Citations sur L'année du lion (115)
Voilà ma philosophie : Nous sommes des animaux, Nico. Des animaux sociaux. Des animaux sociaux domestiqués. Avec une mince couche de civilisation. Des créatures dociles quand tout va bien, quand les conditions sociales demeurent normales et paisibles. Mais si on perturbe ces conditions, la couche s'efface.
Alors, on devient sauvages ; on devient des prédateurs, des tueurs et on chasse en meutes. On devient pareil aux chiens.
D'où mon mantra : L'autre veut me tuer. Si j'hésite, je suis mort.
Parce que c'est la loi de la jungle. Et c'est comme ça chez les animaux.
Seuil - pages 212-213
Oui, bien sûr il y avait aussi des choses que je détestais. Facebook, plus que tout, si tu veux vraiment savoir. Facebook. Quelle horreur. Pour moi, c'était la quintessence de tout ce qui n'allait pas dans la société. Tu as tous ces amis, mais ce ne sont pas de vrais amis ; ce sont des gens pour qui tu postes des photos de ton déjeuner et ton souper et ton joli petit chat. Comme si ça pouvait les intéresser. Ils allaient voir ça seulement parce qu'ils avaient eux aussi besoin d'un public. Les amis sur Facebook, ce n'était que ça, un public. Et ça me rendait malade de voir à quel point ils en avaient tous besoin. La société était devenue tellement impersonnelle, tellement je-m'en-foutiste qu'il fallait se faire valider par quelque chose comme Facebook, devant un public qui s'en foutait royalement... Enfin, c'était triste. Tragique.
P 323
Ainsi, dit Père, nous sommes unis en tant que contrepoids au mal. Nous constituons le poids qui doit rétablir l’équilibre de l’univers. Nous découvrons notre identité dans notre différence, nous sommes le lieu de la lumière mais nous ne pouvons l’être que si « eux » représentent les ténèbres.
(Points, p. 387)
Quand il s'agit des eaux troubles de la mémoire, on est seul avec ses propres souvenirs - parfois peu fiables, parfois déformés - et les histoires des autres. On est exposé aux désirs et aux peurs de l'Ego qui ne se rappelle que certains événements et pas d'autres.
L'espèce humaine ne peut pas changer, l'homme ne peut tout simplement pas changer. L'évolution nous a programmés pour continuer à consommer jusqu'à ce que tout ait disparu.
Tous les dimanches, je voyais les gens remplir leurs assiettes à ras bord. Mais ils n'en mangeaient même pas la moitié. Des gens riches. Des Noirs, des Blancs, des Indiens, tous. Tous les dimanches, quel gaspillage, dans un pays où les pauvres crèvent de faim. On est comme ça, les êtres humains. Quand on a quelque chose pour rien, on prend toujours plus qu'il ne faut. Qu'on ne fasse pas pareil ici. C'est un nouveau départ. Prenons ce dont on a besoin, ce qui est nécessaire pour notre existence, pour notre avenir et pour le bon ordre ici, pareil pour ce qui est de l'hébergement et des maisons. Nous ne sommes que les premiers arrivants. Nous ne serons pas les derniers.
N'oublie pas, nous sommes des animaux sociaux. ça veut dire que nous sommes obligés d'avoir un comportement social, de faire de temps en temps de bonnes actions. Mais ça veut dire qu'il faut aussi être un animal de temps en temps.
Tu n'as pas besoin d'adhérer à ma philosophie. Je ne veux pas faire de toi un adepte. Va chercher d'autres opinions. Que le pasteur te parle de Dieu. Ou ton père de ce type, Spinoza (...) Mais rends-toi service et pose-toi une question : quelle philosophie explique tout sur la condition humaine? Sans laisser de détails inexpliqués, des questions difficiles ou sans réponse. une philosophie qui tient debout.
Elle démontra que dépenser des milliards de dollars - pour la plupart en vain - afin de sortir l'Afrique de son cycle de pauvreté revenait juste à changer les chaises longues de place sur le pont du Titanic qu'était la planète Terre. Cela ne servait à rien si l'on ne mettait pas fin au réchauffement global, et si l'on n'inversait pas la tendance.
P 604
Père dit que nous sommes les seuls organismes qui peuvent changer fondamentalement leur comportement parce que nous sommes capables de créer des fictions. Des fictions tellement grandes et décisives qu'elles rassemblent les humains en groupes de plus en plus importants, pour faire des choses de plus en plus impressionnantes.
Je plonge la main dans la trousse et trouve le tube de superglue.
Ils ont inventé cette colle pour panser les blessures de combat. On presse les bords de la plaie l'un contre l'autre.