• Pourquoi ce livre?
J'ai choisi ce livre pour deux raisons principales. Premièrement, j'aime beaucoup les livres de type historique qui nous donnent une impression et une idée de la réalité de d'autres époques. Deuxièmement, le fait que ce livre traitait de Montréal a piqué ma curiosité, car la majorité des romans historiques que j'ai lu par le passé traitait principalement de l'histoire européenne. J'avais donc très envie de découvrir l'impression que me laisserait un roman, tel que celui-ci, traitant d'une ville qui m'est si familière.
• Un premier aspect qui m'a plu :
La première chose qui m'a plu de ce roman est le fait de m'être sentie dans un décor connu et familier. En effet, vivant dans la région de Montréal depuis ma jeune enfance, j'ai adoré reconnaître les noms des rues et des quartiers mentionnés tout au long du roman. Bien que l'histoire débute en 1946 et que la réalité était alors toute autre, j'arrivais facilement à imaginer où l'histoire se situait. D'ailleurs, lorsque le personnage principal avait à se promener d'un endroit à l'autre dans Montréal, je savais exactement le chemin qu'il parcourait ayant moi-même souvent déambulée dans ces rues.
• Un second aspect qui m'a plu :
Le deuxième aspect qui m'a plu peut sembler en contradiction avec le premier, dans le sens où bien que le décor m'était familier, la réalité de cette époque, elle, ne l'était pas autant. J'ai aimé être dépaysé par cette réalité si proche et si lointaine à la fois. Découvrir à quoi pouvait ressembler la vie de famille et les relations de ces personnes suite à la guerre qui venait de finir (coupon de rationnement, téléphones de maison qui commencent à apparaître, ...), ainsi que la mentalité de l'époque (mariage obligé, l'homme travaillant pour faire vivre sa famille, ...) fut enrichissant.
• Un aspect qui m'a moins plu :
Le seul élément qui m'a un peu moins plu de ce roman est le fait que celui-ci ne faisait qu'effleurer les aspects de la réalité politique. En effet, l'emphase portait principalement sur les relations sociales de cette époque de l'histoire de Montréal. Bien que certains événements étaient tout de même mentionnés (élections, grèves syndicales, etc.), le sujet n'était qu'effleuré et, personnellement, j'aime bien comprendre le contexte politique d'une époque lorsque je li un roman de type historique.
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Avec ce 1er tome , nous faisons la connaissance d'habitants de Montréal dans l'immédiate après-guerre ; on partage la vie de gens simples ,
de familles populaires .
Comme dans la saga "A l'ombre du clocher " , j'ai apprécié la description du mode de vie des Québecois qui rappelle beaucoup celui des Français de la même époque , tout cela écrit dans le langage fleuri de nos cousins de" la Belle Province"...
Un très agréable moment de lecture . je lirai avec plaisir le tome 2 !
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J'avais déjà lu "à l'ombre du clocher" du même auteur j'avais beaucoup aimé. J'ai adoré celui-ci. Leurs expressions québécoises me font rire, on découvre également la vie quotidienne des canadiens dans l'après-guerre et comment une erreur de jeunesse peut bouleverser une vie.
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— Grouille-toi, Bélanger. Je suis complètement gelé, cria l’étudiant qui avait commencé à enrouler le gros boyau qu’ils venaient d’utiliser pour arroser l’une des deux patinoires extérieures du Collège Sainte-Marie.
— Laisse-moi juste une minute, j’ai presque fini, lui demanda son camarade en dirigeant le jet d’eau vers un coin de la surface glacée tout en s’appuyant contre la bande en bois.
Quelques instants plus tard, les deux jeunes hommes, complètement frigorifiés, rentrèrent précipitamment à l’intérieur de l’institution, leurs moufles couvertes de glace.
— C’est bien clair, je sens plus mes pieds ni mes mains, déclara Comtois en tapant bruyamment des pieds sur le parquet dans le vain espoir de les réchauffer.
— J’ai pas plus chaud que toi, rétorqua son copain, mais on n’avait pas le choix de faire ça cet après-midi, même si on gèle tout rond. Tu sais comme moi que si on n’avait pas arrosé, on n’aurait jamais été capables de jouer notre match de hockey demain, après le dernier examen.
— T’as raison. Bon, je me réchauffe cinq minutes et je m’en vais chez nous, annonça Paul Comtois. Il faut que j’aille étudier.
— Moi aussi, je traînerai pas, rétorqua son camarade de classe. J’ai pas envie d’être poigné à attendre le tramway avec les jeunes. Leur examen doit être à la veille de finir.
Les deux grands étudiants de la classe de philosophie I du Collège Sainte-Marie se dirigèrent vers leur casier métallique dans l’intention de troquer leur tuque et leurs moufles pour un chapeau et des gants, ce qui, à leur avis, convenait beaucoup mieux à leur statut de jeunes adultes âgés de vingt ans.
— Bon, on se revoit demain matin, dit Paul Comtois en donnant une bourrade à son camarade avant de se diriger vers la porte.— C’est ça et oublie pas d’étudier saint Thomas, plaisanta Jean Bélanger en se penchant vers le miroir placé au-dessus des lavabos pour s’assurer de la juste inclinaison de son chapeau.
Le fils de Félicien et d’Amélie Bélanger était un garçon de taille moyenne solidement charpenté à l’épaisse chevelure brune légèrement ondulée. Les jeunes filles appréciaient aussi bien sa mâchoire énergique et son nez droit que ses yeux bruns pétillants de vie. La pratique régulière du hockey et du baseball avait fait de lui un athlète et n’avait nui en rien à ses grandes qualités intellectuelles. Il en était déjà à l’avant-dernière année de son cours classique. Les Jésuites étaient parvenus à faire de l’adolescent, entré dans leur institution à l’automne 1940 à l’âge de treize ans, un jeune homme cultivé à l’avenir prometteur. Jean était un élève qui avait du talent à revendre et qui ne rechignait pas devant l’effort. De plus, il était doué pour se faire des amis, peut-être parce qu’il hésitait rarement à dépanner un camarade.
— Tu trouves pas, mon ami, qu’il serait plus normal que tu sois chez toi en train de préparer ton examen de philosophie de demain plutôt que de traîner au collège à t’admirer dans le miroir? fit une grosse voix dans le dos de l’étudiant.
Jean sursauta. Il n’avait pas entendu venir le père Patenaude, son professeur de philosophie et son directeur de conscience.
— Je m’en allais justement, mon père, se défendit-il en rougissant légèrement. Je suis resté au collège juste le temps d’arroser la patinoire.
Auparavant, il avait dû dissimuler son attirance pour les jeunes filles puisque, officiellement, il se destinait à la prêtrise. Tout avait changé dès le jour où il avait révélé à ses parents son désir de faire son droit à l’Université de Montréal. Il pouvait dorénavant fréquenter les filles qu’il s’était trop longtemps contenté de reluquer.
Un homme a toujours envie de ce que tu sais et que si tu lui mets pas des bornes, tu vas passer ta vie en famille. Dans ton cas, disons que t’as tout un travail à faire parce que ton Jean semble pas avoir de limite si je me fie à ton état le jour de ton mariage.
Si tu t’imagines que je vais tomber enceinte chaque année pour te donner une trâlée d’enfants, t’es mieux d’oublier ça. Je passerai pas ma vie entre les quatre murs de la maison à torcher des enfants, à faire à manger et à faire du ménage.
Totally Spies! Le Film (2009)