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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'un sujet pas facile, Olivier Merle a su faire un récit particulièrement prenant et instructif.
On se place dans la peau d'un jeune homme qui sort tout juste de l'école d'hydrographie (marine). Un peu naïf, il ne réalise pas vraiment sur quel genre de bateau il aura sa première expérience d'officier de marine. Avec lui, on découvre pour quelle sorte de "marchandise" ce bateau est conçu, ses horribles détails dans son organisation et on s'écoeure de tant d'inhumanité.
L'esclavagisme commençait ici et nous y avons bel et bien pris part, il n'est pas inutile de le rappeler.

Très bien documenté sur la traite négrière, mais aussi sur la vie en mer, ce livre est aussi une aventure maritime. J'ai aimé appréhender ce coté technique d'une traversée sur un bâtiment presque entièrement en bois, les divers corps de métier requis pour parer à toutes avaries, les façons de s'orienter, les quantités de réserve nécessaire, la difficile vie des marins à bord... leur sort n'était pas plus enviable que celui de ce "bois d'ébène" entassé dans l'entrepont, la mortalité se révélant même souvent plus importante parmi eux... il n'y avait guère que les officiers pour ne pas vivre l'enfer total.

Je le dis encore, ce n'est pas du tout rébarbatif, tout ceci devient très passionnant sous la plume d'Olivier Merle. J'admire cet exploit de me faire dire "j'ai beaucoup aimé" alors que le thème est si détestable.
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A travers ce roman, fort agréable à lire et sans temps mort, l'auteur réussit parfaitement la synthèse de l'histoire des Noirs vus par les Blancs, et de l'histoire de la traite. En Afrique, par les Africains eux-mêmes et par les Arabes puis par les Européens. le processus d'achat, de vente et de transport depuis l'Afrique jusqu'en Guadeloupe, société-modèle de racisme à la fin du 18éme siècle complètent le tableau.
Ouvrage didactique, qui ne sombre jamais dans le misérabilisme ou l'humanitarisme mais restitue les idées, les faits de l'époque avec, pour fil directeur, l'humanisme. Il propose un vision globale de l'esclavage.
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Il y a des romans qui vous marquent à vie par leur sujet, leur style et les émotions qu'ils vous procurent. Noir négoce est de ceux-là et je ressors de ma lecture totalement bouleversée.
Le sujet est dur, épineux et prête à polémique : la traite négrière.
A travers les yeux de Jean-Baptiste, Olivier Merle vous fait vivre le quotidien à bord d'un navire négrier, de son départ de France jusqu'en Afrique où il se procure sa « cargaison » puis vers la Guadeloupe, lieu de vente des esclaves contre des marchandises diverses avant le retour en France.

En embarquant à bord de l'Orion, le jeune homme ignore totalement la nature réelle du commerce auquel il va participer contre son gré mais contre lequel il va aussi se révolter. Peu à peu, le voile se lève et Jean-Baptiste prend conscience de l'infamie qui se déroule sous ses yeux. Parmi l'équipage, il trouvera des alliés mais aussi de fervents défenseurs du système esclavagiste. Olivier Merle résume dans la bouche de ses personnages les principaux arguments utilisés par les défenseurs de la traite et de l'esclavage de l'époque mais exprime aussi le point de vue de ses opposants. Cette bataille d'arguments ne peut laisser le lecteur de marbre et l'amène fortement à réfléchir sur le sujet. La solide documentation sur laquelle s'est appuyé Olivier Merle pour l'écriture de son roman le rend extrêmement riche d'enseignements. Tout est détaillé et rien n'est oublié : le contexte géopolitique de l'époque avec la concurrence à laquelle se livraient les pays européens pour le marché des esclaves, les descriptions de la présence coloniale sur place qui, en fait, ne tenait qu'à de petits forts incapables de se défendre et qui passaient de main en main, les modalités des tractations commerciales et des négociations entre le capitaine négrier et les représentants locaux, bien entendu les détails liés au transport des esclaves à bord du navire, les détails de leur vente, et enfin l'analyse de la société guadeloupéenne de l'époque, le tout appuyé des extraits des réglementations en vigueur à l'époque ( Code Noir etc…).

Ecrit à la première personne du singulier, ce roman implique son lecteur et le prend à témoin. Et non seulement l'auteur a travaillé le côté historique de son intrigue avec une grande rigueur mais il régale également son lecteur par ses talents de conteur et sa plume magistrale de laquelle sort un texte écrit dans une langue fine et posée qui représente bien l'époque sans assommer le lecteur de termes de vieux français et de tournures de phrases alambiquées.
Les personnages sont attachants, je pense principalement à Bonicart, le canonnier plein d'humanité et philosophe qui m'a beaucoup touchée, mais aussi à Mbagnik, l'esclave affranchi dont Jean-Baptiste parviendra à capter l'amitié. J'ai eu en horreur le lieutenant Criquot esclavagiste convaincu, foncièrement mauvais et cruel. Et je laisse les autres personnages à votre découverte.

Bien sûr, le roman ne s'arrête pas à ce que je viens d'exposer, il y a une intrigue dont je ne dévoilerai rien si ce n'est qu'elle m'aura fait verser de chaudes larmes. Je ne dirai pas si ces larmes étaient de joie ou de tristesse. Et si je fais ma mystérieuse, ce n'est pas pour rien mais pour vous encourager à lire ce roman magnifique dont je m'étonne de ne pas trouver plus souvent la trace sur la blogosphère.
Un grand merci et toute mon admiration à Olivier Merle pour son grand talent et ce bonheur de lecture qui, à défaut du navire, aura fait chavirer mon coeur de lectrice.

Note :
A la suite de ce roman, j'ai voulu aller plus loin dans le sujet et j'ai entamé la lecture de l'ouvrage d'Olivier Pétré-Grenouilleau Les traites négrières, ouvrage qui a fait couler beaucoup d'encre par certaines de ses affirmations qui prêtent à polémique. En dehors des dites affirmations « litigieuses », je retrouve dans cet essai nombre d'informations techniques données dans le roman d'Olivier Merle qui a sans doute du l'utiliser lors de ses recherches. J'ai tenu à souligner ce fait pour montrer à quel point le roman d'Olivier Merle est d'une grande justesse historique et qu'on peut s'y plonger sans la crainte d'y trouver des contre-vérités (ce qui est ma hantise lorsque je lis un roman historique).
Il est vrai qu'Olivier Merle donne, en fin d'ouvrage, la liste des auteurs qu'il a abordés durant ses recherches. Néanmoins j'aurais apprécié qu'il précise également les titres des ouvrages qu'il a consultés, je sais que la liste est longue mais au moins les plus importants m'auraient été utiles.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Excellent roman, très bien écrit, profondément humain, brillamment didactique tout en étant vivant. Parfait à partir de la classe de 4e quand on étudie la traite des noirs en histoire. Évidemment, les adultes peuvent le lire aussi !
Lien : http://veroniquepascual.fr
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Un grand moment de lecture. Une nouvelle approche de la noirceur de l'âme humaine.
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Excellent roman historique qui permet de découvrir tous les tenants et les aboutissants du commerce triangulaire tel qu'il était pratiqué au XVIIIème siècle. Une documentation remarquable qui traite en particulier de la manière dont les européens se procuraient des esclaves en Afrique (certainement la partie la plus instructive du livre) mais qui surtout permet de suivre l'équipée depuis le départ du Havre jusqu'en Guadeloupe et le retour en Europe.
C'est aussi un grand roman d'aventure avec des personnages attachants (ou inquiétants) et une plongée saisissante dans l'ambiance d'un équipage du XVIIIème. L'histoire d'amour du héros peut paraître peu vraisemblable mais elle apporte de l'humanité à une description sans concession de l'horreur de ce trafic d'être humain.
A reçu le prix Océanes 2011.
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