AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ibon


Une réflexion sur les limites de l'obéissance. Il est pénible de suivre un être sans conscience qui répète lors de son procès: "Je n'ai fait qu'obéir aux ordres". La mission de Rudolf Lang était de "traiter" 2000 juifs par jour dans le camp d'Auschwitz.

"Meine Ehre heisst Treue". "Mon honneur c'est la fidélité" est la devise des SS. le coeur du mal. Obéir à ses chefs. La hierarchie c'est Himmler.

Avant d'en arriver là, on suit la maturation d'un être, enfant en 1913 sous la coupe d'un père obsédé par le péché de chair qui tente de se racheter une bonne conscience en élevant son fils comme un soldat. C'est ainsi que Robert Merle présente son "héros" comme un être blessé et dressé dès son enfance.

Un dressage, c'est cela. Les temps sont durs en Allemagne. le personnage grandit en même temps que la Bête immonde à l'idéologie raciste et exterminatrice. Oui, il a dit qu'il aurait préféré être sur le front de l'Est plutôt que de gérer ce camp. Mais il reste fidèle.

Bien avant Jonathan Little et "Les Bienveillantes", Robert Merle réussit une prouesse. Un numéro d'équilibriste puisque en choisissant le point de vue d'un nazi, il risque de susciter de l'empathie pour un être abject.

Mais, cet angle, ce point de vue est capital pour bien comprendre cette période. Il m'a rappelé un moment où le temps semble suspendu comme quand le réalisateur de "Shoah", Claude Lanzmann, interviewe en caméra cachée un des SS d'un de ces camps.

On frémit devant la froideur du récit et on finit par saisir l'horreur de ce qu'il s'est passé.
Commenter  J’apprécie          610



Ont apprécié cette critique (57)voir plus




{* *}