Ce roman signe ma découverte de
Louise Mey, et je n'ai pas été déçue du voyage : j'ai dévoré ce livre ! C'est un vrai page turner, qui met en avant des thématiques très lourdes mais très importantes, en les dénonçant de la bonne manière. Un livre dur, mais important !
Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est qu'il mélange les genres. C'est à la fois un roman policier, et un roman sociétal. A travers le personnage d'Alex, policière à la brigade crimes et délits sexuels, ce sont les violences faites aux femmes et aux enfants que dénonce
Louise Mey. Elle dénonce non pas le travail policier, mais la procédure judiciaire mise en marche et la complexité de l'appareil législatif, qui souvent dessert les victimes et ne les protège pas. Ce roman se met clairement du côté des victimes, sans nuance aucune.
J'ai également apprécié que
Louise Mey ne tombe pas dans la facilité en nous proposant une héroïne policière dont le travail lui pèse énormément, qui n'est pas blasée par ce qu'elle rencontre au quotidien, et prend à coeur son travail. Il faut dire qu'on ne suit qu'elle, et que le roman est partagé entre l'enquête, et les pensées et combats intérieurs de ce personnage plein de complexité. Alex est une femme très moderne, qui concilie difficilement vie de mère, de femme, de flic, tout en se battant contre ses propres démons. C'est ce personnage d'Alex que je retiendrai surtout de ce roman, un personnage non manichéen que j'ai su comprendre et qui a réussi à me toucher.
A la thématique de fond s'ajoute une enquête assez originale : celle de viols en série envers des hommes. Un thème que l'on ne voit pas souvent, et qui permet d'aborder la masculinité de manière assez intéressante, bien qu'un peu trop inexploitée à mon goût. Mais un viol est un viol, et dans tous les cas, la cause d'un sexe sert l'autre. L'enquête était intéressante, bien qu'elle tourne en rond une bonne partie du roman, ce qui m'a un peu frustré dans le sens où la conclusion me paraissait évidente… Et en parlant de conclusion, j'aurais aimé qu'elle soit plus développée, elle était trop abrupte à mon goût. J'ai également regretté une plume parfois un peu trop simple; même s'il n'y en a pas forcément besoin, j'aime qu'un peu de dentelle littéraire parsème les chapitres, et ce ne fut pas le cas ici.
Les Ravagé(e)s est un roman qui ne peut laisser indifférent, de par sa thématique et de la manière dont elle est abordée. On ne ressort pas indemne de ce livre, qui bouleverse et révolte. Une belle découverte d'autrice pour ma part, qui me donne envie de découvrir ses autres livres !
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