AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Bienvenue à Oakland (31)

Je pourrais te raconter toutes sortes de conneries de ce genre, continuer pendant trois ou quatre pages, faire mon lyrique ou mon branleur de service pour te prouver que j'écris vraiment bien sur la musique, vu qu'avant d'écrire des bouquins j'étais musicien, et pas un mauvais, en plus, quand je m'y mettais ; d'ailleurs, parce que j'ai été musicien - je ne pouvais pas jouer avec les grands big bands syndiqués, ni avec les négros dans les clubs de jazz, mais c'est pas grave, parce que la musique, je la capte, je sais ce qu'elle veut dire et ce que donne la combinaison de mon expérience dans le domaine de ma détermination à écrire sur mon peuple d'Oakland et sur mon quartier -, bref, parce que j'ai été musicien, j'ai fini par tomber sur quelques astuces, quelques petits schémas bien pratiques quand j'écris, des schémas sonores et certaines façons de faire coïncider le rythme des mots avec la cadence du son. Je te raconte pas d'histoires, je pense vraiment à l'octave du mot au moment où tu l'entends, où tu l'as en tête quand t'es en train de lire, et si tu reviens un peu en arrière, ou si tu lis mon autre bouquin en prêtant l'oreille au ton de chaque mot, tu reconnaîtras des passages du Requiem de Mozart, de Kind of Blue de Miles Davis, ou de Suzie Q de Creedence.
Commenter  J’apprécie          110
Personne ne savait que je lisais tous ces bouquins. C'est pas le genre de truc qui s'avoue, dans mon quartier. Si tu racontes qu'au lieu de mater le match des Raiders ou de picoler de la bière tu lis des bouquins, merde, tout le monde va penser que t'es une tarlouze, plus personne ne t'adressera plus jamais la parole et, ce qui est clair, c'est que plus personne ne te fera plus jamais confiance, pas avec cette tête remplie de gentilles petites conneries artistiques de coco, cette tête dans les nuages qui regarde tout le monde de haut. Si tu lis des bouquins, eh ben, tu le gardes pour toi.
Commenter  J’apprécie          110
L' homme est venu sur Terre et l'homme la quittera, mais ses poubelles, elles, ses poubelles , elles perdureront.(p269)
Commenter  J’apprécie          110
La mission d'un musicien consiste à supprimer le bruit des hommes. À faire oublier le bruit des hommes en le remplaçant par un autre plus éloquent.
Commenter  J’apprécie          80
Ce qui m'a un peu détruit la tête, c'est que je vénérais Nietzsche et Marx à la fois ; or d'après le peu que j'en savais, leurs idées n'étaient pas trop compatibles. Marx était à fond pour le travailleur, le gars qui bosse sur un chantier de construction comme un malade pour l'enfoiré de riche ; Marx, il était pour tous les gars de chez Dick, il était pour moi. (…) Nietzsche pensait que les minables n'avaient que ce qu'ils méritaient, parce que les forts finissaient toujours par se relever, par conquérir et par se retrouver tout en haut de l'échelle, devenant ainsi les maîtres de la basse-cour. (…) le fait de lire ces deux Schleus m'a donc un peu détraqué. Je n'arrivais pas à décider si je voulais devenir le leader du plus grand syndicat international de l'histoire de l'humanité, ou bien le dictateur d'Oakland, Monsieur le Boss. Parce que, si je devenais un jour Monsieur le Boss, qu'est-ce que je penserais des travailleurs ? Et si je restais un simple travailleur, qu'est-ce que je penserais du Boss ? Lire des bouquins, bordel, c'était pas simple
Commenter  J’apprécie          60
Et toi, qui es en plein crise existentielle, j’ai un petit conseil à te donner : trouve-toi un putain de boulot.
Les pauvres vont pas chez le psy.
Ils vont bosser.
Et c’est exactement ce que tu devrais faire, espère de nase. Va construire une putain de pyramide. T’auras pas besoin d’un psy pour t’aider à surmonter tes angoisses et tes appréhensions. Le seul truc dont t’auras besoin, ce sera un bon bain, de la bouffe et une putain de bière.
Commenter  J’apprécie          50
Le père Camozzi était un expert en mariages. J'avais joué dans des mariages mexicains qui avaient tourné en guerre des gangs; une fois, je l'avais vu ouvrir le crâne de six gars avec une matraque qu'il cachait sous sa soutane. Au moment où il avait réglé leur compte à ces lascars, les gens avaient arrêté de se battre et s'étaient remis à picoler, pour bien souder les liens de la famille, cette famille qui venait de se former et qui ne pourrait plus se défaire.
Le père Camozzi a enfilé un bras dans sa soutane et il a sorti sa matraque - mon pote, je peux te dire qu'on a déblayé le passage, déblayé, déblayé, déblayé.
(P318)
Commenter  J’apprécie          50
Ce dont on a besoin, c’est d’une littérature imparfaite, d’une littérature qui ne tente pas de donner de l’ordre au chaos de l’existence, mais qui, au lieu de cela, essaie de représenter ce chaos en se servant du chaos, une littérature qui hurle à l’anarchie, apporte de l’anarchie, qui encourage, nourrit et relève la folie qu’est véritablement l’existence quand nos parents ne nous ont pas légué de compte épargne, quand on n’a pas d’assurance retraite, quand les jugements de divorce rétament le pauvre couillon qui n’avait pas de quoi se payer une bonne équipe d’avocats, une littérature qui dévoile la vie de ceux qui se font écrabouiller et détruire, ceux qui sont vraiment désespérés et, par conséquent, vraiment vivants, en harmonie avec le monde, les nerfs à vif et à deux doigts de péter un câble, comme ces transformateurs électriques sur lesquels on pisse dans la nuit noire d’Oakland.
Commenter  J’apprécie          50
Et toi, qui est en pleine crise existentielle, j'ai un petit conseil à te donner : trouve-toi un putain de boulot. Les pauvres vont pas chez le psy. Ils vont bosser.
Commenter  J’apprécie          40
Y a rien de plus beau que la volonté de vivre lorsqu’on baigne dans le désespoir absolu. L’espoir c’est pour les connards. Il n’y a que les grandes âmes pour comprendre la beauté du désespoir.
Commenter  J’apprécie          40





    Autres livres de Eric Miles Williamson (3) Voir plus

    Lecteurs (128) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2870 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}