Combien peuvent avoir survécu à pareil holocauste ? Se demanda-t-il. Non. La vraie question, c'était combien auront envie de survivre ? Parce que, dans les rapports qu'on avait pu lui faire sur la guerre nucléaire, dans ce qu'il avait pu lire sur la question, une chose était claire : les centaines de millions qui périssent dans la première heure, ceux-là sont les chanceux. Ce sont les survivants qui allaient souffrir mille damnations.
Le sable, c'est vraiment une chose qui coûte rien, mais regardez c'qu'il peut devenir quand on s'y connaît. Même le truc le plus inutile du monde peut devenir beau, poursuivit-elle en passant son doigt sur la surface veloutée du verre. Tout ce qu'il faut, c'est le coup de main. Et de voir ce bel objet, de le tenir, ça m'a fait penser que moi non plus je n'étais pas encore bonne à jeter.
Un homme, ça a un certain regard quand c'est au pied du mur, dépouillé de son humanité ; c'est son visage entier qui change, comme si un masque tombait en miettes pour révéler le mufle de la bête qu'il dissimulait.
Il continua d’observer le colonel Macklin. Ses yeux étaient las et son visage empâté. On aurait dit un vieux taureau mis au pré parce qu’il n’avait plus la gaule.
Un président, ça n’a pas d’arrêt maladie, parce qu’un président n’est pas censé tomber malade.
Un pied devant l’autre, et t’arrives là où tu veux
Elle marchait menton levé, comme pour défier cette réalité lugubre vers laquelle ils allaient, Josh se disait qu'elle ressemblait à une jeune reine en terre ennemie, silhouette aussi tragique que déterminée.
Il allait sans doute subsister quelques poches d’humanité de-ci de-là, des petites villes qui lutteraient pour survivre dans les ténèbres, comme des rats. Il savait très bien que les tempêtes de feu, les tourbillons radioactifs et la pluie noire allaient exterminer la plupart des hommes, et que les survivants regretteraient mille fois de ne pas avoir péri.
Josh sentit l'odeur des poils grillés et de la chair brûlée, et il lui vint cette pensée folle : Quel con, j'viens de m'faire passer au barbecue !
"Oncle Tommy?" l'appela-t-elle.
Il s'arrêta, un sourire narquois aux lèvres, l'insulte prête à jaillir.
"Je te pardonne" continua Swan d'une voix douce.
L'homme la dévisagea comme si il venait de se prendre une gifle.