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3,77

sur 461 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Catherine, 19 ans, est employée comme domestique dans une grande propriété agricole gérée par Monsieur Demestre. Nous sommes en 1969 dans l'Aisne où l'on cultive la betterave dans des champs boueux. Monsieur Demestre a besoin de beaucoup de main d'oeuvre et emploie la moitié des hommes du village voisin et aussi des italiens. Tout le monde lui est redevable. Il est admiré et respecté pour son argent. Cela lui donne aussi le droit de se servir des autres...
Un jour, alors qu'elle est gardée par Catherine, Sylvie, sa petite-fille de 4 ans, est enlevée. Une rançon est réclamée. la gendarmerie locale appelle alors des policiers parisiens pour les aider dans l'enquête. La presse locale s'en mêle également.
Ce roman est assez étrange, il nous replonge 50 ans en arrière dans une France rurale où les salles de bain individuelles existent à peine, où les maisons ne sont pas toujours très bien chauffées, où les femmes n'ont pas beaucoup de droits. le rythme est très lent, on s'ennuie presque. Il y a aussi un côté Simenon, qui n'est pas désagréable.
La fin rattrape bien le roman. J'ai plutôt aimé et en lirai d'autres de cette auteure.

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Après "La Deuxième Femme", Louise Mey raconte dans ce polar rural et social "Petite Sale" l'histoire de la disparition d'une petite fille qui révèle les pires jeux de pouvoirs, entre violences de classe et violences de genre !
A découvrir dès le 24 janvier chez @audiolib grâce à l'interprétation talentueuse de Marie du Bled !

"La terre est riche. Parfois, elle y pense - la terre est riche. La boue est riche. Elle pas. Tout le monde est plus riche qu'elle, même la boue."

Catherine est pauvre. Catherine fait sale. Catherine parle peu. Elle n'aime pas qu'on la regarde - les filles qu'on regarde ont des problèmes. Au Domaine où elle travaille, elle fait partie de ces invisibles grâce à qui la ferme tourne. Monsieur, lui, est riche. Il ne parle pas non plus - il crache ou il tonne. Et il possède tout.

Mais quand Sylvie, sa petite-fille de quatre ans, disparaît ce jour glacé de février 1969, Monsieur perd quelque chose d'une valeur inestimable.

Dans cette vallée de champs de betteraves, où chaque homme et chaque femme est employé de près ou de loin par Monsieur, deux flics parisiens débarquent alors pour mener l'enquête avec les gendarmes.

Car une demande de rançon tombe. Mais le village entier semble englué dans le silence et les non-dits. Personne ne veut d'ennuis avec Monsieur. À commencer par Catherine. Catherine qui se fait plus discrète et plus invisible encore. Catherine qui est la dernière à avoir vu la petite...

Je remercie @audiolib et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir cette intrigue à l'atmosphère très pesante.

La structure narrative est très linéaire, plutôt répétitive, peu rythmée, car l'intrigue suit un ordre chronologique au cours de neuf jours où l'enquête s'embourbe.

Le personnage de Catherine, "la petite sale", la bonne à tout faire, dix-neuf ans, nous est présenté au début de l'intrigue comme quelque peu attardée. Puis, exit Catherine, la focalisation se fait brusquement sur les deux policiers parisiens, Gabriel et Dassieux. J'ai trouvé ce changement de point de vue assez abrupt.

L'enquête policière qui piétine et finit par s'enliser débute le 10 février 1969, après la disparition de Sylvie, petite-fille d'Augustin Demest, le Maitre du Domaine qui semble tout puissant jusqu'à ce qu'on lui réclame une rançon... qu'il hésite à payer ! C'est un personnage cupide qui est tout à fait détestable à tous les points de vues car il est riche et s'octroie tous les droits à cause de son statut social.

L'atmosphère est très glauque, poisseuse, glaciale joue un rôle de premier plan dans cette histoire qui s'apparente à un roman noir à visée sociologique où les femmes sont bien maltraitées en 1969 dans ce territoire rural. J'ai tout de même trouvé que les personnages manquaient un peu de profondeur psychologique.

L'interprétation très juste de Marie du Bled et le ton qu'elle emploie au cours de la narration permet de percevoir toute la rancoeur ressentie par Catherine, ce personnage ambivalent, à la fois invisible et omniprésent, ce qui rend sa personnalité ambiguë. J'ai bien aimé le twist surprenant qui nous force à reconsidérer "la Petite Sale" sous un nouveau jour !
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Petite sale est le dernier roman de Louise Mey, et je dois commencer par dire qu'il démontre magistralement sa continuelle montée en puissance en tant que plume à suivre. Son style en effet s'affine vraiment de livre en livre, c'était déjà bien écrit dans les premiers, c'est de mieux en mieux.
Passons à Petite Sale...Imaginez un domaine agricole, dans une région un peu éloignée. Imaginez un tyranneau local, qui a épousé une fille qui avait de la terre et a peu à peu mangé les exploitations des autres. Imaginez qu'il ait peu d'empathie, y compris pour sa famille, et tienne le tout d'une main de fer.
Imaginez les jalousies locales, la petitesse du genre humain. Et maintenant, ajoutez à tout cela la disparition d'une petite fille, quatre ans, petite fille de l'exploitant agricole évoqué plus haut.
Le ressort est noué, l'histoire peut se dérouler.
La première chose à dire, c'est que c'est impossible à lâcher, d'ailleurs je l'ai dévoré en quelques jours, avec passion. L'ambiance est excellente, le récit prenant, le lecteur tourne les pages, le souffle court et prêt à se ronger les ongles. J'ai été surprise à plusieurs reprises par les tournants de l'intrigue, qui sait se renouveler.
Je dirai que le seul défaut du livre tient un peu dans le côté monolithique de l'antagoniste/grand-père de la petite fille/tyran agricole local: il fait parfois un peu cliché et manque de profondeur, par rapport surtout au reste du casting qui sont plus intéressants. Lui, j'avoue, dès la page 15 je pouvais prédire chacune de ses réactions.
Un bon roman, qui augure bien des prochains que je lirais sûrement.
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Voici un roman policier au bon goût de terroir, à la G. Simenon. J'ai adoré cette ambiance glauque, pesante à cause de la boue, de la pluie certes mais aussi du silence imposé par ce despote d'Augustin Demest, désormais victime d'une demande de rançon. L'arrivée des deux policiers venus de Paris, le jeune premier, Gabriel, accompagné de son collègue blasé et paternaliste, Dassieux, met bien en valeur l'atmosphère particulière de ce petit village qui semble resté aux temps de la féodalité.
Augustin Demest est un propriétaire terrien à l'ancienne, devenu producteur de betteraves à sucre. Rien ne lui résiste ou plutôt il s'arrange pour que tous lui cèdent leurs avantages, leurs biens et ne parlons pas des femmes… Nous sommes dans les années 70, au fin fond d'une campagne glaciale, brumeuse et retirée où notre cher Augustin Demest mène tout un village à la baguette ! Autant dire que ça va être compliqué de trouver l'auteur de la disparition de sa petite fille, âgée de 4 ans, parce que, derrière le silence qui s'impose à l'arrivée des enquêteurs, se cachent tous les griefs accumulés contre lui.
Dans sa maison, on découvre peu à peu le pouvoir qu'il impose à sa famille et à ses employés. le principal témoin de leur mépris, c'est cette petite domestique nommée Catherine, celle qui doit s'acquitter de toutes les basses tâches matérielles car elle a été jugée « la petite sale » par la maîtresse de maison. Bref, elle n‘est pas digne de paraître sous les yeux des gens respectables comme Mélie sa responsable. C'est pourtant elle qui a été témoin de l'enlèvement de sa petite fille à qui on l'avait confiée. L'intrigue est bien menée et le style de Louise Mey retranscrit avec beaucoup de saveur cette ambiance surannée. Je recommande.
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Du 10 au 19 février 1969, la vie des habitants d'un petit village situé non loin du Chemin des dames va être bouleversée: la petite fille de 4 ans du potentat local a été enlevée. Une demande de rançon tombe. Des policiers parisiens sont envoyés en renfort . La dernière personne a avoir vu la petite Sylvie est Catherine. La Petite Sale c'est elle.

Ces qualificatifs expriment  bien tout le mépris de classe envers cette jeune femme qui s'active à la ferme et à laquelle personne ne prête attention. Elle a d'ailleurs tout  leur d'intérêt dans ce monde d'hommes à ne pas avoir un corps attractif...
Nous sommes donc en 1969 mais nous pourrions être un siècle plus tôt, comme le remarque un personnage, car la modernité ne semble pas être arrivée dans cette campagne où M. Demest fait la pluie et le beau temps , tenant  les habitants sous sa coupe, étant le seul à leur offrir du travail. C'est aussi un tyran domestique contre lequel rares sont les membres de sa famille sont ceux qui osent regimber.
 Ce nouveau roman de Louise Mey est un magnifique roman d'atmosphère, une plongée dans la boue et le froid, mais aussi un roman policier qui fleure bon les enquêtes à la Maigret, repas au café du village parmi les habitants taiseux.
C'est enfin une magistrale dénonciation du patriarcat, s'exerçant à différents niveaux, dans un monde où les femmes commencent à peine à se forer leur place.
Le style est également magnifique, la construction impeccable et une grande place est accordée à la description des corps marqués par le travail, de ses corps auxquels on ne prête pas attention mais qui pourront peut être un jour se déployer.  du suspense et de l'espoir, un excellent cocktail.  Et zou , sur l'étagère des indispensables.


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Quel titre ! Un titre qui raconte à lui tout seul une histoire, pose une ambiance.
Ce livre est un roman d'ambiance, qui absorbe le lecteur pour le plonger dans le froid, la boue, les odeurs de la ferme.
Ce roman est un livre qui parle du monde rural des années 60, avec ses fractures, ses différences entre ceux qui ont, et ceux qui survivent.
Cette histoire est celle de Catherine, pauvrette du village qui doit bosser pour un despote qui se trouve au sommet de la chaine alimentaire dans son exploitation fermière. Elle est invisible aux yeux des autres, pourtant elle est partout, aux services des patrons.

Durant ma lecture j'étais comme oppressé par l'ambiance délétère qui règne autour de Catherine. le travail d'écriture de l'auteure est puissant, et emporte tout sur son passage. C'est une vraie réussite, c'est exactement ce que je demande en tant que lecteur. Se faire emporter de la sorte est un régal, même si ici ça ressemble à du masochisme …
Probablement que l'interprétation de la lectrice y est pour beaucoup dans cette version audio de ce roman…

Merci à Audiolib et NetGalley pour cette lecture

#PetiteSale #NetGalleyFrance
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Dans cette histoire, il règne une atmosphère hivernale, un peu grisâtre, qui n'est pas spécialement chaleureuse.
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L'intrigue se déroule à la toute fin des années 60, dans un petit village où Monsieur Demest, un homme fier et détestable, détient une importante ferme de betteraves. Il règne en patriarche, véritable petit dictateur de ce domaine où il impose sa loi à tout son petit monde, famille, employés, voire même habitants. Jusqu'au jour où sa petite fille disparaît, alors qu'elle était sous la surveillance de Catherine, l'une des domestiques du domaine.
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Cette “petite sale”, comme Madame se plaît à la nommer, est une jeune fille discrète, un peu effacée, presque invisible. J'ai aimé voir la vie quotidienne à travers ses yeux. Elle pose un regard très juste sur ce qui l'entoure. J'ai également beaucoup apprécié les policiers venus de la ville pour enquêter sur la disparition de la fillette. Gabriel notamment, dont la jeunesse prend en compte les nouvelles méthodes d'investigation, malheureusement difficiles à mettre en oeuvre dans cette région si isolée, où le temps semble s'être arrêté.
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Une très bonne lecture, mélange de roman noir et de roman policier, qui m'a beaucoup plu.
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Catherine est une jeune femme de dix-neuf ans qui travaille pour Monsieur, cet homme riche qui voit les autres comme des objets, et qui touche les femmes même sans leurs accords. Catherine va promener Sylvie, la petite fille de Monsieur, et elle va être la dernière à l'avoir vu avant que la petite ne disparaisse. Aussitôt branle bas de combat, tout est mis en oeuvre pour retrouver la petite, et deux policiers vont même venir droit de Paris pour participer à l'enquête. On oublie vite Catherine, cette pauvre jeune femme qui n'a pas l'air très intelligente, qui est invisible et qui se tape les tâches ingrates.

C'est une enquête somme toute assez banale, mais écrite par Louise Mey avec intelligence. Elle souligne comment les femmes étaient traitées à cette époque (et quand on y pense, comment elles sont encore traitées à notre époque). Et si ce sont des hommes qui mènent l'enquête, on sent quand même les idées féministes de l'autrice, j'ai trouvé que c'était très bien fait, tout en subtilité et pourtant bien présent. Et puis j'adore l'écriture de cette autrice. Immédiatement j'ai adoré le personnage de Catherine. La famille pour qui elle travaille beaucoup moins. Surtout le grand-père et la grand-mère. La mère de Sylvie m'a beaucoup plus touché.

L'enquête piétine pour retrouver Sylvie, car les gens mentent, ne disent rien, ne veulent pas parler, à cause de Monsieur qui est quasiment le maître du village. Les journalistes s'en mêlent, et on fait plusieurs découvertes. Si j'avais deviné où l'autrice nous emmenait ça ne m'a pas dérangé et j'ai été prise dans l'histoire.

C'était une vraiment bonne lecture, peut-être pas le meilleur de l'autrice, mais si on aime les enquêtes policières, je le trouve très bon.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Mon premier Louise Mey, et j'ai bien aimé. J'aurais aimé commencé par La deuxième femme, mais c'est ce titre qui m'est tombé dans les mains avant, et j'ai bien aimé ce que j'ai lu. Assez, en tous cas, pour me donner très envie de me plonger dans son univers. Dans ce roman, nous sommes à la fin des années 60, avec une disparition d'enfant qui donne à penser à l'affaire du petit Grégory. Catherine travaille au domaine et un jour qu'elle s'occupe de la petite fille de Monsieur, cette dernière va disparaître. Les enquêteurs se lanceront donc dans une enquête avec les moyens de l'époque. Une affaire qui révèlera bien des secrets. Une bonne lecture, dans une ambiance roman noir rural.
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Une atmosphère noire, glauque, dans une région du Nord de la France, un terroir souillée par la première guerre mondiale -
L'auteure nous décrit ce monde rural, avec ses silences, ses lenteurs, ses non-dits -
Un maître règne avec sa cour, ses territoires agricoles, ses villages et villageois asservis.
L'intrigue policière, palpitante est bien menée.
Les dialogues de l'enquête sont vivants, foisonnants de pointes d'humour et les personnages sont décrits avec justesse.
J'ai beaucoup apprécié ce moment de lecture, avec "ses petits détails résumant la fin des années 60".
Pour reprendre une citation de Saint Exupéry :
"L'essentiel est invisible pour les yeux"
Un polar social haletant.
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