans la mienne, comme le museau d’un cheval qui reconnaît son avoine.
je n'ai pas bien accroché avec ce roman. peut être est-ce dû au fait que je travaille moi même en milieu hospitalier. trop lent, trop long,trop monotone. je n'ai pas accroché plus que cela à l'histoire. Peut être que le moment de lire ce livre n'était t'il pas opportun.
Les amours nouvelles sont pleines de peur, Angela. Elles n'ont pas de place dans le monde et aucun port d'attache. (page 119)