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Citations sur La trilogie des confins (12)

A seize ans, un âge fétiche sinon mythique chez McCarthy, Billy Parham vit dans un ranch de l'Arizona. Un jour, sorti sur les terres familiales, il découvre une louve prise au piège. Tout le comté la recherche. Billy regarde ses yeux jaunes, ne l'achève pas et part droit devant pour la ramener dans les montagnes mexicaines, d'où elle vient... Serait-ce le début d'un western en noir et blanc? La énième visite auprès du mythe américain le plus persistant, celui des origines? Pas seulement.

Depuis trente ans, McCarthy travaille sur le motif: celui de la découverte du Mal, autant dire de la damnation du vivant. Qu'ils soient givrés, illuminés ou inspirés, ses personnages se mettent en route pour ce rendez-vous-là. Alors, le long voyage sans retour qu'entreprend Billy jusqu'au Mexique se transforme en quête des confins. Une quête magistrale faite d'air et de paysages physiquement palpables, de dialogues mutiques en diable, de visages et de coups de feu irrémédiables. Cette histoire de lonesome cow-boy où se joue la confrontation entre un jeune homme et le monde est portée, habitée, amplifiée par une écriture sidérante de puissance et tout en nuances crépusculaires.

Cormac McCarthy est un styliste hors pair qui construit ses récits comme un fleuve ses méandres. Quelle que soit la nature de ses récits (intimiste, hallucinatoire ou épique), il alterne le dialogue lapidaire («Sois prudent, dit-elle. - Oui maman. - Sois rentré avant la nuit. - Oui maman. J'essayerai. - Essaie vraiment et t'auras pas d'ennuis. - Oui maman») et les conversations socratiques. Il aère, distend doucement le laconisme de son écriture soit par de tumultueuses empoignades, soit par de longues goulées lyriques. Capable de fureur et de sang tragique, il sait plonger en eaux calmes au point de s'adonner parfois à la pure contemplation. De l'un à l'autre il va, sans hâte, d'une écriture coulée, toujours en lignes de fuite, et qui ne laisse rien au hasard.

Sa puissance d'évocation et cet art quasi indien de faire de la langue une apparition du monde, joints au caractère dantesque de chacune de ses entreprises romanesques, ont transformé McCarthy en écrivain culte. A juste titre. Cet homme-là a la main pour faire chatoyer un caillou ou transformer le tête-à-tête entre un cow-boy et sa louve en affaire de destin - Source : Lire

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Deux hiboux tapis dans la poussière de la route tournèrent dans le faisceau des phares leurs pâles visages en forme de coeur et plissèrent les yeux et s'élevèrent sur leurs ailes blanches aussi silencieux que deux âmes qui montent au ciel et disparurent dans l'obscurité.
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Il savait que les choses qui nous tiennent le plus à coeur nous sont souvent arrachées mais que celles dont nous voudrions être débarrassés semblent puiser dans ce désir même un pouvoir insoupçonné de durée.
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Les noms des collines et des sierras et des déserts n'existent que sur les cartes. On leur donne des noms de peur de s'égarer en chemin. Mais c'est parce qu'on s'est déjà égaré qu'on leur a donné ces noms. Le monde ne peut pas se perdre. Mais nous, nous le pouvons.
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Les gens se demandent ce que leur réserve l'avenir. Mais l'avenir ne leur réserve rien. Chaque jour est fait de ce qu'il y a eu avant.
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Pour moi, c'est plutôt à un spectacle de marionnettes que le monde m'a toujours fait penser. Mais quand on regarde derrière le rideau et qu'on lève les yeux pour voir jusqu'où remontent les ficelles, on s'aperçoit qu'elles aboutissent dans les mains d'encore d'autres marionnettes qui tiennent elles-mêmes leurs propres ficelles et que ces ficelles-là viennent à leur tour de plus haut et ainsi de suite. Dans ma propre vie, j'ai vu ces ficelles dont les origines sont en nombre infini mettre en scène la mort de grands hommes dans la violence et la folie. Mettre en scène la ruine d'une nation.
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Il dit que les méchants savent que si le mal qu'ils font est suffisamment atroce les hommes ne protesteront pas. Que les hommes ont juste assez d'estomac pour les petits crimes et que ce sont les seuls auxquels ils opposent une résistance.
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Il dit que la plupart des hommes se conduisent dans leur vie comme le menuisier dont les outils sont tellement émoussés que son travail avance trop lentement pour qu'il trouve le temps de les affûter.
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(...) je crois qu'on devrait savoir qui sont nos ennemis. J'ai connu des gens qui ont passé leur vie à entretenir leur haine à l'égard de fantômes et ce n'étaient pas des gens heureux.
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Les liens les plus étroits que nous connaîtrons jamais sont les liens du chagrin. La communion la plus profonde est celle de la douleur.
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