AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,45

sur 40 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce livre est fluide, il se lit très bien.
Il a tous les ingrédients pour permettre de s'évader.
Nous sommes ici à la cour du roi Louis XIV à l'époque de Mme de Maintenon.
Nous suivons principalement Marie Josèphe et son frère Yves, qui étudie les sciences.
Marie Josèphe prend soin d'un monstre marin amené à Versailles et découvert depuis peu par Yves.
Ce récit est très plaisant, abracadabrantesque et enjoué.
On visite aussi la ménagerie du roi.
A noter une petite pointe de féminisme.
Que va devenir ce monstre marin ? Qui va prendre soin de lui ? Y a t-il des dangers qui le guettent ? Comment va réagir le roi ? Autant de questions que le lecteur pourra se poser au fil de la lecture.
Commenter  J’apprécie          221
Fin du XVIIe siècle. Un jésuite au service de Louis XIV rapporte à Versailles deux spécimens de monstres marins, capturés au large du Nouveau Monde. le mâle n'a pas survécu au voyage mais qu'à cela ne tienne, son cadavre sera disséqué au profit de la science devant l'ensemble de la cour. La femelle est en revanche bien vivante et se retrouve exposée aux yeux des curieux dans l'un des nombreux bassins que comptent les jardins royaux. Si sa laideur rebute la plupart des visiteurs, la beauté de son chant ne laisse en tout cas pas indifférente la soeur du jésuite responsable de sa capture, Marie-Josèphe, qui va se prendre d'affection pour la créature. Celle-ci ne tarde d'ailleurs pas à soulever de vifs débats dans l'entourage du roi : s'agit-il véritablement d'un monstre ? A t-elle une conscience ? Des sentiments ? Et si oui, est-il bien moral de la priver de liberté ? Écrit il y a tout juste vingt ans, le roman de Vonda N. McIntyre a fait il y a peu l'objet d'une nouvelle parution qui n'a pas tardé à éveiller mon intérêt. A raison, puisque l'ouvrage repose effectivement sur une intrigue solide et fort plaisante que l'on suit sans ennui pendant près de sept cent pages. La quasi totalité de l'action se situe à Versailles dont la reconstitution est tout à fait convaincante et dont l'auteur donne avec succès une image très ambivalente, le faste et la beauté des salles de jeu ou des jardins étant nettement contrebalancés par la vétusté et l'exiguïté dans laquelle devaient alors se résoudre à vivre une partie de la noblesse. Les personnages sont quant à eux plutôt atypiques, de la jeune demoiselle de compagnie avant tout passionnée de musique et de sciences au proche conseiller du roi bien éloigné des standards de beauté de cette époque comme de la notre, en passant bien évidemment par ce « monstre marin » dont on découvre peu à peu la véritable nature.

Le roman ne manque donc pas de qualités, mais comporte aussi un certain nombre de défauts qui ne passent malheureusement pas inaperçus. le plus gênant d'entre eux reste incontestablement le style de l'auteur qui devrait en refroidir plus d'un. Sans aller jusqu'à la qualifier d'indigeste, la plume de Vonda N. McIntyre manque en tout cas de fluidité et se montre tour à tour trop concise ou trop volubile. Il y a par exemple cette manie de décrire par le détail les moindres mouvement des personnages par une succession de phrases lapidaires composées uniquement d'un sujet et d'un verbe (« Il frappe. Il entre. Il s'assoie »... et j'en passe). A l'inverse, l'auteur n'a pas assez de mots pour nous dépeindre par le menu les usages de la cour ce qui, là encore, devient quelque peu lassant (qui fait la révérence à qui, qui porte quoi, qui a la préséance sur qui...). On apprend d'ailleurs dans la postface que le roman avait à la base été écris sous la forme d'un scénario, ce qui explique d'une certaine façon beaucoup de choses et nuit incontestablement à la narration. le second gros bémol que je mentionnerais concerne la personnalité de l'héroïne qui comportait pourtant de nombreux éléments susceptibles de me plaire : Marie-Josèphe se passionne pour la science, compose de la musique, se refuse à garder une esclave à son service, et surtout fait preuve d'une véritable aversion pour le couvent. Bref, on aurait pu avoir affaire à une jeune fille intéressante et bien décidée à ne pas se laisser emprisonner par les carcans imposés par son époque. Sauf que c'est tout le contraire. C'est notamment vrai dans la première moitié du roman pendant laquelle l'héroïne adopte un comportement insupportable dès l'instant qu'elle se retrouve confrontée à un personnage masculin.

Les minauderies passent encore, mais le fait qu'elle se rabaisse sans arrêt dès qu'un homme lui adresse la parole, là s'en est trop. « Ne soyez pas impudente », la tance à plusieurs reprises le comte Lucien alors qu'elle ne fait qu'emmètre une hypothèse pleine de bon sens concernant les causes de l'agitation du monstre auprès du roi. La réaction de la jeune fille face à cette remontrance injustifiée et désagréable ? Elle rougit et se fustige : « Il avait raison de la traiter ainsi. ». Même chose avec son frère qui lui explique qu'après avoir joui d'une relative liberté à la cour, elle doit désormais se contenter de jouer à la bobonne avec lui, ce qui n'a pas l'air de la gêner plus que cela (« Ce que disait Yves était vrai. Elle était égoïste et stupide de souhaiter davantage. »). Compte tenu de l'époque à laquelle se déroule l'action, il était évident que la jeune femme n'allait pas pouvoir faire preuve d'une liberté d'esprit et d'une volonté d'émancipation trop voyante, mais de là à la dépeindre satisfaite de se faire brider et soumettre en permanence, il ne faut tout de même pas exagérer ! Les circonstances l'obligent heureusement à légèrement se rebiffer dans la deuxième moitié du roman (notamment à l'encontre de son frère qui est tout bonnement insupportable), mais c'est aussi le moment que l'auteur choisit pour davantage mettre en lumière sa romance avec un autre noble de la cour. le récit tombe alors à plusieurs reprises dans le mièvre avec des scènes parfois peu flatteuses pour la jeune femme qui se contente trop souvent de regarder avec des yeux énamourés son soupirant faire presque tout le travail. Tout cela est d'autant plus dommage que, comme je le disais, les personnages comme l'intrigue possédaient un beau potentiel qui est malheureusement loin d'être exploité à sa juste mesure.

Lecture en demi-teinte pour ce roman de Vonda N. McIntyre qui, en dépit d'une intrigue intéressante et d'un travail de reconstitution admirable, se retrouve entaché par des défauts dont il est hélas difficile de faire abstraction. Je tiens à remercier Gaelle du blog Pause Earl Grey pour l'envoi de ce roman que j'ai, malgré tout, pris plaisir à découvrir.
Commenter  J’apprécie          152
Pour la gloire de Louis XIV, le père jésuite Yves de la Croix a capturé un couple de monstres marins, étranges créatures aquatiques. « Elles sautaient comme des dauphins et s'éclaboussaient. Elles se caressaient, enroulaient leurs queues autour d'elles et chantaient leur sensualité toute animale. Leurs ébats faisaient écumer l'océan. » (p. 8) le mâle est mort pendant le voyage et son corps sera découpé et étudié, mais la femelle est bien vivante. Versée dans le bassin d'Apollon dans les jardins de Versailles, elle chante sa tristesse, sa solitude et la douleur de la captivité. Sa seule amie est Marie-Josèphe, la soeur d'Yves, dame d'atour de Mademoiselle. Après des années éprouvantes au couvent, Marie-Josèphe découvre avec émerveillement les beautés de Versailles et les fastes de la cour. Elle espère pouvoir reprendre l'étude des mathématiques et la composition musicale, deux de ses passions, tout en assistant son frère dans son étude de la dépouille marine. Mais la belle complicité qui unissait le frère et la soeur lors de leur jeunesse en Martinique semble émoussée et Marie-Josèphe se heurte à la réalité de la Cour. « L'adorable petite fille désireuse de le suivre dans n'importe quelle sottise était devenue une femme adulte qui l'adorait toujours, mais qui ne voulait plus obéir à son caractère ombrageux. » (p. 117) Mesquinerie et mensonge accompagnent le bal des faux-semblants. Ceux que la jeune fille prenait pour des amis ne sont finalement que des courtisans soucieux de leur propre réussite. Ses vrais soutiens sont finalement les personnes les moins démonstratives.

Ce roman est bien difficile à définir. Il tient du roman historique et on sent que l'auteure s'est vraiment documentée sur Versailles, ses usages et les personnes qui l'a fréquentaient. On assiste à une réconciliation entre Louis XIV et le pape Innocent XII, ainsi qu'à un fabuleux carrousel rassemblant des monarques du monde entier. On assiste également à la cérémonie du lever du roi, à des bals, à des banquets, aux intrigues de cour et aux secrets de filiation… Tout cela catapulte le lecteur dans les plus belles heures de Versailles. Ce roman est aussi une fable fantastique, l'intrigue n'a évidemment jamais eu lieu : pas de monstre marin dans les bassins du jardin, à moins que… Lisez pour vous faire un avis ! Dans cette histoire, Louis XIV, obsédé par l'immortalité, pense que manger la chair de la créature marine pourra lui apporter la vie éternelle. Mais Marie-Josèphe se bat bec et ongles pour sauver son amie. « Je suis attachée à la femme des mers de même que je suis attachée à vous ou à Haleed : je protège sa vie parce que c'est un être pensant et doué de raison, un être doté d'une âme, et parce que je ne souhaite pas que mon roi devienne un cannibale... » (p. 246) Tout est fait pour susciter de la compassion à l'égard de Marie-Josèphe : sa jeunesse, sa beauté, son expérience traumatisante au couvent, son innocence qui confine à la niaiserie, sa sensibilité, son amitié pour la femme des mers, etc.

La Lune et le Roi-Soleil est un texte divertissant et riche en rebondissements, peut-être un peu trop… Il y a foule de personnages – normal puisque nous sommes à la Cour –, mais il me semble que certains auraient pu être traités avec moins d'importance puisque leur rôle est inexistant dans l'intrigue. de même, il y a beaucoup d'intrigues qui se nouent et certaines n'aboutissent pas. Ce roman reste cependant une belle fable sur la liberté, la religion, et la tolérance.
Commenter  J’apprécie          144
Louis XIV possédait à Versailles, une ménagerie dont il était très fier, mais il lui manquait des animaux marins.
En 1693 il envoie le père jésuite Yves de la Croix (explorateur à son service) dans les mers du nouveau monde pour rechercher ces animaux -une rumeur court à Versailles disant que ces monstres marins étaient immortels Louis XIV rêve de l'immortalité. A la surprise générale Yves ramène deux spécimens :une femelle bien vivante et un mâle qui décède en cours de route. Yves conserve la dépouille dans de la glace pour faire des analyses en arrivant à la cour.
Avant de partir Yves laisse sa sœur dans un couvent ou elle n'apprend rien de la vie et ou elle est très malheureuse. Madame de Maintenon la fera sortir pour la prendre à son service à la cour de Versailles. Marie-Josèphe de la Croix s'est vouée à l'étude des maths et des sciences naturelles et de ce fait elle aide souvent son frère dans ses expériences.
La créature ramenée par Yves qu"on appellera "femme des mers" est aussi laide que son chant est beau. Marie-Josèphe va essayer de l'apprivoiser et au fur et à mesure de ses visites à la bête elle s'aperçoit que celle-ci est dotée d'une intelligence: elle réponds parfaitement à ses sollicitations. Une amitié va naître entre la femme des mers et Mari-Josèphe. Malheureusement Louis XIV veut tuer le monstre il veut manger sa chair croyant que cela va lui apporter l'immortalité il entre en conflit avec Marie-Josèphe.
Ce roman est un conte tragique par le récit de la captivité de la femme des mers,il est aussi fantastique et je le qualifierai d'historique par le récit de la vie à la cour de Versailles et de la vie de Louis XIV. Il m'est difficile de le classer dans une catégorie bien précise. Bien que le récit est long à démarrer, au fil de la lecture elle devient palpitante et on s'attache à certains personnages.
Une petite critique qui n'engage que moi, je trouve que le récit de la vie à la cour prend trop d"ampleur ainsi que les descriptions détaillées des vetements de Louis XIV et de ses courtisans. je vous conseille de le lire, personnellement j"ai passé un agréable moment.
Commenter  J’apprécie          70
En 1693, un père jésuite de retour d'une expédition maritime ramène à Versailles deux étranges créatures, provoquant l'émoi de la Cour. S'agit-il d'animaux qui, en tant que tels, doivent être servis au banquet du Roi ? Ou bien, ainsi que s'en persuade la jeune soeur du religieux, sont-ils des êtres pensants à l'égal de l'Homme ?

Bien que le règne de Louis XIV soit loin d'être ma période de prédilection, j'avais repéré "La lune et le Roi-Soleil" il y a quelques années déjà : un roman historique avec une légère touche de fantasy et des monstres marins était un menu qui m'alléchait tout particulièrement. Publié en France en 1999, il n'était plus disponible. Heureusement, à la faveur d'une adaptation cinématographique dont la sortie en salles semble imminente, il vient d'être réédité en format poche. J'ai donc été ravi d'avoir la possibilité de découvrir enfin ce roman... Mais l'attente en valait-elle vraiment la peine ?

Première surprise en lisant les premières pages : on a là une écriture que l'on peut qualifier de scénaristique, avec de longs dialogues, de nombreuses didascalies, des répétitions de noms ("Machin dit ceci, Truc dit cela, Machin répondit cela") et de situations (les mêmes personnages vont, viennent et reviennent comme sur une scène, pour y effectuer un nombre limité d'actions dans un nombre limité de lieux)... Autant d'éléments qui sacrifient l'aspect purement littéraire à l'efficacité de la narration. On apprend grâce à la postface, qui d'ailleurs pourrait tout à fait être lue en guise de préface, que "La lune et le Roi-Soleil" a d'abord été conçu en tant que scénario pour Hollywood, ce roman étant une extrapolation de cette première version — ceci expliquant cela. Ce n'est pas un défaut en soi, mais mieux vaut être prévenu sous peine de ressentir, comme moi, une certaine déception...

C'est sans doute une simple affaire de goût, cependant j'aurais aimé plus d'histoires de monstres et moins d'histoires de robes, de coiffures et de fanfreluches. Les petites hypocrisies et autres mesquineries de la Cour sont plutôt bien rendues mais ce genre de vacuité a vite fait de lasser, voire d'irriter. De manière plus générale, avec un tel sujet autorisant tous les développements intellectuels, philosophiques et scientifiques, j'espérais quelque chose de plus consistant, de plus profond, de moins "facile". "La lune et le Roi-Soleil" est une lecture incontestablement plaisante, les pages tournent toutes seules, et ce pavé très digeste s'avale en quelques jours sans forcer. C'est un roman très abordable, pour tous types de lecteurs, que je recommanderais volontiers... même s'il n'a pas tout à fait répondu à mes attentes.
Commenter  J’apprécie          62
Plus connu pour son travail consacré aux univers de Star Trek et de Star Wars, Vonda McIntyre signe ici un roman original et bourré de qualité.
Situé au XVIIe siècle et donc dans une époque très peu fréquenté par la science-fiction, le livre nous plonge dans un univers fantasmé mais richement documenté, autour de trois personnages de fiction qui rencontrent et fréquentent des personnages historiques dépeints avec mordant et humour.
L'auteure fait preuve d'une remarquable maîtrise de son récit, parfaitement articulé et dans lequel elle distille tout à la fois éléments de fantastiques, clés de l'intrigue et dialogues savoureux.
Très rythmé, laissant plané toujours un léger fumet de suspens et de mystère, "La Lune et le Roi-Soleil" s'avère être un roman fantastique dans tous les sens du terme. Une oeuvre remarquable à bien des points de vue qu'on a très rapidement envie de finir tant la narration est fluide et agréable.
Loin des thèmes lus et relus en matière de science-fiction, Vonda McIntyre nous propose ici une lecture presque sans faute (tout au plus pourra-t-on lui reprocher quelques clichés propres aux scénarios trop hollywoodiens) où elle réussit à ne jamais en faire trop.

Commenter  J’apprécie          50
Le genre fantastique et Louis XIV

Ce livre est clairement classé dans le genre fantastique puisqu'il met en avant le mythe de la sirène, monstre marin qui a fait coulé beaucoup d'encre depuis son origine. Vonda McIntyre explique dans sa postface que cette histoire lui est venue en élaborant un article construit de manière scientifique répondant à la question « Pourquoi est-on persuadé que les sirènes n'existent pas alors que la mythologie affirme le contraire ? » Les scientifiques de cet article ont pris peu à peu corps pour se transformer en ce roman surprenant. le plus surprenant pour moi étant la situation historique de l'intrigue. En effet, j'ai plus souvent vu la fantaisie dans un univers moyenâgeux pour l'heroic fantasy ou dans le monde contemporain que nous connaissons. Très rarement (jamais en fait) au temps de la monarchie absolue et de son illustre représentant, Louis XIV. Etrange. Surprenant. Rafraîchissant même. Mais surtout, très intelligent car l'époque et le genre se marient finalement très bien : « Plus j'effectuais de recherches, plus je me rendais compte que j'avais été particulièrement bien inspirée en choisissant un tel lieu et une telle époque, explique Vonda McIntyre, La résidence de l'homme le plus puissant du monde, au point d'équilibre historique entre l'alchimie ancienne et la science moderne. » Et pour le coup, je dois dire que je suis de son avis. Elle a été bien inspirée.

Marie-Josèphe, féministe et libertaire

Le personnage de Marie-Josèphe est intéressant à plusieurs niveaux. Comme je l'ai dit, elle est une femme qui...Le genre fantastique et Louis XIV

Ce livre est clairement classé dans le genre fantastique puisqu'il met en avant le mythe de la sirène, monstre marin qui a fait coulé beaucoup d'encre depuis son origine. Vonda McIntyre explique dans sa postface que cette histoire lui est venue en élaborant un article construit de manière scientifique répondant à la question « Pourquoi est-on persuadé que les sirènes n'existent pas alors que la mythologie affirme le contraire ? » Les scientifiques de cet article ont pris peu à peu corps pour se transformer en ce roman surprenant. le plus surprenant pour moi étant la situation historique de l'intrigue. En effet, j'ai plus souvent vu la fantaisie dans un univers moyenâgeux pour l'heroic fantasy ou dans le monde contemporain que nous connaissons. Très rarement (jamais en fait) au temps de la monarchie absolue et de son illustre représentant, Louis XIV. Etrange. Surprenant. Rafraîchissant même. Mais surtout, très intelligent car l'époque et le genre se marient finalement très bien : « Plus j'effectuais de recherches, plus je me rendais compte que j'avais été particulièrement bien inspirée en choisissant un tel lieu et une telle époque, explique Vonda McIntyre, La résidence de l'homme le plus puissant du monde, au point d'équilibre historique entre l'alchimie ancienne et la science moderne. » Et pour le coup, je dois dire que je suis de son avis. Elle a été bien inspirée.

Marie-Josèphe, féministe et libertaire

Le personnage de Marie-Josèphe est intéressant à plusieurs niveaux. Comme je l'ai dit, elle est une femme qui aidait son frère dans ses expériences scientifiques depuis son plus jeune âge, elle s'est tournée vers les mathématiques et elle est une grande fan de Newton. Elle compose également même si ce n'est pas son principal don, elle est suffisamment douée pour que le roi lui commande une chanson. Autant dire qu'elle n'est en rien commune à la place qu'elle devrait avoir, en tant que femme, dans une Europe chrétienne et à la cours du Roi Soleil. Pourtant, si elle veut se marier et avoir des enfants, elle ne veut pas abandonner la science pour autant et Maris-Josèphe se bat du début à la fin pour rester fidèle à elle-même et ses principes. Si au début de l'histoire, elle est vue comme rafraîchissante à la cours, dès qu'elle commence à s'opposer à certains esprits concernant la liberté de son esclave lorsqu'elle se rend compte que se statut est dégradant, et la liberté de la sirène, son statut de femme lui est reproché avec beaucoup de force.
Elle prône également la lutte contre l'esclavage lorsqu'elle se rend compte que ce statut n'a rien d'enviable. Son esclave, Odelette, le lui explique et dès lors, elle fait de son mieux pour lui rendre sa liberté et la hisse au statut de soeur adoptive. Son égale donc. Sa lutte pour la libération de la sirène ajoutée à ça fait de Marie-Josèphe une personne ayant une avance considérable sur son époque.

Liberté ou éthique animale

Finalement, est-ce que la question posée par Vonda McIntyre est-elle seulement une question de liberté ? Etant sensible à la cause animale, j'ai eu une lecture un peu différente de certains passages de l'histoire.

« Je suis attachée à la femme des mers de même que je suis attachée à vous ou à Haleed : je protège sa vie parce-que c'est un être pensant doué de raison, un être doté d'une âme, et parce-que je ne souhaite pas que mon roi devienne un cannibale… » explique Marie-Josèphe.

Je sais que c'est un avis qui n'est pas partagé par tous le monde. L'éthique animale a encore un long chemin devant elle mais la question de savoir si un animal ressent la souffrance, est un être pensant et doué de raison, pour moi, ça ne fait aucun doute et j'ai vraiment trouvé dans ce livre une résonance à mes convictions personnelles. Passer du statut de monstre marin, de démon à celui de bête et enfin à celui d'être pensant me parle énormément.
Lien : https://pauseearlgreyblog.wo..
Commenter  J’apprécie          41
A la Cour du Roi Soleil, les apparences et l'étiquette priment. La jeune Marie-Josèphe de la Croix y est attachée à la maison de Madame et a un peu de mal à s'habituer à cette façon de vivre. Elle a grandi en Martinique et n'a ensuite connu que le couvent et Saint Cyr, c'est dire si la Cour et ses usages lui sont inconnus.

Lorsque son frère, le père De La Croix, rentre à Versailles après une expédition vers le Nouveau Monde, Marie-Josèphe s'apprête, comme elle l'a toujours fait, à le seconder dans son travail. Cette fois, la tâche est d'une ampleur inhabituelle : le père De La Croix a ramené un animal marin inconnu et le Roi est très intéressé par cette capture. Il rêve en effet de percer le secret de l'immortalité et pense que cette bête pourrait l'y aider.

Chargée des soins du monstre marin, Marie-Josèphe établit laborieusement une communication avec lui et commence à s'interroger sur son humanité. Dans le même temps, son oeil sur Versailles se fait plus perçant et la jeune fille perd peu à peu ses illusions.

Combinant réalité historique et fiction, La Lune et le Roi-soleil est un roman passionnant qui offre plusieurs niveaux de lecture : le fameux monstre marin et l'accueil qui lui est réservé, les aventures de Marie-Josèphe de la Croix à la Cour, le quotidien à Versailles, la place de L'Eglise... D'autres points tout aussi importants comme la place de la femme au XVIIe siècle, l'esclavage, ... sont également traités.

Mettant tout d'abord en évidence le côté historique, le roman se centre peu à peu sur la créature capturée et s'interroge sur son âme. Entre la femme des mers et la femme de la terre se noue une étrange relation, prélude aux aventures de fin du roman. Apparaît alors au coeur du récit un débat sur la différence et la liberté. Des sujets qui dérangent visiblement à la Cour du Roi Soleil et occupent une grande place, occultant un peu le faste de Versailles. Un mélange de fantasy et d'Histoire des plus intéressants !

Lien : http://nahe-lit.blogspot.be/..
Commenter  J’apprécie          40
La cour de Louis XIV est en émoi en cette année 1693 : la bateau du père Yves de la Croix est de retour du Nouveau-Monde, avec dans ses cales les corps de deux spécimens de monstres marins, dont un, une femelle, encore bien vivant. Curiosité scientifique, objet de convoitise de la part du souverain en quête de l'élixir d'immortalité, le monstre est également le sujet des attentions de Marie-Josèphe, la soeur d'Yves, qui se pose de plus en plus de questions sur l'animalité ou l'humanité de la créature.
Mais l'horloge tourne : la dissection de la femelle est inscrite au programme des festivités de la cour et Marie-Josèphe doit user de toute son intelligence et de tous ses attraits pour éviter l'inévitable.
En parallèle à cette aventure fantastique, on suit les différents protagonistes à la cour, dans leurs rapports de bienséance, de pouvoir et de diplomatie, de soumission réelle ou feinte au Roi, au Pape et aux autres membres de la royauté. Marie-Josèphe, de basse extraction, ne doit sa gloire qu'à la réussite de son frère, mais son intelligence et sa beauté finissent également par attirer l'attention. Pour autant, le XVIIe siècle n'est pas connu pour être représentatif de l'égalité entre les sexes... Marie-Josèphe a beau faire preuve d'exemplarité, elle reste une jeune femme dans un monde géré et gouverné par les hommes.
Le roman de Vonda McIntyre souffre de cette schizophrénie du personnage principal : médiatrice entre la créature et les représentants de Versailles, ses qualités et son « expertise » ne sont pas remis en question. Mais en dehors du bassin où évolue la sirène, elle reprend sa place de simple femme, mièvrerie et naïveté incluses, un caractère qui n'est pas sans rappeler une certaine Angélique Marquise des Anges...
Le lecteur est donc ballotté entre conte fantastique, réflexion sur l'humanité et l'âme et des passages plus ou moins longs, dignes représentants des romans à l'eau de roses, girly et romantiques.
Cela étant dit, l'ensemble n'est pas totalement indigeste. On appréciera le côté aventureux de cette héroïne en jupons, quitte à lire en diagonale les passages trop gnan-gnan. D'autant que Versailles est plutôt bien décrit et que cette touche historique apporte un cachet indéniable au roman.
Une lecture sympathique donc, sans être inoubliable, parfaitement adaptée à la période estivale.
Commenter  J’apprécie          30
Nous sommes transportés à la cour de Louis XIV vieillissant où tous, hommes et plus encore les femmes, ploient sous le carcan des usages de cour et des préjugés de l'époque. Chacun lutte pour se faire une place ou tenir sa place au plus près du roi-Soleil.
Petit décalage dans l'histoire telle que nous la connaissons : une sirène est amenée là, prisonnière des fontaines et canaux de Versailles. Son existence va boulverser la vie de Marie-Josèphe et son frère lorsqu'ils reconnaissent son humanité et les mettre en conflit avec le roi tout-puissant et l'Eglise.
J'ai apprécié autant la description de la vie à la Cour étouffante que celle des préjugés sociaux et religieux qui mettent en danger les principaux caractères.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (96) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2493 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}