Marilla adorait rester auprès de sa mère pour écouter les ragots de la semaine. C’était presque aussi intéressant que le magazine Godey’s Lady’s Book que lui donnait M. Blair, le propriétaire du magasin de la ville, et qu’elle cachait sous son matelas. Ses parents ne perdaient pas leur temps à des loisirs futiles et la lecture, pour eux, constituait un loisir futile.
Pourtant, Marilla avait du mal à se représenter une femme adulte vivant seule. Dans tout Avonlea, jamais elle n'avait croisé de femme de l'âge de sa mère sans enfants ni mari. Même les veuves avaient des enfants. Et les femmes sans enfants avaient des maris.
Ses parents ne perdaient pas leur temps à des loisirs futiles et la lecture, pour eux, constituait un loisir futile.
Marilla l'avait retrouvé assommé dans l'étable, les vaches laitières regroupées autour de lui, plus curieuses que les bigotes à la messe.