Nettoyage à sec (BD)

Un titre sympathique mais brouillon à mon goût.
Joris Mertens ne sait pas comment compléter son histoire et le titre tire en longueur par moment, tâtonne et se cherche.
Le rythme est aléatoire et à la fin de ma lecture, le sentiment qui me reste est celui d'un lecteur a qui il manque un morceau d'histoire...

François est livreur pour la blanchisserie Bianca. Célibataire et proche de la retraite, il est usé et mène une petite vie routinière aussi triste que les jours gris et pluvieux qui s'enchaînent depuis quelque temps. Seules entorses à la monotonie de son existence, sa visite à Maryvonne, son rayon de soleil, qui tient le kiosque à journaux et le « Monico » son bistrot favori où il boit quelques bières après ses journées de travail. Chaque semaine, il valide chez Maryvonne son bulletin de Loto dont les numéros n'ont pas changé depuis cinq ans, car « Un jour Bingo, mes numéros fétiches sortiront. Je le sens » dit-il. S'il gagnait , il offrirait une belle maison et un kiosque à journaux à Maryvonne et une télévision couleur à Léo, patron du « Monico ». Un matin, la patronne de la Blanchisserie le charge de former son neveu, Alain, qui est loin d'être une lumière, mais donne des craintes à François pour son poste. Lors d'une livraison le hasard va offrir à François une opportunité à laquelle il ne pourra résister. Mais le hasard peut avoir de multiples façons de se jouer des hommes…
Cet album m'a attiré par la beauté de ses dessins. Ils sont extrêmement détaillés. La ville, sous ce ciel gris et cette pluie diluvienne qui ne cesse de tomber de tout le récit, avec ses immeubles et ses embouteillages monstres, semble écraser le personnage de François. L'ambiance apportée par les couleurs est sombre et morne, à l'image du quotidien de son personnage, les seuls moments lumineux sont ceux où il est en compagnie de Maryvonne et dans son bistrot favori. Il y a peu de dialogues, tout passe par les mimiques, très expressives et superbement bien rendues, des personnages.
Voici donc l'album magnifiquement illustré d'une histoire qui apporte sa propre morale.

J'ai lu Béatrice, du même auteur il y a quelques mois. J'avais bien aimé, alors je me suis laissée tenter par celui ci.
Mais je suis moins enthousiaste. Certes, je retrouve cette ambiance urbaine, cette foule et ces planches sans parole d'où s'élève une ambiance toute particulière.
Par contre, je trouve l'histoire très triste. Trop sombre pour moi.

François est livreur pour la blanchisserie Bianca : tous les jours, il parcourt les rues de la ville encombrée. On vient de lui adjoindre un nouveau collègue, neveu de la patronne, qui ne cesse de parler et conduit la camionnette sans faire attention. François est un solitaire, exception faite de quelques bières au bar et de rencontres avec Maryvonne kiosquière et de sa fille Romy. François joue au loto, les mêmes numéros depuis des années et lorsqu'il gagnera parce qu'il en est sûr, il offrira à Maryvonne et Romy une belle maison et une vie meilleure.

Mais voilà, la routine, le boulot, le nouveau collègue bavard et le hasard, merveilleux hasard qui pourrait bien changer sa vie.

A peine ouvert l'album, je me suis dit que je connaissais ce trait, ces couleurs, et ça a fait tilt, c'est Béatrice, la bande dessinée précédente de Joris Mertens qui m'avait déjà fait de l'effet. Outre l'histoire drôle, touchante et sombre, qui décrit un homme fatigué, blasé mais qui garde en lui encore une once d'espoir d'une vie meilleure pour lui et ses proches, c'est le dessin et les couleurs qui m'attirent. Joris Mertens peut dessiner une page entière de petites cases aux teintes neutres, puis la page tournée, les rouges et jaune chauds dans de grandes cases ou une succession de petites cases muettes explosent la rétine. Il pleut beaucoup dans la ville, les dessins sont hachurés des gouttes qui tombent, les phares des voitures et les enseignes se reflètent sur le sol trempé. C'est très beau ces quelques tâches colorées dans les jours sombres.

Joris Mertens dessine la camionnette des livreurs dans le Paris de l'époque -je dirais années 80 ou fin 70-, du dedans, de face, de profil, de derrière, du dessus et même à travers une vitre d'un salon de coiffure ; j'aime beaucoup, il ne se prive d'aucun angle pour dessiner la ville, ses habitants et les deux livreurs.

Excellent album qui fait le portrait d'un homme usé que l'espoir de gagner au loto et de pouvoir aider ses amies maintient en vie. Magnifique, superbe, ceci dit, sans tomber dans les superlatifs ou le dithyrambe car ces adjectifs sont mérités.
Lien : http://www.lyvres.fr/

Images et couleurs magnifiques, les pages dégoulinent d'eau et de lumières. Un vrai plaisir.
Quant à l'histoire, je suis fascinée par cet art qu'ont les scénaristes ou écrivains de nous captiver alors que l'intrigue se dévoile si lentement, presque tardivement. C'est le cas ici. Je me suis vraiment sentie réconfortée par cette bière bue au comptoir après avoir passé plusieurs pages à marcher sous la pluie. Et pourtant, il ne se passe pas grand chose. Mais l'ambiance opère parfaitement et sa lenteur, sa description de situations tout à fait ordinaires tranche totalement avec la deuxième partie pleine de suspens. La fin est percutante avec ses multiples chutes. du bonheur.

Cette bande dessinée, aux planches et dessins magnifiques, raconte l'histoire de François, employé proche de la retraite travaillant pour une entreprise de nettoyage à sec. Son quotidien, morne, se résume à ses journées de travail, ponctuées par une bière à la pompe de son café préféré le soir et une grille de loto validée le weekend. Il joue les mêmes numéros depuis plusieurs années, espérant secrètement gagner le gros lot pour offrir une vie meilleure à la gérante du bureau de tabac dont il est amoureux ainsi qu'à sa fille. Les choses se corsent lors d'une de ses tournées : il doit livrer du linge à une adresse où un règlement de comptes vient de se produire. Son existence, réglée comme du papier à musique, bascule alors…

La pluie est omniprésente dans cette bande dessinée et permet au lecteur de s'immerger totalement dans la vie de François, aux prises avec le chaos de sa vie et tenant d'y trouver un sens. La dernière planche, bien amenée et pensée, se joue aussi bien du lecteur que de son protagoniste principal en amenant une chute amorcée dès les premières pages. Une réussite !

J'ai été séduit par le graphisme d'emblée. le Paris des années 60, l'hiver sous la pluie. le réalisme d'un ouvrier célibataire, chauffeur pour une teinturerie, ses petites habitudes, ses rêves. Une époque où la sèche était omniprésente au coin des lèvres, une vie de privations, le cinéma, le café, les petits plaisirs quotidiens. Un monde étroit où on espère le grolo.
La BD est fluide, les dessins reflètent bien cet univers. On se doute bien qu'il va se passer quelque chose.

François joue les mêmes numéros au loto chaque semaine en espérant comme de nombreux joueurs gagner la timbale afin de quitter la routine quotidienne. Jusqu'au jour où la vie peut basculer en une fraction de seconde sur une décision malencontreuse.

Nettoyage à sec est tout d'abord un voyage à travers les rues de Bruxelles sous la pluie. On se plaît à admirer les rues aux côtés de François tout du long de ses livraisons pour la blanchisserie qui l'emploie. Les pleines pages illustrées par Joris Mertens sont magnifiques. Cet auteur a un talent fou ! 

Si vous me lisez, évitez svp de consulter le résumé de l'éditeur car il spoile le peu d'intrigue. 

Concernant le scénario, on se balade pendant la première moitié de l'album en compagnie de François et de son bête nouveau collègue mais néanmoins neveu de la patronne. Cela amène quelques situations d'humour dans la grisaille ambiante du personnage principal. L'intrigue principale est un peu tardive. Elle ne débute que dans la seconde partie de l'album. du coup un sentiment de "trop peu" se ressent. Malgré cela la fin est similaire à une explosion, c'est inattendu !

En résumé : c'est un très bel album qui aurait mérité plus de travail en profondeur au niveau scénario pour être exceptionnel. Joris Jorissens est néanmoins un auteur talentueux à suivre. 

Lessivé par la vie
Second album de Joris Mertens, Nettoyage à sec est un petit bijou du neuvième art aussi superbement édité que somptueusement dessiné et mis en couleur et qui se lit comme on regarde un bon film…

S'inscrivant dans un esprit « Nouvelle Vague » aux accents de polar, l'album nous raconte le quotidien morne et insipide de François qui travaille comme livreur dans une laverie et rêve d'une autre vie que seul le gros lot du loto pourrait lui apporter… Depuis des lustres, il joue chaque semaine et sans succès les mêmes numéros… Mais, il en est persuadé, cette fois la chance va lui sourire et il pourra plaquer son boulot insipide et déclarer sa flamme à Maryvonne…

L'auteur du magnifique Béatrice nous offre une fois encore des planches d'une beauté saisissante. Il retranscrit avec finesse ces atmosphères urbaines, nous donnant à voir autant qu'à ressentir cette grande ville, évoquant une Bruxelles fantasmée des années 70, grâce à un crayonné plein de vie qui saisit le mouvement comme personne et un travail sur la lumière tout juste sublime…

Venu sur le tard à la BD, Joris Mertens s'impose comme un auteur fascinant dont il nous tarde de lire le prochain album tant nous avons adoré les deux premiers…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..

Si comme moi tu as adoré « Béatrice », le tout premier album de Joris Mertens, alors tu attendais cet album avec impatience. Et tu ne seras pas déçu !

Je te présente François, qui comme Béatrice, est un invisible, un anonyme… Il est employé dans une entreprise de pressing, il livre le linge chez les clients… A part ça, il semble bien seul, joue toujours les mêmes nombres au loto et rêve de pouvoir offrir une nouvelle vie à Maryvonne et sa fille.

Jusqu'au jour où… eh oui Joris Mertens aime mettre ses personnages dans des situations surprenantes, inattendues qui vont les faire basculer… Je n'en dirai pas plus mais ce récit touchant est aussi drôle et cynique, un régal !

Impossible de parler de cet album sans parler du travail graphique. Impressionné par « Béatrice », je reste bluffé après « Nettoyage à sec »… Les ambiances, les pleine pages urbaines incroyables, le découpage très ciné, les personnages si réalistes, si vrais… Tu l'as compris, je suis fan !

Après « Béatrice », ce retour de Joris Mertens doit figurer dans ta bibliothèque… Un très beau livre (bravo rue de sèvres) dont je voulais parler avec son auteur, son interview est à suivre sur ma page insta bulle.noire !