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Critique de mfrance


Ce livre, lu déjà il y a quelques décennies, m'avait laissé à l'époque sans voix ! j'ai eu envie de le relire cette année, trois quarts de siècle après la fin du génocide. Et il m'a fait la même épouvantable impression.

Le récit de Robert Merle, précis, violent dans sa manière d'énumérer simplement des faits sans tenter d'en donner la moindre explication, tant ceux-ci éclairent parfaitement la personnalité de Rudolf Lang (alias Rudolf Höss) directeur du camp d'Auschwitz, est asséné brutalement et sans fioritures au lecteur.

Au regard de l'enfance et de l'entrée dans l'âge adulte de son personnage, on découvre sans explication inutile
un être froid, insensible, totalement dénué d'empathie, dont le seul credo est l'obéissance aveugle à ses supérieurs, obéissance favorisée par une arrivée très précoce dans l'armée allemande (parti au front d'orient dès l'âge de 16 ans), puis son appartenance aux Corps francs.

Une personnalité forgée d'abord par l'intransigeante figure du père, puis celle de Herr Oberst von Jeseritz, un Junker d'Allemagne du nord, aussi glaçant que le père !
Rien de mieux pour modeler un individu, de telle sorte que celui-ci n'ait pas d'autre choix que se sauver ou se plier.
Et Rudolf Lang s'est plié !
Comment faire d'un homme une machine. une machine parfaitement huilée, qui fonctionne avec une efficacité redoutable ? Robert Merle en donne l'épouvantable réponse.
Peu importe que la biographie de ce Rudolf Lang corresponde vraiment ou non à la réalité du parcours de Rudolf Höss. Ce qui compte ici, c'est que Robert Merle en restitue la vérité profonde et nous permette ainsi d'appréhender la "banalité du mal" selon Hannah Arendt.
Non, Höss n'avait rien d'un sadique. Relativement intelligent, "capable d'initiative et d'organisation", il était simplement programmé pour exécuter, du mieux possible et sans état d'âme, la tâche horrible qui lui avait été confiée : exterminer les humains ne correspondant pas à l'idéologie nazie.
Oui, la mort était son métier.
"Adolf Hitler avait défini une fois pour toutes l'honneur SS. Il avait fait de cette définition la devise de sa troupe d'élite : "ton honneur" avait-il dit, "c'est ta fidélité".
Et Rudolf Höss respectera cette devise au pied de la lettre.
Glaçant et terrifiant.
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