Citations sur Black-out (13)
Quelle force occulte a remisé sa carrière dans le triangle des Bermudes cinématographique ?
En fait, quand tu réunis tout ce que le code Hays* interdit, la nudité, les déviances sexuelles, l'homosexualité, la violence, la vulgarité et que tu le mélanges à la bible, ça fait un péplum.
* code de production du cinéma hollywoodien 1934-54 pour éviter la censure
La MGM a des yeux partout. Elle te surveille, te dresse, te torture à coups de régime et de bistouri, change ton nom et ton passé, te veut sexy à l'écran mais chaste comme une nonne dans la vraie vie. Quand tu signes avec la MGM , tu lui appartiens. Moi , je suis une nègre de studio (Lana Turner)
En fait, quand tu réunis tout ce que le code Hayes interdit : la nudité, les déviances sexuelles, l'homosexualité, la violence, l'immoralité, la vulgarité et que tu les mélanges à la Bible, ça fait un péplum
Hollywood est une fiction. Et comme toutes les fictions, elle est multiple, changeante, sincère, mensongère. Mécanique décuplée à la fluidité carnassière, elle recèle aussi des gouffres, des fêlures, des arythmies. Entre ses strates rutilantes macèrent des appétits meurtris, marécages épais dans lesquels s'engluent les martyrs du succès. Foudroyés en plein vol, ceux-ci s'abîment dans la plus amère des damnations : l'oubli.
Pour créer de la lumière, il faut de l'ombre. Pour fabriquer l'Amérique, il faut un ennemi. p. 143
- Ma grand- mère m'avait raconté. Son père était le fils d'une femme de chambre et d'un riche propriétaire de plantation de tabac. le petit mulâtre avait grandi sous le même toit que ses frères et sœurs blancs, mais du côté des domestiques évidemment...Avant de mourir le maître a affranchi tous ses enfants illégitimes. il y en avait un paquet. L'histoire banale, quoi.
- Et ensuite ?
- Mon arrière grand-père est allé à Chicago, comme beaucoup d'anciens esclaves. Il y avait du travail dans les nouvelles usines. Je crois qu'il a réussi à se faire une vie pas trop mal, mis à part le racisme, la ségrégation, l'exploitation patronale, la pauvreté, l'invisibilité sociale. En tout cas par rapport à l'esclavage, c'était un progrès
Dans les premiers films que j'ai tournés, au temps du muet, les indiens étaient montrés comme des sages. Ensuite la grande crise a fait de nous des barbares de fiction ...C'est comme ça que l'homme blanc raconte des histoires et devient un héros. (...) Nous serons toujours les sauvages qu'ils ont spoliés. Ils nous donnent le sale rôle mais ils ont mauvaise conscience. Nous sommes leurs culpabilités, leurs fantômes.
Hollywood est une fiction. Il se nourrit d'histoires, fabrique des héros, les célèbre et les brûle.
Vous n'avez pas peur que les caméras volent vos âmes? Qu'elles les volent. Nos âmes hanteront leurs films.