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Citations sur Le Fils (294)

- Vous avez un fusil, j'imagine ?
- Bien sûr.
- Eh bien, gardez-le à portée de main.
Triste à dire, mais ça finit de me convaincre que j'étais au bon endroit.
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Ce sont les blancs qui sont fous. Ils veulent tous être riches, comme nous, mais ils ne veulent pas s'avouer qu'on ne peut s'enrichir qu'en prenant ce qui appartient à d'autres. Ils croient que si tu ne vois pas ceux que tu voles ou que tu ne les connais pas ou qu'il ne te ressemblent pas, alors ce n'est pas vraiment du vol.

(P125)
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« … à bien penser, je n’ai jamais été aussi heureuse.

— On était fauchés. Ça ne nous menait nulle part.

— Un jour je serai morte. Ça non plus ça ne nous mènera nulle part. »

(Albin Michel, p.624)
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Je ne peux pas m'empêcher d'avoir de l'empathie pour les Mexicains. Leurs voisins blancs les considèrent à peu près comme des coyotes qui seraient nés sous forme humaine, et c'est en coyotes qu'on les traite encore quand ils meurent. Mon réflexe est de les soutenir, et pour ça, ils me méprisent. Je me reconnais en eux ; ils se sentent insultés. Peut-être qu'on ne peut pas respecter un homme qui possède ce qu'on n'a pas. Sauf si on l'estime capable de nous tuer. Ils ont une préférence innée pour l'autorité musclée : les vieux rapports du type patron / peon leur conviennent et toute tentative de faire bouger la ligne de démarcation leur semble manquer de dignité, ou suspecte, ou faible.
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Elle avait essayé de se retirer des affaires douze ans plus tôt. Hier à peine elle était une petite fille, agenouillée, près de l'étang, et voilà qu'aujourd'hui ses propres enfants avaient la cinquantaine. Elle n'avait pas été parfaite ; elle voulait recoller les morceaux, connaître ses petits-enfants. L'occasion s'était présentée, mais le cours du pétrole était bas, moins cher que l'eau, disait-on, et elle n'avait eu que des offres ridicules. Elle savait que c'était sa dernière chance de recoller les morceaux de sa famille. Mais vendre pour cette misère - rien que d'y penser, elle en était malade.
Et puis les Arabes avaient frappé New York. Elle avait embauché des foreurs. Ses enfants avaient leur vie, ils n'avaient pas besoin d'elle. Le pétrole s'était mis à remonter - voir un puits se construire là où il n'y avait que le désert, voir couler l'or noir après un bon fracking, surtout quand tous les autres avaient renoncé : c'était ça, sa raison de vivre. Tirer quelque chose de rien. Créer. Elle aurait toujours le temps de s'occuper de sa famille.
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Les gens pensaient qu'on devait à Henry Ford d'avoir introduit l'ère automobile. Faux. Avant la voiture, il y avait eu la charrette. Le début de l'ère automobile, c'était le gisement de Spindletop, complété par la tête de forage miraculeuse de Howard Hughes. La vie moderne était née au puits de Lucas, quand on avait soudain pris la mesure de la quantité de pétrole potentiellement présente sur la planète. Avant cela, l'essence n'était qu'un solvant bon marché utilisé pour nettoyer le matériel et les chaînes de vélo, et tout le pétrole auquel John Rockefeller devait ses millions brûlait dans les lampes, en substitut à l'huile de baleine. C'étaient le puits de Spindletop et la tête de forage de Hughes qui avaient ouvert la voie à l'automobile, au camion et à l'avion : tous les trois dépendaient d'un pétrole bon marché comme l'Eglise dépend de Dieu.
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Elle se demanda quel souvenir elle laisserait. Elle n'avait pas gagné assez pour distribuer de l'argent partout comme Carnegie et effacer les péchés associés à son nom ; elle avait échoué, elle n'avait pas trouvé le rameau d'or. Les gauchistes trinqueraient à sa mort. Ils s'allumeraient des cigarettes de marijuana, iraient dans un de leurs restaurants japonais manger des produits frais qui auraient voyagé douze mille kilomètres et passeraient tout le repas à se plaindre de gens comme elle ; et quand ils rentreraient dans leurs maisons froides, ils appuieraient sur un bouton pour mettre en route le chauffage, tout ça en critiquant l'industrie pétrolière.
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Avant leur arrivée, on tenait pour impossible de faire du beurre dans ce climat méridional. Impossible aussi, pensait-on, de cultiver du blé. Tels sont les dégâts d'une économie esclavagiste sur l'esprit humain. Mais les Allemands, n'étant pas prévenus, se mirent à faire du beurre de premier choix et à produire d'abondantes récoltes de la noble céréale qu'ils vendirent un bon prix à leurs voisins ahuris.
L'Allemand de base n'était pas allergique au travail : il suffisait de voir leurs propriétés pour s'en convaincre. Si en longeant un champ, vous remarquiez que la terre était plane et les sillons droits, c'est qu'il appartenait à un Allemand. S'il était plein de pierres et qu'on aurait dit les sillons tracés par un Indien aveugle, ou si on était en décembre et que le coton n'était toujours pas cueilli, alors vous saviez que c'était le domaine d'un Blanc du coin qui avait dérivé jusqu'ici depuis le Tennessee dans l'espoir que, par quelque sorcellerie, Dame Nature, dans sa largesse, lui pondrait un esclave.
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Les gens ont continué à se présenter avec des gâteaux, des rôtis, et leurs regrets de ne pas avoir pu se joindre à nous à temps - quel courage nous avons eu d'attaquer les Mexicains avec si peu de monde. À savoir soixante-treize hommes, contre dix en face. Quinze en comptant les femmes. Dix-neuf en comptant les enfants.
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Je regardai la tombe disparaitre hors de vue, comme si les gaillardias l'avaient déjà recouverte, comme si ce lieu refusait de témoigner d'une vie humaine, d'une mort humaine. Tout se passerait comme mon frère l'avait prédit : nos traces s'effaceraient au premier coup de vent.
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