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Critique de Ana_Kronik


Voilà un livre tour à tour comique et poignant. Parfois, les deux en même temps. Dans un style léger, entre dos Passos et Bill Bryson, une image des États-Unis vus par l'oeil d'un immigrant à qui les contradictions de cette société n'ont pas échappé: les américains sont capables d'envoyer des gens dans l'espace, mais incapable de préparer correctement le thé.

La religion tient ici une grande place. Normal, le narrateur vient de l'Irlande hyper-catholique, où on trouve toujours un prêtre prêt à vous sermonner. Il se confronte au puritanisme et au laisser-aller protestant des filles "90%" (celles qui vous laissent aller... mais pas jusqu'au bout). Choc des cultures des plus jubilatoires. le complexe du pauvre qui n'a pas fait d'études, confronté au milieu des enfants insouciants de la bourgeoisie new-yorkaise... Dans le métro, alors qu'il trime sur les docks, il les entend décrire la cérémonie de remise de diplômes ou leurs projets de vacances.

Le jour de son mariage, le couple qui précède se dispute violemment devant l'officier de l'Etat-civil, car le futur marié ne veut pas lâcher son parapluie. One se croirait chez Tati...

Les passages sur Dachau et sur les sentiments des immigrants refoulés à Staten Island sont parmi les plus justes et touchants que j'aie jamais lu sur ces sujets. Ils font partie des quelques courtes séquences sérieuses du livre, au bon moment. de même que l'évocation de la vie difficile en Irlande. Ou encore, vers la fin du livre, les passages où la mère vient s'installer à New York, et où ses manies agacent ses enfants. Ça sent le vécu. Quant à la description des conditions de l'enseignement public, le seul métier où l'on doit "réagir à une sonnerie tous les trois quarts d'heure, et s'apprêter à aller au combat", elle préfigure, hélas, tristement ce qui est arrivé chez nous quelques années plus tard.

J'ai adoré aussi les expressions traduites quasiment mot à mot de l'anglais, comme "épouser la fille du bas de la route".
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