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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle oeuvre bien étrange... Il me semble indispensable, pour l'apprécier pleinement, d'accepter de n'y rien comprendre. J'ai eu beaucoup de mal avec les premières pages*, jusqu'à ce que je décide de me laisser porter par la langue, très belle, et par l'ambiance générale du récit.

C'est cette ambiance dont je me souviendrai longtemps encore après ma lecture. L'impression de m'être laissée bousculée dans les ruelles étroites du ghetto de Prague, dans une brume épaisse, et d'avoir entrevu par de petites fenêtres mal éclairées, tout un monde souterrain. Une sorte de carnaval peuplé de figures terrifiantes de laideur ou de grandeur, jamais dans la demi-mesure.

Les personnages sont tout simplement inoubliables. J'ai été tout particulièrement émue par Mirjam et Hillel, figures angéliques impressionnantes (vous allez sans doute sourire mais en pensant à eux je revois l'image de Galadriel dans le Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, vous savez lorsqu'elle devient tout à coup terrifiante de pouvoir).

En somme, cette lecture est comme "une exquise veille crépusculaire" : plongez-y les yeux et l'esprit grands ouverts, sans amarres, pour espérer y trouver votre bonheur.

*Au tout début j'ai lu quelques remarques qui m'ont un peu irrité l'oeil et que je ne m'explique toujours pas très bien. Pour faire bref : les Juifs seraient cupides, les rousses tout à la fois dégoûtantes et attirantes et les homosexuels écoeurants... Je pense que l'oeuvre est à resituer dans son contexte politique et social...que je ne connais pas ! Mais nul doute que je dois pouvoir trouver un éclaircissement de ce côté-là.
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Publié en langue allemande en 1915, le Golem de Meyrink est considéré comme un classique de la littérature fantastique, au même titre que Dracula de Stoker, ou que les contes de Poe.

Cependant, pour le lecteur de 2017,l'etiquette "fantastique" parait presque usurpée, tant ce terme est devenu synonyme de scènes chocs, de terreur et de gore !

En fait, le roman de Meyrink correspond très bien au genre dans lequel on le classe.
Le fantastique, est ici surtout question d'atmosphère, d'étrangeté, d'ambiance...

Maitre Pernath, le personnage central du livre, tailleur de pierres précieuses dans le quartier juif de Prague, est confronté à des inquiétudes causées par une amnésie partielle, et par son entourage proche.

Pas de monstruosités venues d'ailleurs comme chez Lovecraft par exemple, ni de tueries violentes.

L'angoisse est instillée par le vécu quotidien du narrateur, qui vit son quartier comme une sorte de cauchemar.
Le talent d'auteur de Meyrink (et celui de la traductrice en l'occurrence Denise Meunier, pour l'édition "Marabout") plonge le lecteur au coeur des transes vécues par Pernath.

Un roman qui mérite le succès qu'il connu à sa parution, et son statut de classique du genre.

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Athanasius Pernath est tailleur de pierres précieuses dans le ghetto juif de Prague. Un jour, il reçoit la visite d'un homme étrange, qui lui confie la restauration d'une lettre ornée du livre Ibbour. Peu de temps après, il entend des rumeurs concernant la réapparition du Golem dans les rues du ghetto.

M'intéressant beaucoup aux créatures artificielles, je m'attendais à trouver dans ce roman la légende détaillée de la création du golem. La créature est bien présent, mais n'est qu'une figure parmi d'autres dans ce livre à la symbolique riche. L'ambiance y est assez oppressante, et la confusion règne. Physiquement déjà, car la brume ne semble jamais vouloir quitter les rues de Prague. On peut ajouter des couloirs souterrains, des chambres accessibles uniquement via des trappes présentes dans d'autres appartements et des pièces qui semblent ne pas avoir d'entrée.

Le récit du narrateur est tout aussi embrouillé. Il apprend par accident qu'il était atteint de folie, et guéri par un hypnotiseur qui lui a fait oublier l'intégralité de son passé. À partir de là, difficile pour le lecteur de s'accrocher à quelque élément que ce soit de son récit, car le doute persiste toujours entre les hallucinations et la réalité.

L'ensemble du roman rappelle les sensations qu'on peut avoir en se réveillant d'un cauchemar : pendant un moment, on est incapable de discerner rêve et réalité, ni de déterminer si le sentiment de malaise que l'on éprouve a une raison d'être ou non.

Ce livre était au final assez éloigné de ce que j'en attendais au départ, mais est finalement une bonne surprise.

Un seul point me laisse sceptique. le début du livre me semble marqué par un antisémitisme assez agressif : on liste les « lignages », les juifs sont comparés à des « aveugles haineux cramponnés à une grosse corde dégoulinante de crasse : les uns carrément et à pleines mains, les autres au contraire à contrecoeur et d'un seul doigt, mais tous possédés par la peur superstitieuse qu'ils pourraient se perdre à jamais s'ils venaient à lâcher ce lien partagé et à se séparer des autres », et autres joyeusetés. Mais ce sentiment disparaît complètement une fois passé les trente premières pages. Je ne sais donc pas à quoi m'en tenir à ce sujet.
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Le Golem est la reprise par Meyrink de l'ultra célèbre légende du Golem de Prague. Comme toutes les légendes aussi courues, elle a mille formes et mille versions pour ce protecteur du peuple juif, créé par un savant rabbin dans les heures noires. Celle-ci est des plus mystiques et dans les pas du narrateur, du nom d'Athanasius Pernath, ou pas d'ailleurs, quelle confiance accorder là dessus à un homme sans souvenir de son passé, le lecteur découvre Prague, hantée par le Golem.
Le Golem lui-même est moins ici une créature de glaise qu'une représentation du ghetto , Josefov, le ghetto praguois, avant que celui-ci soit lourdement transformé, à partir des années 1890. A travers ce quartier et à travers Prague elle-même, le voyage bascule dans la quête initiatique et entre les ellipses et les visions, il est difficile de savoir où se situe le réel.
C'est un livre très étrange, plein de mystère et de questions et de charme, une fois qu'on accepte de se laisser emmener, il est facile de comprendre l'engouement qu'il a toujours suscité. Reste évidemment la question éternelle: la description de l'antiquaire, Aaron Wassertrum, et de sa fille/pupille fait-elle de ce livre un ouvrage antisémite? Sincèrement, je ne pense pas: pour ces deux figures très négatives jouant sur les clichés, on trouve aussi Hillel, savant talmudiste et sage, protecteur du personnage principal et sa fille Miriam, tout aussi douée de qualités positives.
On sort du livre sans être trop sur de ce qui vient de se passer...mais enchanté et amoureux de Prague!
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Athanasius Pernath, un tailleur de pierres précieuses amnésique, vit au coeur du ghetto pragois, dans un immeuble peuplé de personnages étranges vivant des évènements encore plus étranges.

Ce livre est très difficile à résumer, comme c'est souvent le cas pour les romans reposant en grande partie sur leur ambiance. L'intrigue est assez diluée, il y a peu d'action, en particulier au début, mais beaucoup d'introspection et de réflexions inspirées du judaïsme et de ses mythes, de ses textes sacrés. Ce que j'ai trouvé très intéressant, mais aussi vraiment déroutant. Parfois des éléments d'intrigue font surface, mais semblent se frayer un chemin difficilement dans un environnement onirique qui tient, le plus souvent, davantage du cauchemar que du rêve.

L'amnésie du personnage principal est prétexte au voyage intérieur et à la quête initiatique. Pernath est troublé par son absence de souvenirs et est en même temps effrayé par ce qu'il pourrait découvrir de son passé, au point de douter parfois de sa propre existence. Ses relations avec les autres sont empreintes d'incertitude et de solitude.

L'ensemble du récit baigne dans une ambiance dépressive, froide, voire poisseuse au début. Les évènements étranges, la présence évanescente mais continuelle du Golem, dans le ghetto, les personnages à l'existence réelle incertaine rencontrés par Pernath et les lieux secrets disséminés dans le quartier contribuent à faire du roman un récit où l'impalpable semble plus en prise avec la réalité que la réalité elle-même. Les images et les symboles évoqués par l'auteur font sens: la quête de soi-même assimilée à un cheminement aveugle dans un labyrinthe de ténèbres, l'esprit à une pièce sans issues, etc.

Un livre étrange qui tient autant de la quête initiatique que du récit fantastique, qu'il a fallu que je renonce à réellement comprendre pour l'apprécier. Une bizarre expérience de lecture, enrichissante, mais déroutante, qui nécessite de l'investissement et de la concentration, mais qui peut sembler difficilement accessible au premier abord.
(...)
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Un auteur que j'ai découvert par hasard dans les rayons de ma bibliothèque et dont c'est le deuxième livre que je lis. La force du récit est impressionnant, l'invitation au rêve, au mystère, au fantastique voire même à l'horreur est au moins aussi présente que chez Lovecraft. On commence ce livre sans parvenir à s'en détacher tellement l'attrait est fort. Tout est étrange, les personnages, l'histoire, les lieux décrits, il est difficile de s'y retrouver mais le dénouement nous dévoile tout. Ou plutôt, le dénouement nous invite à nous dévoiler nous même. La kabbale comme tissu de fond à cette histoire nous noie dans un fantastique bien maitrisé, qui apporte son lot de mystères, de résolutions, de questions en suspens; le tout es porté par le personnage le plus important qu'est la ville de Prague dont la description prouve l'amour de l'auteur pour celle ci. C'est par l'ambiance qui s'en dégage que l'histoire est portée. Un auteur VRAIMENT à découvrir pour tout ceux aiment le fantastique.
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Dans les, ruelles de Prague, je me cherchais et j'étais partout.

Le Golem assure la durée et l'entretien d'une atmosphère lourde et dérangeante s'exprimant sur un espace récupérateur et malsain malmenant par la disposition de ses différentes transactions aussi étranges qu'imprévisibles toutes les perceptions sensitives de ses occupants.

Des conduites détonantes et fusionnelles entre divers personnages déstabilisés par tout un système relationnel en fréquence avec un contexte délabré au bord de l'effondrement constitué de pièces lugubres et de couloirs inquiétants ne semblant jamais finir.

N'aménageant que des contacts méfiants et craintifs, des provocations perverses, des propos déstructurés, des apparitions soudaines et des comportements transcendés sur un site modulable capable de se métamorphoser en garniture mystique.

Des entendements inconnus assurant la pitance de légendes tenaces que l'on voit ressurgir à chaque coin de rue des qu'une raison ne parvient pas à se maintenir dans sa clairvoyance.

Superman forme sans forme réapparaissant tous les trente trois ans protecteur d'un Ghetto insalubre ne devenant avec le temps qu'une apparition initiatrice emportant ses habitants vers de nouvelles visions ne correspondant plus à la réalité mais à l'imagerie que l'on s'en fait.
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Premier roman de Gustav Meyrink, autrichien de son état, qui a décidé de nous plonger dans une intrigue pour le moins dense et complexe, peuplé de personnages surprenant. Pour résumer trés vaguement, on y découvre Athanasius Pernath, un tailleur de pierre précieuse, qui a perdu toute trace de son passé et va rencontrer une femme qui va lui demander son aide. Et à priori elle le connait. A partir de là, livre plonge souvent dans la culture juive, notamment avec la figure de Golem.

Le roman a l'avantage d'être joliment écrit, et surtout de ne pas trop en faire, avec ses 288 pages. Suffisant pourtant pour développer chaque intrigue, principales ou paralléles, mais aussi chacun de ses personnages, tous plus fascinant, tous plus mystérieux les uns que les autres. Une oeuvre fantastique surprenante !
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< Où que portât mon regard, je ne voyais qu'une morosité aux couleurs détestables. Tout en moi était déchiré, en lambeaux. >

Étonnant, étrange et impressionnant. On en attendait pas moins d'un texte qui aborde la figure du Golem. Personnage fait d'argile issu de la mythologie juive qui a inspiré de nombreuses créatures mythiques par la suite (dont Frankenstein), mais qui reste mystérieux et méconnu.

Ce texte est long et difficile à lire. Non pas qu'il manque d'intérêt, au contraire, mais il est nébuleux. Chaque mot aide à forger une atmosphère riche d'attente et d'angoisse. On vit avec le narrateur ses tortueuses tergiversations qui attaquent notre ventre en même temps qu'elles amènent la folie dans sa tête.

Ce roman fait partie des inclassables, presque un classique en un sens, didactique et iniatique pour sûr. Si le narrateur est déjà un adulte avec ses pensées et ses croyances cette expérimentation du Golem vont le changer au fil des mots et du temps.

Ne vous attendez pas à un récit fantastique à souhait et plein d'événements paranormaux. Non ici c'est plus insidieux. Toute l'importance du personnage du Golem est révélée par son absence dans un sens. Il est la présence constante, ce monstre qui plane, qui est venu et qui reviendra sans jamais être visible d'autrui.

Pour entrer dans cette lecture il faut s'accrocher. Il faut s'imprégner de Prague, des croyances, des traditions. de chaque information distillée au fil du texte. Il faut s'imbiber de la glaise qui entoure le narrateur, qui l'empêche de sortir de ce cauchemar.

En bref, un livre exigeant qui ne demande qu'à être lu par un.e lecteurice volontaire.

Avez-vous lu ce livre ? Ou un autre texte qui aborde le Golem ?
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Ce livre de G. Meyrinck datant de 1915 est un excellent roman fantastique, qui nous plonge dans une ambiance très particulière, surannée et sulfureuse, et qui nous fait côtoyer des personnages bizarres ou inquiétants. Le cadre est le quartier juif de Prague. Le personnage principal, un tailleur de pierres précieuses nommé Athanasius Pernath, a l’occasion de rencontrer dans d’étranges circonstances le Golem. Celui-ci est un être mystérieux, muet et d’allure asiatique qui, occasionnellement, surgit dans le ghetto avant de s’évanouir. Le roman est remarquable moins par l’intrigue, assez compliquée, que par l’atmosphère où il baigne. A lire, ou à relire.
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