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Citations sur Des villes dans la plaine (16)

Il savait que les choses qui nous tiennent le plus à coeur nous sont souvent arrachées mais que celles dont nous voudrions être débarrassés semblent puiser dans ce désir même un pouvoir insoupçonné de durée. Il savait comme est fragile le souvenir des êtres chers. Comme nous fermons les yeux pour leur parler. Comme nous souhaitons entendre encore leurs voix et comme ces voix et ces souvenirs se brouillent de plus en plus au fil du temps jusqu'au jour où ce qui était chair et sang n'est plus qu'ombre et écho. Et pas même ça peut-être à la fin.
Il savait qu'au contraire nos ennemis semblent être toujours à nos côtés. Plus grande est notre haine plus durable est leur souvenir de sorte qu'un ennemi vraiment exécré devient immortel. De sorte que l'homme qui nous a fait beaucoup de mal ou nous a fait subir une grande injustice n'a pas besoin d'invitation pour être toujours présent sous notre toit. Seul l'oubli peut-être a le pouvoir de le déloger.
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Mon idée est celle-ci, et je vais la répéter : son histoire est la même que la tienne ou la mienne. C'est l'étoffe dont il est fait. Quelle autre étoffe peut-il y avoir? L'aurai-je créé comme Dieu façonne les hommes alors n'aurais-je pas su ce qu'il allait dire avant même qu'il ait jamais parlé? Ou comment il allait se mouvoir avant même qu'il ait bougé? Dans un rêve on ne sait pas ce qui va arriver. On est surpris.
Bon
Alors d'où vient le rêve?
J'en sais rien.
Il y a ici deux mondes qui se touchent. Tu crois que les hommes ont le pouvoir d'évoquer ce qu'ils veulent et de le faire surgir? D'évoquer un univers, éveillés ou endormis? De le faire respirer et d'y disposer des personnages qu'un miroir peu réfléchir ou que le soleil peut reconnaitre? Qu'on peut aimer ces personnages en leur insufflant sa propre joie ou son propre désespoir? Peut-on se cacher ainsi de soi-même? Et si tel est le cas, qui se cache? Et de qui?
On n'évoque que le monde qui a été façonné par Dieu et ce monde-là seulement. Cette vie qui est tienne à laquelle tu accordes tant de prix n'est pas non plus ton ouvrage, aussi fort que tu l'affirmes. Cette forme a été imposée au néant dès l'origine et tout bavardage sur ce qui aurait pu tourner autrement est absurde car il n'y a pas d'autrement. De quoi pourrait-il être fait? Où pourrait-il se cacher? Ou comment pourrait-il se manifester? La probabilité du réel est absolue. Que nous n'ayons pas le pouvoir de le deviner par avance ne le rend pas moins certain. Que l'on puisse imaginer différents parcours possibles ne signifie absolument rien.
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Où il est passé, le cow-boy des Amériques?
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Le vieil homme était toujours assis devant la table avec son chapeau sur la tête. Il était né en 1867 dans l'est du Texas. Il était encore tout jeune Quand il était arrivé dans le pays. Depuis le pays était passé de la lampe à pétrole et de la voiture à cheval à l'avion à réaction et à la bombe atomique mais ce n'était pas ça qui le troublait. C'était l'idée que sa fille était morte qu'il ne pouvait pas accepter.
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Eh bien t’es superstitieux si tu crois à des trucs qui n’existent pas. 

Comme demain? Comme hier?
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Il y a beaucoup de choses qui sont mieux de loin.

Tu crois? 

Oui.
Sans doute. À commencer par la vie qu’on a déjà vécue.

Ouais. Peut-être aussi celle qui nous attend.
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Tout homme est le poète de sa propre existence. C'est ainsi qu'il se rattache au monde. Car s'il s'évade du monde qu'il a rêvé cette évasion est à la fois sa punition et sa récompense.
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Je ne regrette pas d’avoir à arracher une dent avec des pinces à ferrer et rien que de l’eau de puits glacée pour calmer la douleur. Mais je regrette la vie que j’ai connue dans les ranchs dans le temps. J’ai fait la piste quatre fois. Les meilleurs souvenirs de ma vie. Les meilleurs. Vivre dehors. Voir du pays. Y a rien de plus beau. Rien ne le sera jamais. Etre assis autour d’un feu le soir avec le troupeau qui dort bien tranquille sur la prairie et pas un souffle de vent. Boire un peu de café. Ecouter les vieux gardians raconter leurs histoires. De belles histoires, je t’assure. Te rouler une cigarette. Faire un somme. Jamais je n’ai dormi comme ça. Jamais.
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Du point du jour au tour de reins pour un putain de dollar, dit Billy. C'est la vie que j'aime. T'aimes cette vie-là, fiston ? Moi, j'aime cette vie-là. Et toi aussi tu l'aimes, pardi ? Parce que moi, nom de Dieu, si je l'aime. Je l'aime, c'est tout.
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La mort de tout homme est une doublure pour toutes les autres. Et puisque la mort est notre sort commun il n'y a pas moyen d'apaiser la crainte qu'elle inspire si ce n'est d'aimer cet homme qui est là à notre place.
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