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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je m'étais arrêté un instant, j'ai eu un mal fou à descendre de mon cheval à cause de cette blessure, j'avais attaché sa longe à un arbre. Sur un rocher siégeait un petit accordéon. Sur le talus d'en face, un enfant pissait, j'ai saisi l'accordéon, je me suis assis sur le rocher, j'ai pris l'instrument, j'ai commencé à jouer. L'enfant est venu vers moi. « Monsieur, cet accordéon est à moi ». J'ai continué de jouer comme si je ne l'entendais pas. « Monsieur, Monsieur, s'il vous plaît, il est à moi ». Il commençait à pleurer, j'ai fait un geste d'agacement. Il a cherché à arracher de mes bras l'instrument, mais je me suis alors levé et lui ai fait comprendre qu'il fallait qu'il déguerpisse. Il a fait quelques pas, il est revenu, je me suis baissé pour prendre un caillou, il a compris, il a pris peur, il a alors fui comme un oiseau. Il criait « Au voleur ! Au voleur ! » Je me suis alors redressé tant bien que mal sur cette jambe qui me faisait atrocement mal, brandissant l'accordéon et appelant l'enfant qui courait comme un diable dans tous les sens : « Reviens, Petit Gervais ! Reviens ! Je ne voulais pas te le voler, ton accordéon ! » Mais l'enfant était déjà loin qui continuait de crier à tue-tête "Au voleur ! "
Je sais qu'il reviendra avec une cohorte d'hommes et qu'on me pendra à la branche de cet arbre. En attendant, malgré la fièvre qui me vient, à cause de cette blessure due à une flèche empoisonnée, je vais faire vite pour rédiger un billet à l'attention de deux femmes que j'aime et qui vivent là-haut sous le même toit dans une ferme du Nebraska, presque en plein désert : Clara et Lorena.
J'ai traversé six-cent six sept pages à brides abattues, j'ai traversé les États-Unis d'Amérique du Texas au Montana, une sorte de diagonale de fous, parfois seul le sable poussait sur la terre. La rivière Yellowstone était devenue un mythe vertueux qui nous portait vers le bout du monde... Je ne sais pas pourquoi, au nom de quel rêve nous avions décidé de croire que la vie était plus belle là-bas. On dit souvent que l'herbe est plus belle ailleurs... Mais à quel prix ?! Oui, sans doute le chemin fut plus beau que l'arrivée, beau n'est peut-être pas le terme qu'il faut, vu celles et ceux qui sont tombés en route, chemin plus inouï en tous cas...
Ce deuxième épisode de Lonesome Dove, je l'ai aimé comme on aime des femmes et des hommes qu'on côtoie dans un rêve incroyable, avec lesquels un convoi de bétail devient une fugitive et merveilleuse escapade, une épopée vers les étoiles. Je n'ai pas vu le nombre de pages passer.
J'ai eu plaisir à retrouver cette troupe aux premières pages de ce nouveau long récit. L'écrivain, Larry McMurtry, m'avait pourtant prévenu : au bout de cette longue piste, certains manqueront à l'appel. Je n'ai pas manqué à l'appel, mais d'autres auxquels je m'étais attaché ne parvinrent pas au bout de la route.
J'ai eu plaisir à retrouver Augustus McCrae et Woodrow Call ex-Texas rangers de légende que rien ne fait peur. Il y a Gus, généreux et bavard... Il y a Call, taiseux, aussi émotif que la souche d'un arbre. Ils ont en commun d'être têtus et d'avoir quelques valeurs humaines fortes qui les animent... Il y a Newt, ce jeune adolescent qui grandit, il faudra qu'un jour on lui dise qui est son père et ce serait même bien tant qu'à faire que cela vienne de ce dernier. Il y a Lorena, enlevée à la fin du premier récit par un Indien dont la ruse n'a d'égale que la cruauté... Impossible de poursuivre le chemin sans la retrouver. Il y a les autres aussi...
Les États- Unis d'Amérique sont grands, mais le monde qui étreint les personnages de cette fresque immense est si petit qu'on a l'impression qu'après quelques mois ou quelques années, parfois des décennies, ces personnages se tiennent dans un dé à coudre, se croisent de nouveau sans s'étonner, sans avoir peut-être changés sauf quelques rides en plus, quelques cheveux blancs, à peine une lassitude dans le regard... En tous cas, il y a toujours une force qui les habite, sinon pourquoi trimballer un troupeau de milliers de bovins sur des milliers de kilomètres, alors qu'il serait si agréable de continuer de cultiver son jardin à Lonesome Dove, Texas, en se posant de temps en temps à l'ombre d'un amandier, avec sa chopine de whiskey.
J'ai vécu comme eux, à brides abattues, j'étais à côté d'eux, au plus près, j'ai vu comment, dans cet immense espace qu'est un livre à ciel ouvert, il est parfois difficile de prendre des décisions, partir, rester, prendre un bébé dans les bras, un enfant qui est peut-être le sien ou pas, dire des mots d'amour, dire à un adolescent qui se croit orphelin qu'on est son père, renoncer, revenir, abandonner...
Pourtant entre deux bavardages au bord d'un feu dressé devant le bivouac, il y a de l'action, chaque chapitre nous jette à l'affût derrière un buisson pour éviter ici des balles là-bas des flèches...
Quand on est au plus près de ces personnages, avec empathie, on a envie de les étreindre, de leur parler, tenter de comprendre de quoi est fait leur chemin et on finit comme certains d'entre eux par prendre une flèche empoisonnée...
Je n'oublierai jamais au coeur du récit cette halte dans la ferme des chevaux de Clara, au Nebraska, sur la route d'Ogallala, havre de douleur et de paix, théâtre d'interrogations où des personnages vont jouer leur vie, leur mort selon la décision qu'ils prendront. C'est beau, c'est fort. C'est comme le huis-clos d'une tragédie antique. Soutenant davantage l'action que le premier tome, ce second opus est plus grave, va au dedans des personnages, ils sont bousculés par les éléments, à la fois illuminés et dévastés par la vie. Un versant crépusculaire faisant écho au soleil du premier volume... Qui a dit que le western était un art mineur ?
Je termine ma chronique, si elle vous parvient ce sera gagné. Je vois l'enfant auquel j'ai volé son accordéon revenir avec des hommes qui tiennent une corde. Ils sont énervés. L'enfant vient chercher son instrument, cet accordéon que j'avais pris dans ma fièvre pour celui de Lippy, l'enfant n'a plus peur. Je lui tends une enveloppe avec mon billet dedans. « Tiens ! Petit Gervais ! Je voudrais que tu montes au Nebraska, c'est sur la route d'Ogallala, tu trouveras une ferme en aplomb d'une falaise avec des chevaux tout autour. Tu ne peux pas la rater. Je te confie cette lettre pour deux femmes qui y habitent, elles s'appellent Clara et Lorena ». L'enfant sans un regard pour moi se saisit alors de l'enveloppe et me dit dans sa morve qu'il ne s'appelle pas Petit Gervais mais Newt. Mince, pourquoi l'avais-je appelé Petit Gervais...? Je m'étais trompé d'histoire à cause de cette maudite fièvre qui gangrène ma jambe et ma tête... Newt ? « Alors Newt, tu iras au Nebraska, tu leur donneras cette lettre, n'est-ce pas ? » Les hommes font vite, ils me saisissent, me remontent sur mon cheval, rapprochent la monture de l'arbre, c'est toujours comme cela à chaque fois, je l'ai vu maintes fois le faire dans ces pages, ils me mettent la corde au cou qu'ils ont déjà attachée par l'autre bout à la branche la plus solide. Avant qu'ils ne fassent fuir mon cheval d'un coup d'éperon, j'ai juste le temps d'entendre l'enfant me crier : « Oui, M'sieur ! J'irai. Je vous promets ! ». Je le vois déjà fuir, se retourner une seule fois pour me sourire, d'un sourire franc et radieux, puis courir dans tous les sens, est-ce parce qu'il est déjà pressé de répondre à cette promesse qu'il m'a faite ? Yellowstone me tend déjà ses bras...
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« L'Amérique repose tout entière aux confins des grands espaces et, loin d'être mort, notre passé vit toujours en nous. Nos ancêtres portaient la civilisation en eux et l'espace sauvage leur demeurait extérieur. Nous, nous vivons dans la civilisation qu'ils ont édifiée, mais nous gardons les grands espaces au fond de nous-mêmes. Ce que nos ancêtres ont rêvé, nous le vivons, et ce qu'ils ont vécu, nous le rêvons. »
T. K. WHIPPLE, Study Out the Land.

Le premier tome étant indissociable du second, je me suis tout de suite replongée dans cette suite qui n'en est pas vraiment une.
L'auteur Larry McMurtry, lauréat du prix Pulitzer en 1986, nous offre une suite tout de même assez différente du premier tome, plus sombre, moins humoristique, mais riche en de multiples rebondissements. J'ai été plusieurs fois surprise, ne m'attendant pas à ces revirements de situation.

*
Ce roman est avant tout une magnifique aventure humaine, mais c'est aussi un superbe voyage qui va amener une équipe de cowboys à déplacer des milliers de bovins du Texas jusqu'au Montana.
Cette expédition est particulièrement éprouvante et semée d'embûches.

« Maintenant qu'on est arrivés jusqu'ici, t'as l'intention de t'arrêter ou bien est-ce qu'on va continuer vers le nord jusqu'à ce qu'on tombe sur les ours polaires ? »

Ce roman, si je le couple avec le premier tome, fait parti des romans les plus épais que j'ai jamais lu.
S'étalant sur 1200 pages, il couvre en grande partie le trajet qui va se révéler particulièrement dangereux et éprouvant pour les hommes, comme pour les bêtes. En s'efforçant de pénétrer dans ces terres inhospitalières et sauvages, ces pionniers vont faire preuve de courage, d'audace, se confrontant aux éléments climatiques, à une terre exigeante et traitresse, aux animaux sauvages, et bien sûr aux indiens.

« Évidemment, ces terres appartiennent aux Indiens depuis toujours. Pour eux, elles sont précieuses parce qu'elles sont leur passé. Nous, elles nous attirent parce qu'elles sont notre avenir. »

*
Malgré le nombre de pages impressionnant, « Lonesome Dove » est une histoire captivante qui se dévore sans modération. Je ne me suis jamais ennuyée, ce qui est une prouesse, vu l'épaisseur du livre.

Il y a plusieurs raisons à cela, l'une étant le rythme assez soutenu par l'alternance de dialogues, de changements de perspective narrative et de points de vue. Cela induit des moments de tension dramatique, contrebalancés par des passages plus calmes, nostalgiques, tristes, émouvants ou joyeux.
L'autre raison étant que l'auteur est un admirable conteur qui m'a impressionnée par sa parfaite maîtrise de l'intrigue et sa facilité à faire naître les émotions. Les évènements décrits nous font faire des yo-yo émotionnels car le récit n'est pas linéaire quant aux émotions qu'il suscite : on passe en un instant, du rire aux larmes. Quel plaisir de lecture !

*
Beaucoup de personnages m'ont énormément plu. Ils sont authentiques, vivants, attachants. Même les moins sympathiques jouent leur rôle à la perfection.

Grâce à une intrigue qui se développe sur près de 1200 pages, Larry McMurtry a largement eu le temps de développer ses personnages et en particulier les deux anciens Texas Rangers, héros de cette histoire, qui sont magnifiquement bien campés.
Auguste McCrae est indubitablement le plus charismatique. Son côté charmeur, sa grande tolérance, sa générosité, et son humour frisant souvent l'insolence le rendent tout de suite attachant.
Le capitaine Woodrow Call, son acolyte, est plus réservé, plus solitaire, taciturne, mais il se distingue par son honnêteté, sa tenacité et son sens du devoir.

Plusieurs personnages secondaires ont également retenu mon attention, car l'auteur ne les a pas laissés de côté. Deets, Pea Eye et le jeune Newt sont des membres inoubliables.
Si je devais n'en retenir qu'un seul, ce serait sans aucun doute Deets, qui m'a impressionné par sa présence calme tout au long du roman. Il ne se fait pas remarquer, mais il joue un rôle essentiel dans cette chevauchée. Fiable, fidèle en amitié, sensible, instinctif, il ne se dérobe jamais à ses obligations.

Les femmes ne sont pas oubliées avec trois personnages féminins très forts : la jeune et séduisante Lorena, l'énergique et indépendante Clara et l'antipathique Elmira.

*
Les animaux jouent également un rôle important dans ce récit. Certains sont mis au devant de la scène : deux cochons mangeurs de serpents à sonnette, un taureau texan méchant comme une teigne et l'indomptable jument de Call surnommée « Hell Bitch », la garce de l'enfer.

*
Pour conclure, « Lonesome Dove » est une superbe épopée, un beau témoignage de ces vaillants pionniers qui ont conquis l'Amérique.
Il ne faut pas être amateur de westerns pour en apprécier toute la qualité. Beaucoup de personnages sont particulièrement bien étoffés, l'intrigue est saisissante du début à la fin avec des moments vraiment mémorables, et l'écriture, fluide, est d'une beauté simple.
A lire sans modération.
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Dans la version originale, « Lonesome Dove » est un seul et même roman. En France, Gallmeister a décidé de le scinder en deux volumes. Si ce choix éditorial rend la lecture plus pratique, chacun des tomes étant déjà un pavé, il faut bien lire ces deux volets comme un seul et même roman. Il n'y a pas de rupture narrative entre les deux tomes, le second reprenant exactement là où le 1er s'interrompait. Je suis donc convaincue d'avoir bien fait d'enchaîner la lecture des deux volumes et je pense que c'est comme cela qu'il faut lire « Lonesome Dove ».

Etant donné que les deux tomes ne forment qu'un seul roman, il n'est pas commode de ne donner mon avis que sur le 2ème tant il se situe dans l'exacte continuité du précédent. Et ce n'est qu'arrivée à la fin du roman qu'on peut pleinement appréhender la maestria narrative que McMurtry a déployée tout au long d'un récit au long cours. L'auteur a d'abord pris le temps de planter son décor, vaste et grandiose, et de caractériser ses personnages, nombreux et tous très fouillés. Ce n'est qu'après avoir ainsi poser ses enjeux de façon passionnante et intelligente que McMurtry lâche la bride pour offrir à ses lecteurs un idéal de western. Tout y est, des dangereuses traversées de rivières en crue aux attaques d'indiens belliqueux en passant par les tempêtes de sable ou le froid intense des montagnes du Montana… Quel formidable récit d'aventure ! Quel souffle ! Pour autant, cette multiplication de péripéties ne se fait pas au détriment de la crédibilité. Jamais, le récit ne parait frénétique. Passionnant, oui, mais jamais fébrile. Chaque péripétie est bien amenée et bien développée, sans jamais céder à la précipitation. de la même façon, si l'auteur fait la part belle à l'aventure il n'oublie jamais ses personnages. Bien au contraire, aucun incident survenant au cours du récit n'est gratuit. Il ne s'agit pas de simplement tenir son lecteur en éveil, McMurtry confronte ses personnages à divers événements pour mettre en lumière leurs caractères, les faire penser, les faire ressentir, les faire évoluer. Tout ça est fait avec une subtilité absolument remarquable, sans jamais céder à la facilité, ce qui fait de « Lonesome Dove » un roman très souvent bouleversant. A titre d'exemple, j'ai envie de citer l'arc transformationnel de Call que j'ai trouvé d'une grande finesse. Beaucoup d'auteurs auraient cédé à la facilité de voir Call L'évolution de chacun des personnages est finement ciselée et loin de tout simplisme. A l'image de l'arc de Call, le roman offre un dénouement doux-amer très poignant.

« Lonesome Dove » est un récit d'aventures, un roman des grands espaces, traversé d'un souffle épique tout en étant ancré dans une dimension intimiste qui en fait un grand roman humaniste.
Après avoir refermé ce second volume, je me suis sentie orpheline, tellement triste de devoir quitter ces merveilleux personnages et ces contrées sauvages mais belles. Heureusement, je pourrai retrouver certains personnages en lisant les préquelles et séquelles imaginées par McMurtry.
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Pu*** d'histoire ! Pardon, on est sur un site correct ici.


Alors ce pulitzer, mérité ou pas ? En tous cas les personnages auront donné de leur personne, car ils ont sévèrement morflé dans ce second tome ! Tornades en plein déserts, nuages de sauterelles qui dévorent jusqu'à leurs fringues, traversée de larges fleuves, grizzlis, indiens méchants, puis gentils, trahisons, entraide, amours perdus, retrouvés, reperdus, sécheresse aride des gosiers, engelures aux pieds. Indiens. Très. Méchants. Ou pas. Des bonjours sourires, et des adieux. Tristes.


Ce second tome, le lecteur le vit comme ces cowboys : on traverse plus d'épreuves que dans le premier tome de présentation, mais on éprouve aussi les grandes et longues plaines arides, bourrés de courbatures, seuls avec nos pensées. Comme Gus, Newt et les autres, on se demande : Finira-t-on par arriver un jour ou laisserons-nous notre peau sur ce long parcours semé d'embûches ? Au fil du périple, entre deux péripéties, nous suivons de plus en plus de personnages : Qui se suivent, se séparent, de gré, de force, se retrouvent parfois, tandis que la ligne de bétail tente de poursuivre, inlassablement, sa route vers une destination… encore inconnue de tous ! Alors à chaque chapitre les récits s'alternent, s'enlacent, se défont. C'est ainsi que McMurtry tricote son suspense jusqu'au bout, l'alanguit, l'intensifie.


Gus étant accaparé ailleurs, le groupe et moi commencions à regretter son babillage exaspérant et son humour provocateur. C'est alors qu'il reparaît et rafraîchit le climat de son inimitable présence. le dernier quart accélère l'histoire, on se demande si on va tous mourir. Ou tous s'en sortir ? Vous verrez bien, quand vous lirez cette histoire. Quand cette heure viendra, saluez Gus de ma part, et Newt, et Pea Eye ; Et le Capitaine. Dites-leurs que ça va aller, que chacun fera plus que sa part. Et que de toutes façon, quoi qu'il arrive, chacun finira bien par arriver quelque part. Là où il doit être, certainement.


Mais Lonesome Dove nous rappelle que ce n'est pas l'arrivée la plus importante : C'est le chemin parcouru. Les gens, l'expérience, l'apprentissage... Tout ce qui fait le sel de cette aventure, et de la vie en général. Ce roman nous rappelle aussi que l'herbe paraît souvent plus verte ailleurs, alors qu'il nous suffirait d'apprécier ce que l'on a pour être heureux...
Merci Monsieur Larry McMurtry pour toutes ces vies que vous nous faites vivre. Et merci W. pour le conseil de lecture que, bien sûr, je vais poursuivre avec les autres volets de la série, parce que les personnages me manquent déjà.

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J'ai découvert à mi-lecture que ce livre était LE livre le mieux noté de tous les livres présents sur Babelio. Devant le Comte de Monte-Cristo (que j'adore) et la Recherche du temps perdu (qu'il faudra que j'essaie.... un jour...). Je ne vais pas déroger, je mets 5 étoiles sans hésitation....
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Sans de nombreuses critiques favorables je n'aurais sans doute jamais lu ce livre. Bin oui j'ai des a priori j'avoue : "Lonesome Dove" est un western et moi les cow-boys et les Indiens..... Pourtant j'ai adoré le tome 1 et j'ai fermé avec beaucoup de regrets ce tome 2 que j'ai trouvé tout aussi magistral !
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Les deux tomes sont liés et ne composent en fait qu'un seul et même roman. Leur séparation en 2 vient sans doute de l'épaisseur finale de la chose (plus de 1300 pages). Impossible de lire l'un sans l'autre.
Dans ce tome on suit nos "garçons vachers" qui ont quitté le Texas pour arriver au Montana à 5000km de là avec de multiples vaches, chevaux et 2 cochons. Ils vont devoir affronter le climat, les animaux sauvages, la nature et les Indiens.
Nous sommes dans les années 1890 et j'ai découvert que cette région était encore très sauvage (vous saviez vous qu'il y avait des antilopes aux Etats-Unis ? certes il ne doit plus en rester de nos jours).
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Un roman magnifique, qui tient en haleine, qui est une merveilleuse description de la vie à l'époque. Quand je pense que sous prétexte que c'est un western, j'ai failli passer à côté !....
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Sans conteste un coup de coeur pour ce dernier tome qui clôt l'aventure de nos cow-boys en route avec des milliers de bêtes du Texas au Montana. Difficile de résumer un livre aussi intense en émotions, qui nous fait découvrir l'univers des cow-boys comme on ne l'avais jamais vu et les grands espaces et ses dangers . Mais au delà de ça , ce sont surtout des personnages supers attachants, une histoire bien écrite, des dialogues savoureux et une justesse qui font qu'on ne peut quitter ce récit qu'à regret ! Augustus sera décidément mon personnage préféré ! Mais les femmes ne sont pas en reste , dans leur force ou leur faiblesse, je les trouve courageuses .
Je ne peux que conseiller ces deux tomes et je lirai bien sûr le préquel à cette histoire !
Challenge USA
Multi-défis 2019
Challenge pavés 2019
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Cette fois, je n'ai pas attendu des mois pour découvrir la suite des aventures de Gus, Call, Deets, Pea Eyes, Lorena, Newt, July et les autres. J'avais trop hâte de découvrir comment Gus allait récupérer Lorena des griffes du cruel Blue Duck….
Et bien j'ai été servie. le début de cette 2ème partie démarre très fort. J'ai été scotchée.
Cette suite est plus brutale. Les dangers à affronter sont nombreux. On pourrait même se dire que Mc Murtry exagère car en plus de la météo, les animaux et les hommes sont hostiles… Même les chevaux sont redoutables. Mais ce voyage à parcourir l'Ouest, étalé sur des mois, sur des milliers de kilomètres ne peut finalement qu'être périlleux.
Qu'est ce qui peut bien motiver ces hommes à entreprendre une expédition aussi hasardeuse ?
Pour la plupart, il s'agit tout bêtement de gagner sa vie. Pour d'autres comme Deets, Pea eyes, Newt, la question ne se pose pas. Ils suivent comme ils l'ont toujours fait. Reste le Capitaine Call et Gus Mc Crae.
Pour Gus des réponses sont proposées. Être les premiers à convoyer du bétail du Texas au Montana. Revoir Clara, son amour de jeunesse. Et puis non. Les réponses sont ailleurs.
Pour Call ?

Il y a quelque chose de « La trilogie des confins » dans ce roman.
Il est clair qu'en nous permettant de suivre ces aventuriers, Mc Murtry nous donne à voir un monde en train de disparaitre : derniers bisons ayant échappés aux massacres, derniers Indiens libres mais affamés, grands espaces vides mais plus pour longtemps, … Des plaines à perte de vue qu'une clarté de l'air permet d'embrasser à des kilomètres à la ronde, à moins qu'elles ne soient masquées par la poussière qu'avale les hommes en queue de troupeau ou que Clara s'acharne à nettoyer. L'odeur du cuir des harnachements des chevaux pas tous très dociles ou celle de la bouse du bétail. Et bien sûr le sang. le sang des bêtes, le sang des hommes qui ne manquera pas de couler.
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Dis Gus, c'est encore loin, le Montana ?
Tais-toi, avance, et surveille les Indiens !

Encore sous le coup de l'agréable surprise du Tome 1 mais après un temps d'hésitation, j'ai repris ma chevauchée littéraire en belle compagnie pour connaître la fin de cette saga légendaire que je fuyais depuis si longtemps. Bien m'en a pris : ce tome 2 de Lonesome Dove de Larry McMurtry – traduit par Richard Crevier – est une réussite absolue !

Nul besoin de revenir longuement sur ce périple épique voyant Gus et Call, deux anciens Rangers auréolés de gloire, mener quelques cow-boys et beaucoup de bêtes depuis la frontière aride du Texas jusqu'aux plaines luxuriantes du Montana pour y redémarrer leur vie. L'histoire est connue, même de ceux qui ne l'ont pas lue.

Juste dire combien l'abondance d'histoires parallèles à cette longue marche permet un travail exceptionnel de densification des différents personnages, qui à défaut d'être tous attachants, nourrissent la compréhension des parcours de Gus et Call. C'est selon moi le grand tour de force de McMurtry que de réussir à brillamment cerner la complexité de ses deux héros - si différents et pourtant si complémentaires – en s'appuyant sur leur interaction avec les autres.

Au passage, McMurtry en profite pour placer quelques coins dans le mythe du cow-boy légendaire : dans Lonesome, les hommes sont souvent faibles, apeurés, démunis, lâches et leur vue est courte. Les masques tombent, mais le livre y gagne en densité.

Aucun regret bien au contraire d'avoir enfin dévoré ces deux tomes, sans être sûr à ce stade de vouloir attaquer les 3 suivants (dont 2 précédents), voulant tellement rester sur cette belle impression…
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Contrairement au cinéma où il n'est pas rare que je juge une suite inférieure au premier opus, soit en qualité, soit en intérêt, en littérature cela m'arrive fréquemment de trouver que les tomes suivants sont encore plus denses, notamment lorsqu'un crescendo émotionnel couronne l'ensemble du récit. Ainsi, il n'est pas rare que je reste sur ma faim à l'issue d'un premier volet, ou de vouloir immédiatement enchaîner avec le second, surtout si l'auteur a su ménager un bon suspense.

Avec ce second épisode de "Lonesome Dove", c'est exactement ce qu'il s'est passé ; Larry McMurtry m'a complètement emportée dans son sillage et ne m'a jamais lassée, bien qu'au final son épopée à travers les grands espaces de l'ouest américain dure plus de six mille kilomètres et plus de mille pages. C'est dans ce deuxième tome que j'ai ressenti de vraies et fortes vagues d'émotions. Les très nombreux personnages que j'avais déjà pris plaisir à découvrir ont continué à me charmer, autant par leurs défauts que par leurs qualités.

Le rythme du récit contribue énormément à la séduction de ce récit d'aventures car il est très soutenu tout en étant parfaitement maîtrisé ; pas de vaines agitations à craindre, tout vient à point à qui sait attendre.

L'éditeur Gallmeister, spécialiste du nature writing, ne s'y est pas trompé en parlant d'épisodes et non de tomes car la qualité du roman est quasi cinématographique et le chapitrage autorise de s'y projeter comme dans une série addictive au long cours.

"Lonesome Dove", prix Pulitzer 1986, est une superbe découverte, d'autant plus marquante qu'elle était inattendue.


Challenge USA
Challenge TOTEM
Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge ATOUT PRIX 2018
Challenge PAVES 2018
Challenge 1914-1989 / Edition 2018
Challenge 50 OBJETS 2018 - 2019
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Tagada tagada… revoilà les cowboys de la Hat Creek Cattle Company… pour un deuxième épisode qui ne sera pas de tout repos.

Alors qu'Augustus se lance à la poursuite des ravisseurs de la douce Lorena, enlevée sous le nez de Jack par le terrifiant Blue Duck, les gars de la Hat Creek cheminent toujours vers le nord.
Ils pensaient avoir tout vu, mais les paysages de l'Arkansas et du Nebraska leur réservent encore quelques désagréables surprises : pluies de grêle, nuages de grillons, sécheresses extrêmes et tempêtes de sable, c'est pas les dix plaies d'Egypte mais ça y ressemble;
Des soucis météo auxquels il faut ajouter quelques humains plus ou moins fréquentables : voleurs de chevaux, indiens sanguinaires, chasseurs de bisons amoureux, putains avisées et toubibs imbibés, sans parler du «petit salé» de cadavre, une spécialité du coin… tous les clichés de l'Ouest en technicolor, joyeusement réunis pour notre plus grand plaisir.
Nos chers garçons vachers arriveront-ils (entiers) jusque dans le Montana ? Rien n'est moins sûr. Mais après tout, n'est-ce pas le voyage qui compte ?
Et pourtant on espère, on tremble pour eux, on suit le cortège avec passion dans cette aventure haute en couleur et en situations rocambolesques.
Une seconde partie plus rythmée, foisonnante de détails sur la dure réalité de la vie des cow-boys dans les grandes plaines, mais toujours aussi drôle et immersive. Un régal !
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