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EAN : 9782374480985
464 pages
XO Editions (03/01/2019)
3.96/5   154 notes
Résumé :
Juillet 1942.

Elle s’appelle Esther, elle a vingt ans, elle est juive. Ses parents ont été arrêtés, elle erre dans les rues de Paris, perdue et terrifiée. Alors qu’elle se repose sur un banc, son regard croise celui d’une femme élégante, plus âgée qu’elle, qui fume de longues cigarettes à la terrasse d’un café. Esther ne le sait pas encore mais sa rencontre prochaine avec Thérèse Dorval, l’épouse d’un homme cynique et violent qui collabore avec les Al... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie les éditions XO pour l'accès à ce livre, ainsi que la plateforme NetGalley.

Libre d'aimer ?

Le sommes-nous tous aujourd'hui, à l'heure où l'homophobie semble remonter en puissance ? Triste question quand les amours sont jugées, moquées, contrariées, punies par des coups bas, des agressions en groupes. En 2019 cette question n'est pas résolue, mais l'action du livre qui nous intéresse se déroule durant la 2 de guerre mondiale, dans le Paris occupé. Les amours sont celles de deux femmes que tout oppose.

Dès les premières pages, le cadre est posé. Être juif n'est pas de bon augure. Je lis et ma respiration se bloque de plus en plus tandis que mon pouls s'accélère. L'ambiance est pesante, et je ressentirai une tension plus ou moins forte tout au long de ma lecture. Pourtant, très vite, je me sentirai emportée par l'histoire d'amour, et je n'aurai qu'une envie, avancer jusqu'à la fin.

Le statut des femmes à l'époque n'est déjà pas forcément facile, mais homosexuelles ? Je vous laisse juger par cette lecture que j'ai trouvée agréable par son style et le maintien d'un certain suspens.

Faire bouger les mentalités n'est pas chose aisée, quelle que soit l'époque, en temps de guerre ou non.
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Et voilà mon premier grand coup de coeur de cette rentrée littéraire 2019 ! Je remercie XO Editions pour l'envoi de ce bouleversant mais audacieux roman ! » Libre d'aimer « d'Olivier Merle est donc paru en ce début janvier 2019.
Lorsque les Allemands s'introduisent dans leur appartement, en juillet 1942, Esther n'est âgée que d'une vingtaine d'année seulement. de confession juive, ses parents sont arrêtés sur le champ, tandis que la jeune femme se terre, cachée. Mais quand elle réalise qu'elle se retrouve seule, livrée à elle-même, elle se précipite chez leurs voisins. Ceux-ci lui expliquent alors que les collaborateurs vont prendre possession de son appartement et qu'elle doit fuir si elle ne veut pas se faire arrêter à son tour.
p. 20 : » Par quel miracle pourrait-elle survivre dans un Paris occupé par les Allemands, où la police française collaborait avec les autorités d'occupation et où rodait une milice française fasciste qui s'octroyait tous les droits, y compris ceux de piller et d'assassiner ? «
Telle une mendiante, elle erre dans les rues de la capitale. Au moment où tout espoir semble lui échapper, une main se pose sur son épaule. Elle croise alors le regard d'une femme élégante, d'une dizaine d'année plus âgée, d'une classe sociale que la guerre et le rationnement semblent épargner.
p. 24 : » Il y avait chez cette femme une promesse de bonheur qui lui avait fait oublier un moment l'horreur de sa situation. «
Déstabilisée mais attirée, elle accepte la proposition de Madame Dorval de travailler pour elle, en tant que domestique. Si elle se sent enfin en sécurité dans ce foyer au confort douillet, elle reste vigilante quant à M. Dorval, dont les insinuations sont sans équivoque.
p. 144 : » Pour la première fois, Esther ressentait l'oppression des hommes et de leur pouvoir. «
Esther comprend très vite que le couple fait chambre à part, et que Mme Dorval s'octroie des sorties nocturnes qui intriguent profondément la jeune femme. Et ceci d'autant plus qu'un rapprochement s'opère entre elles.
p. 67 : » Esther ne savait pas trop sur quel pied danser et s'interrogeait. Qu'était-elle donc pour Mme Dorval ? Une protégée ? Une jeune fille dont elle s'était entichée ? Quelqu'un qui la distrayait de ses fréquentations habituelles ? C'était bien toute l'ambiguïté de l'attitude de Mme Dorval envers elle, depuis le début, qui laissait Esther perplexe et embarrassée. «
Si l'une est subjuguée par l'indépendance et la liberté d'agir de l'autre, cette dernière est attirée par l'innocence et la beauté de sa protégée. C'est alors la naissance d'un désir incontrôlable, où la tragédie est omniprésente. Une lutte de tous les instants contre l'interdit.
p. 116 : » Bien sûr, elle n'ignorait pas que la société proscrivait ce type de relations sexuelles, que toutes les religions s'y opposaient aussi avec force, et que le mot « déviance », ou « perversion », était le plus souvent associé à cette pratique. «
Homophobie, misogynie, violences conjugales, antisémitisme, occupation, rationnement, tant de sujets qui font la richesse de ce livre. Une histoire dans la grande Histoire, qui apporte toute la puissance et le crédit, à cette oeuvre pour laquelle je souhaite un immense succès ! Une écriture délicate dans une construction narrative efficace, tout est ainsi fait pour que le lecteur embarque sans escale dans une passionnante et inoubliable leçon d'amour !
Ce roman est le témoignage non seulement de la condition féminine de l'époque, totalement bridée par des institutions exclusivement patriarcales, mais plus encore de l'impossibilité de vivre son homosexualité en toute liberté. Mais au-delà de l'homosexualité, que seul ce terme pourrait en rebuter plus d'un malheureusement aujourd'hui encore, à la découverte de ce roman, c'est surtout et avant tout, une magnifique histoire d'amour ! Bien que tout les oppose, elles s'aiment et vont se battre pour protéger cet amour, envers et contre tous, avec une telle force et une telle abnégation , que cette histoire force l'admiration ! le lecteur s'attache indéniablement à ces deux protagonistes. Un premier roman particulièrement réussi, dont Olivier Merle a su, comme rarement d'autres ont su le faire avec autant de brio, retranscrire à la perfection une histoire très féminine.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Ce livre, je ne l'aurais sans doute pas choisi de moi-même, mais je ne regrette pas qu'il se soit trouvé entre mes mains.

Je l'ai lu d'une traite, rapidement, 459 pages pourtant. Il a tout ce que l'on peut aimer dans le genre romanesque: sentiments passionnés, obstacles, fuite, risques. Mais là où il se révèle différent et prenant, c'est qu'il raconte la rencontre et l'amour de deux femmes, durant l'Occupation.

Madame Dorval et Esther n'auraient jamais dû se croiser, encore moins se parler. La première , riche, vit dans un quartier chic de Paris, et ne connait guère les restrictions auxquelles de nombreux parisiens sont soumis, la seconde erre dans les rues depuis que ses parents juifs ont été emmenés et déportés. Mais le destin et une attirance qui ne dit pas encore son nom vont permettre que cela se fasse.

L'auteur, connu plutôt pour ses romans historiques, offre ici , avec beaucoup de justesse et de sensibilité ,deux beaux portraits de femmes courageuses, luttant contre l'opprobre, les lois machistes de l'époque. Mr Dorval, qui sera au début l'employeur d'Esther , se montrera odieux et d'une brutalité inouïe envers sa femme, les contraignant toutes deux à fuir. Mais une épouse est dépendante financièrement de son mari et depuis juillet 1942 , l'abandon du domicile conjugal est passible de prison. Plus encore quand on a cette maladie honteuse: être homosexuelle! Le propre père de Madame Dorval veut la faire soigner!

Nous suivons avec grand intérêt et émotion le destin de Thérèse et Esther, leur désir de liberté, d'affranchissement du joug masculin. Une superbe fresque sociale et intimiste. Un seul regret: j'aurais aimé un style plus flamboyant, moins plat.
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Libre d'aimer? certes...

Pas sûr même aujourd'hui où aimer peut - être vilipendé , moqué ....

Ces réseaux sociaux qui amplifient, déforment , soulignent , ciblent, traquent n'importe comment ..
Troublante , brûlante, passionnée, bouleversante , cette histoire d'amour nait entre deux femmes que tout sépare.

Il se passe sous l'occupation——en 1942 au début du livre——-période où les dénonciations, la peur, les dangers, les oppressions ,la tragédie , l'ordre moral strict de l'époque, la tyrannie des moeurs depuis le régime de Pétain nuisent à la découverte de l'amour ....

Thérèse et Esther feront l'expérience non seulement d'un désir irrésistible, passion dévorante , exacerbée , douloureuse et dangereuse ——découverte de son corps pour Esther ——-mais aussi de ses aléas, exigences, peines , joies, drames , fuite, franchissement d'obstacles , risques , lutte pour la survie de l'amour et de la LIBERTÉ, AMOUR INTERDIT ....
Mais comment faire bouger les choses?

L'ambiance est pesante , tout en tension , le lecteur ——même si le style est relativement plat —— tourne les pages malgré lui, avec rapidité .

Hommage superbe à l'espoir et à la liberté, belle fresque romanesque historique, poignante, à la fois intime , sociale et universelle ....dans un monde en pleine mutation ...
«  La vie les séparait .Au fond, n'avaient- elles pas rêvé naïvement d'une union si puissante que la société ne pourrait la détruire ? .
Cette naïveté se brisait sur la réalité . »
Olivier Merle, fils de l'écrivain Robert Merle est connu pour ses romans historiques .
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Le monde d'Esther s'écroule le jour où ses parents sont arrêtés. Elle se retrouve seule, sans toit et sans repère avec pour seule compagnie la douleur de la perte. Elle erre des heures et des heures, la peur au ventre, dans les rues de Paris occupées par les Allemands. Un jour, assise sur un banc, elle aperçoit une femme dans un café. le temps s'arrête, la peur s'efface. L'inconnue devient le souffle de ses journées. L'amour frappe, les coeurs s'emballent, la passion ne peut s'exprimer qu'en secret.
L'interdit n'est qu'un mot pour ces deux femmes qui refusent le rôle que la société leur impose. La lutte ne sera pas simple, des sacrifices devront être fait mais elles vont se battre ensemble, encore et encore, avec l'espoir de pouvoir vivre leur amour.
Une fois commencé je n'ai pas pu m'arrêter, j'ai absolument tout aimé du début à la fin, bravo à l'auteur pour ce petit bijou.
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critiques presse (1)
LeFigaro
10 janvier 2019
Une brûlante passion entre deux femmes sous l'Occupation.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le bonheur n'existe vraiment que dans la peur de le perdre. Il ne s'apprécie que si on en a conscience.
Commenter  J’apprécie          4411
«  Cette marche laissa à Esther une curieuse impression.
La mer était belle à regarder , les vagues qui frappaient les rochers ou recouvraient les plages de sable fin auraient dû la transporter, mais la présence allemande n’aidait pas à l’apaisement . »
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Malgré cela, ce soir-là, les parents avaient chanté à l'unisson, debout, de part et d'autre de leur fille. Assise face aux bougies allumées, Esther avait été ravie du cadeau. Elle l'avait tenu entre ses mains toute la soirée comme une pierre précieuse. Un savon, ce n'était pas rien. D'ordinaire, elle se lavait à l'eau froide avec un simple gant de toilette. Ce savon, elle le ferait durer.
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«  C’était toujours le même Paris triste de l’Occupation.
Des piétons pressés, des files d’attente devant les magasins, des panneaux indicateurs en allemand, quelques très rares voitures .... »
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La femme française porte aujourd’hui dans la défaite de la France sa part, lourde part, de responsabilité. Les hommes nouveaux l’ont compris. Les lois nouvelles autant que sages sont sévères. Elles freinent le déchaînement de l’avidité féminine, restreignent pour les jeunes filles l’accès aux carrières libérales, facilitent au contraire d’une façon qui équivaut à l’imposer le retour ou le maintien de la femme au foyer.
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