Les gens très riches n'admirent qu'eux-mêmes.
Souviens-toi que personne ne t'a obligé à faire quoi que ce soit. C'est toi, et seulement toi qui décides de ce que tu fais, et pour cette seule raison, tu ne dois pas le regretter (p.187)
L’attente donne à l’œuvre le temps de mijoter jusqu’à être réduite à sa plus simple expression. Ce qui est essentiel, sans compter que la souffrance est utile à tout le processus. (p.205)
C’est fou ce que nous étions naïfs, ce soir-là. Nous nous cramponnions l’un à l’autre, faisions des promesses impossibles à tenir et que nous n’aurions jamais dû faire. C’est cela aussi, l’amour, parfois. Je l’aimais déjà plus que je n’avais jamais aimé quiconque. Je savais qu’il avait terriblement besoin de moi et je voulais qu’il continue à avoir besoin de moi, pour toujours. (p.119)
Je n’ai pas appris à nager, ni couru ni joué dans le parc comme le faisaient mes amis. Non, moi je lisais des livres, bien au chaud dans le fauteuil du petit salon, près de la fenêtre aux tentures bordeaux, baignant dans la lumière colorée des vitraux. Au bout d’un certain temps, j’ai cessé de lutter, même intérieurement, contre le calme qui m’était prescrit. Les livres pouvaient être une aventure extraordinaire. Je restais donc sous ma couverture, remuant à peine, et nul n’aurait pu deviner qu’avec ces histoires, mon esprit galopait, mon cœur s’emballait. Je pouvais disparaître dans n’importe quel univers sans que personne s’en aperçoive, là, pendant que ma mère aboyait ses instructions aux domestiques ou recevait ses déplaisantes amies. (p.51-52)
Le bonheur était peut-être un sablier sur le pont de se vider, des grains qui se déversent, passés au crible l’un après l’autre. Peut-être était-ce un état d’esprit – comme Nora Bayes le répétait dans la chanson -, une contrée que l’on pouvait sculpter à partir de rien et où l’on pouvait danser. (p.84-85)
Paul konnte gar nichts für mich tun, ausser mich gehen zu lassen - zurück nach Paris und Pamplona und San Sebastian und zurück nach Chicago, als ich noch Hadley Richardson war, ein Mädchen, das aus dem Zug stieg, um den Mann zu treffen, der ihr Leben verändern würde. Dieses Mädchen, dieses unglaublich glückliche Mädchen, brauchte nichts.
Je me demandais ce que moi je connaissais, au sens où il l'entendait, et ma seule réponse était Ernest et Bulby, notre vie ensemble. C'était une notion scandaleusement dépassée, certes, et si j'avais osé l'avouer à n'importe quelle femme dans n'importe lequel des cafés de Montparnasse, on l'aurait entendue rire de moi jusque sur le trottoir. J'étais censée avoir mes propres idées et ambitions, être terriblement avide d'expériences et de nouveautés de toutes sortes. Mais je n'étais pas avide ; j'étais satisfaite.
Je vis le lien qui l'unissait à Ordonez et à la corrida, à la vie, en somme, et je compris que je pourrais le haïr pour le mal qu'il me faisait, mais que je ne pourrais jamais cesser de l'aimer totalement pour ce qu'il était.
C'était le moment de la journée que nous préférions, ce moment suspendu entre le jour et la nuit, qui semblait toujours durer plus longtemps qu'il n'aurait du, entre deux mondes.