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Quatre femmes qui s'adressent à un absent.
Quatre femmes qui témoignent de leur appartenance à la culture subsaharienne.
Quatre femmes aux origines différentes.
Quatre femmes qui ont essayé de prendre leur destin en main.
Quatre femmes tellement seules…
J'ai rarement été aussi partagée sur ma lecture qu'en refermant ce livre.
Conquise par la fiction qui avance au gré des témoignages des narratrices.
Emplie d'empathie et d'admiration pour ces femmes.
Intéressée par ce que roman dévoilé de la société et des cultures subsahariennes.
Passionnée par ce que nous dit Léonora Miano des conséquences de la colonisation.
Et pourtant je me suis parfois ennuyée durant ma lecture.
Lassée par le ton vindicatif des quatre narratrices.
Déroutée par un vocabulaire soutenu, voire spécialisé, qui m'a obligée à quelques pauses dictionnaire qui ont rompu le fil de ma lecture.
Noyée par le flot de propos qui mêle réflexion et fiction et qui a fini par me fatiguer.
Peut-être parce que j'ai voulu le lire trop vite ?
Ce qui est certain, c'est que je relirai ce roman, en faisant une pause entre chaque narratrice, afin de me laisser imprégner par chaque univers, afin aussi et surtout de digérer toutes les infos et toutes les connaissances acquises à travers la fiction.
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L'histoire se passe de nos jours, quelque part en Afrique subsaharienne, au Cameroun peut-être.

Crépuscule du tourment est un roman choral dans lequel 4 femmes s'adressent tour à tour au même homme, d'abord sa mère, puis Amandla la femme qu'il a aimée et quittée, Ixiona qui partage maintenant sa vie mais qu'il n'aime pas et enfin sa soeur Tiki.
Cet homme est absent, elles ne s'adressent donc pas directement à lui et elles ne sont pas ensemble non plus. C'est une succession de monologues où chacune parle de sa vie à partir d'un même évènement, chacune raconte les mêmes faits mais d'un point de vue différent.

Elles ont toutes en commun un secret refoulé, une blessure d'enfance et en toile de fond le fardeau de la colonisation et de l'asservissement de la femme.

Madame est la première à s'adresser à son fils Dio.
Madame a épousé Amos le fils d'un administrateur colonial, un noble qui appartient à une lignée prestigieuse. Atteint d'un déséquilibre psychologique, il a de terribles accès de violence envers sa femme mais Madame assume ses choix...
Nous sommes dans une société où les hommes vivent comme une honte que leur femme leur résiste, se révolte.

Pour Madame, Dio est un cuisant échec, son fils a refusé d'occuper son rang, de fréquenter son milieu, il a tourné le dos à sa famille et revient avec une femme que sa mère ne nomme que « la femme ramenée du nord », c'est la femme de son ami décédé, il a adopté leur enfant.
Elle va tout faire pour empêcher que son fils épouse cette femme "sans généalogie" et n'hésitera pas à avoir recours à la sorcellerie.

On découvre peu à peu que Madame est une mère en quête de respectabilité qui vit dans la peur et la honte dans la hantise de la déchéance sociale. On comprend que des blessures anciennes ont forgé la femme qu'elle est devenue.

Après Madame, parole aux trois femmes tour à tour…

Un texte très érudit qui fourmille de connaissances sur les coutumes et traditions de cette région et qui distille des réflexions sur la féminité, sur la force féminine, sur la façon de se construire comme femme et sur la capacité de résilience de l'être humain.

L'écriture est très dense, je l'ai même trouvée confuse par moments. Une lecture sensuelle et exigeante qui comporte de très beaux passages, mon plaisir a eté incontestablement entamé par la difficulté de lecture de certains passages.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Crépuscule du tourment de Léonora Miano est un roman lu il y a quelques semaines, afin de pouvoir digérer cette lecture riche et puissante ma critique vient d'éclore de sa gestation cérébrale. je ne connaissais par cette auteure Léonora Miano, franco-camerounaise, son premier roman L'Intérieur de la nuit, en 2005 sera une vraie découverte obtenant de nombreux prix puis Contours du jour qui vient obtiendra le prix Goncourt des lycéens en 2006 et enfin le Prix Femina pour La Saison de l'ombre en 2013, roman relatant la traite des noirs.
Crépuscule du tourment est une écriture multiculturelle à la saveur africaine, une culture du sud annexée par celle du Nord, celle du colonisateur, celle de l'esclavage, celle de la pensée vraie. Ce roman est une écriture à quatre voix, un chant féminin aux sonorités pluriculturelles.
Un lien lie ces quatre histoires, un homme le ciment de ces quatre femmes, la mère, la soeur et deux anciennes compagnes.
Ces quatre femmes crient leur vie avec force et féminité, leur sexualité reste une sensualité indélébile de leur choix, ces femmes sont la chair de leur liberté, prisonnière d'un passé comme menottée à une avenir déjà prédestiné, une ligne à suivre mais les horizons changent, la société devient pluraliste, les jeunes prisent le lien du passé pour rompre avec la tradition et voler de leur propre décision.
Ces quatre femmes sont Africaines, ces quatre femmes respirent la sensualité suaves de leur origines, leur appétit demeurent féconds et sans aspérités, même la plus esclave de sa classe sociale aura cette force d'aimer au-delà de ce paysage sclérosé, limité à la mère de famille, à la compagne soumise et battue, perdue dans cette bourgeoisie malsaine et triste.
La sexualité est présente dans ce roman, la tendresse de la chair entre deux femmes respirent la beauté du corps, de la jouissance féminine, de cet acte de paradis pour ces femmes asservies par la loi des hommes et du mariage et de la religion....Puis la recherche de soi dans le sexe, comme un passage pour devenir adulte et être dans la vérité de soi.
Les codes sont différents. la culture a ce passé trouble de magie noire, de vaudous , de sorcellerie, de coutume tribale et ancestrale côtoyant celle de la société du Nord pour s'unir, s'épouser, se repousser, se mélanger et devenir une nouvelle force de deux mondes en un .
S'imbrique aussi l'histoire de ces femmes de leur passés de leur racine avec leur petites histoires. le récit de leur rencontre, de leur rapport entre elles et de cet homme, le fils maudissant ses ancêtres, le frère devenu invisible et de ce compagnon sans sentiments, perdus dans sa haine et cette violence en lui, passé d'un père tyrannique au sang noble.
Ces quatre récits s'entremêlent admirablement, une mosaïque de pensées de femmes, ces quatre femmes fragiles et fortes, quatre corps à la chair exaltante.
J'ai aimé me perdre dans ce quatuor féminin pour vivre leur humeur et sentiment ....
Léonora Miano avec cette écriture multiculturelle nous entraine dans quatre histoires sous le regard de ces quatre femmes proches et lointaines à le fois libérant une grande histoire .
Un roman passionnant à relire pour découvrir la subtilité des mots et des références...
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Femmes
Féminité
Rude
Un roman à quatre voix.
Âpre
Lumineux
A lire . D'urgence
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Un jour d'orage, probablement au Cameroun, quatre femmes intimement liées s'adressent à un seul homme. Ce roman a un procédé narratif puissant, des thèmes intimes, nécessaires, politiques et dérangeants autour de l'Afrique post-coloniale, mais si j'ai moins aimé son côté métaphysique et spirituel, il m'a fait découvrir l'oeuvre passionnante de Léonora Miano.
(...) Crépuscule du tourment aborde les thèmes propres à Léonora Miano, lesquels me plaisent beaucoup même s'ils sont dérangeants : la construction de son identité, de sa sexualité, à la fois à travers celle de ses parents, de ses origines, et celle de son peuple dépossédé par le colonialisme.
(...) La lecture m'a plu, les problématiques autour de l'histoire de l'Afrique et de ses contemporains me paraissent essentiels, notamment par le point de vue, le combat, de Léonora Miano ; mais elle a été laborieuse, déstabilisante et pesante émotionnellement. Malgré la nécessité du combat que mène l'auteure, j'ai trouvé le tout trop métaphysique pour moi et le ton très dramatique. Mais ce livre marque pour moi le début d'une grande rencontre avec une auteure formidable : je suis en train de lire le reste de son oeuvre et mon ressenti est vertigineux.
L'article entier sur Bibliolingus :
http://www.bibliolingus.fr/crepuscule-du-tourment-leonora-miano-a127232494
Lien : http://www.bibliolingus.fr/c..
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Léonora Miano nous dépeint le portrait d'un homme par le biais de quatre femmes: sa mère, une dame fière que la vie n'a pas épargné, Amandla la femme mystique qu'il n'a pas su aimer, Ioxa dont il a adopté l'enfant et Tiki sa soeur au tempérament de lionne.
Chaque discours révèle un aspect différent de la domination masculine et aborde des problématiques féministes telles que la déconsidération pour une femme qui n'est ni épouse ni mère, l'homosexualité ou encore les violences faites aux femmes.
Un roman choral, puissant, magnifique, qui dénonce avec une grande justesse la violence parfois subtile du patriarcat et l'invisibilité des femmes dans nos sociétés. Qu'elle soit de France ou d'Afrique Noire.
Une pure merveille écrite avec grâce et poésie au point de nous abandonner frissonnants après fermeture du livre...
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J'ai été très déçu par ce livre. Je l'avais acheté après avoir écouté Léonora Miano sur France Inter, où j'avais trouvé sa réflexion et ses analyses très intéressantes, de même que sa personnalité et son histoire. Et c'est malheureusement une grande déception après avoir essayé de lire son roman. Il m'a fallu déjà dépasser une introduction pesante (je m'y suis repris à 3 fois) durant laquelle on ne sait pas bien qui parle et de quoi il (elle) parle. Cela commence donc par une impression désagréable de confusion, souligné par une (trop?) belle écriture, l'écriture de quelqu'un qui n'est nulle part, mais « écrit bien ». Il y a comme un malaise. On se dit que cela ne va pas durer. Mais malheureusement, si ! Quelque chose d'appliqué, une volonté de brillance du style... Mais pas d'incarnation de l'écriture dans un personnage, seulement l'impression répétitive de quelqu'un qui se cherche à travers une écriture.
Le reste du récit (fantôme de récit?) ne fait que confirmer une impression de démonstrativité. On y lit plus ce que pense l'auteur des rapports Nord/Sud, du post colonialisme, de la place de la femme en Afrique et en Europe etc... qu'on n'y découvre une vraie histoire incarnée dans des personnages vivants qu'on aurait plaisir à suivre.
Le reste du roman est à l'avenant ; confus, répétitif et stylistiquement chargé. le roman m'en est tombé des mains bien avant la fin ; je n'avais plus assez de courage pour avaler tout ça.
Sans doute la forme de l'essai est elle plus adaptée, lorsqu'on veut prouver quelque-chose, que celle du roman.
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Une couverture magnifique, une auteure camerounaise, il n'en fallait pas plus pour que je commence ce roman !

Quatre femmes prennent la parole dans ce roman : une mère, sa fille, une jeune femme épousée sans amour, une autre abandonnée. Toutes s'adressent à un homme et leurs discours, leurs pensées, sont tournées vers cet absent. Elles racontent alors leur vie, leurs relations avec lui, mais surtout leur vie de femme dans ce pays d'homme.

J'ai mal commencé avec ce roman, puisque j'ai cru que le changement de parole se faisait à chaque paragraphe comme dans le Gaudé. En fait, elles ont chacune une partie du roman dédiée. Une fois que j'ai compris ça, c'est allé mieux.

Néanmoins, je n'ai pas non plus beaucoup adhéré à l'histoire, il y avait des passages intéressants, mais je n'ai pas vraiment compris l'intérêt de s'adresser à cet homme absent puisqu'elles parlent essentiellement d'elle et rien d'autre. de plus, la sexualité est une très grande part du roman ; dans les 3 premières parties je me disais qu'elles commençaient par parler du corps, pour ensuite s'intéresser au mental. Mais la 4ème partie ne parle quasiment que de sexualité et je n'ai pas trouvé qu'elle apportait grand chose pour l'histoire en elle-même.

Bref, je n'ai pas été très emballée par ce roman, difficile à conseiller en plus, mais j'ai malgré tout appris des choses intéressantes sur la vie au Cameroun (ou presque le pays n'est pas cité directement).
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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Un roman choral sensuel où chacune de ces quatre femmes évoquent leurs amours , leur sexualité et leur quête de féminité. A travers leurs propos il est aussi question du passé colonial, des coutumes, des traditions et des croyances à la limite de la sorcellerie. L'écriture est belle et riche mais le récit, est parfois difficile à appréhender et la lecture pas toujours facile. Mais il ne faut se plaindre quand un roman est de cette qualité littéraire.
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Un livre que j'aurai pu dévorer en un rien de temps...mais que j'ai pris le temps de savourer pour laisser durer le plaisir tellement il est profond !

Il dde une certaine ouverture d'esprit et une maturité suite aux sujets qu'il aborde et auxquels on ne s'y attend pas forcément.

Il y a une des protagonistes qui m'a fait l'effet d'une thérapie... !

Histoire à lire bien au chaud blottie dans un coin coocooning ou dans une bulle impénétrable et imperméable.

Leonora Miano, la femme au vocabulaire infini. Une plume et une pensée extraordinaire.


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