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4,17

sur 203 notes
J'ai eu du mal à entrer dans ce roman, mais je me félicite d'avoir persévéré, parce que j'ai englouti les 500 dernières pages avec avidité. Je suis impressionnée par la créativité et la maîtrise de Jax Miller, qui semble tellement jeune...
Quelle histoire que celle de Candyland, d'une Amérique aux rêves brisés où ses pauvres personnages se cognent à la folie, au mal, aux coups du sort ! On est chez les laissés-pour-compte de la Rust Belt, sans aucun pathos, et il est question de violence, de déchirements, et surtout d'amour fou. C'est flamboyant, étourdissant, et rondement bien mené, et il ne faut pas hésiter à se plonger dans un tel chef d'oeuvre !
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J'aime les médiathèques pour une chose : on peut sortir des sentiers battus, sans risques. On peut être déçue d'un roman tout en ayant dépensé un minimum. Avec "Candyland", je suis ravie de ne pas avoir sorti ma CB. Jax Miller envoie ses lecteurs, tout droit au fin fond de l'Amérique, entre un parc d'attraction désaffecté, un village Amish et une montagne où les fabriquants de meth sont bien implantés. Les protagonistes sont bien mal partis pour mener une vie agréable. Ils n'ont aucune des bonnes clés pour s'en sortir et cumulent toutes les difficultés du monde, toutes les misères, toutes les souffrances, toutes les violences. En plus, d'un cruel manque d'envie d'aller vers l'avant. Toutes les cloches de la caricature se déclenchent, entraînant invraisemblances et incohérences. Au début du roman, on se demande ce qui a poussé Allison au meurtre. Mais on comprend très vite que sa situation l'empêchait de faire autre chose... Jax Miller retrace aussi le passé des personnages. Cela était bien inutile car ça rend le récit fouilli, perd les lecteurs...et rend le récit terriblement long et lent. Avait on besoin de toute cette surenchère sur plus de 30 ans ? Au final, le dénouement est plus que classique. On ne pouvait attendre autre chose. 

Face au titre, à la couverture et au résumé, j'attendais clairement autre chose. Cela dit, j'ai entendu plus de bien du premier roman de Jax Miller : "Les infâmes". A voir...
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C'est noir et sucré mais du style poisseux sur les doigts. un roman que je n'ai plus pu lâcher une fois commencé.
Une histoire qui se déroule sur plusieurs dizaines d'années au total, avec des flash back, de multiples personnages, le choc de plusieurs cultures sociales et religieuses, le tout dans une ambiance de vieille Amérique authentique.
Aucune longueur malgré l'épaisseur du roman, aucune incohérence ni ficelle habituelle, j'ai vraiment adoré ce mélange de roman social, de polar et d'intrigue psychologique. Une heureuse découverte
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Chaque mois, je me prends au jeu du poche du mois proposé par le Picabo River Book Club, je n'ai eu que de belles lectures jusqu'à présent mais celle-ci....
Quel livre ! Wouah ! Un vrai coup de coeur pour cette fin d'année ! Percutant, violent, émouvant.... toujours beau et passionnant !
Une plongée vertigineuse dans un monde plein de désespoir et de noirceur...des personnages englués dans une ville moribonde, abandonnée, sans espoir...

Dans un coin rural des Etats-Unis, au pied des Appalaches, Cane ancienne ville minière désaffectée est aux mains de trois familles qui trafiquent alcool, drogue, meth... . Les mines sont maintenant abandonnées, mais le noir du charbon subsiste et la misère est omniprésente... Candyland, ancien parc d'attraction "coeur sucré de l'Amérique" témoigne d'une douceur de vivre passée
Sadie, ancienne amish, perpétue la tradition avec sa confiserie qu'elle tient avec passion et savoir-faire.

Thomas son fils, un célibataire convoité est assassiné par Allison, une droguée dont le père David a fait de la prison, l'affaire pourrait être vite pliée mais il n'en sera rien... Braxton, flic alcoolique sur le point de prendre sa retraite va s'occuper de l'affaire malgré son implication personnelle. Parallèlement, trois jeunes garçons du clan Heinz, les redoutables montagnards, ont disparu et c'est vers lui que la chef de clan se tourne, il est le seul en qui elle a confiance.

Avec ces faits divers de départ, Jax Miller construit un récit incroyable dont la tension progresse constamment, avec une maîtrise impeccable. Les personnages, au centre du récit, s'affrontent, s'aiment, se haïssent, se cherchent.... Des aller-retours entre le passé et le présent distillent peu à peu des secrets enfouis, des surprises renversantes et décryptent les relations intenses et tellement complexes entre les protagonistes. Aucun manichéisme, chacun est un être profond, ambivalent, capable du pire comme du meilleur et l'on ne peut que s'attacher à chacun d'eux, tellement humains, décrits avec tant de justesse, dont les souffrances morales et/ou physique ont façonné le caractère... C'est en apnée que l'on tourne les pages de ce récit trouble, perturbant par ses multiples retournements, ses changements de perspectives... Un récit foisonnant qui tel des boites gigognes, recèle révélation après révélation, laissant le lecteur à bout de souffle au milieu des emballages déchirés jusqu'au coeur même du drame, jusqu'à la vérité nue, cruelle...

J'ai tellement aimé l'écriture sensible, vivante, forte, imagée et l'ambiance, ce fort contraste entre la noirceur, le crime, la violence et la "pureté" des amish qui sont au coeur de l'intrigue, la naïveté et l'insouciance de la jeunesse, les sucreries raffinées et j'ai terminé le livre, le ventre vrillé : tant de passions, tant d'amour, tant de haine aussi...et une jeunesse sacrifiée ... si émue par tous ces personnages humains, inoubliables : Sadie, Braxton, David, Allison, tellement amochée, désabusé, résigné...

Un grand merci à Merci à Léa , au Picabo River Book Club et aux éditions J'ai Lu pour cette formidable découverte...

Je vais de ce pas commander l'autre livre de l'auteur, il me le faut absolument !

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Désespoir, désolation, jalousie, vengeance, corruption, addiction , amour contrarié sont les quelques ingrédients détonnants qui servent de combustible à "Candyland ".
Une histoire incroyable basée sur des personnages dont les destins croisés- ou peut être seulement de malheureux hasards - sont la cause des funestes événements qui vont endeuiller la petite ville de Cane, Pennsylvanie. Une ville autrefois prospère grâce à son riche bassin minier où la grandiose fête foraine . Candyland, attirait la population de la région voire au-delà .
Quelques décennies plus tard cette ville de l'ancienne "Rust Belt" n'est plus que l'ombre d'elle même et il y a bien longtemps que les carcasses des manèges désertés n'en finissent plus de rouiller , devenant un terrain fertile pour les trafics en tout genre et de meth en particulier. Parmi les habitants de cette municipalité en détresse , trois familles continuent à marquer son destin chaotique : les Kendriks , les Heinz et les Wolf. Trois familles qui ont du s'adapter aux nouvelles conditions économiques : l'une en continuant de trafiquer de la gnôle , l'autre de la drogue et la dernière en donnant à la ville un policier alcoolique et un cousin , qui continue l'abstinence à l'alcool tout en ayant du mal à se défaire de l'étiquette de meurtrier alors même qu'il a payé sa dette à la société. le comté de Cane jouxte celui de Vinegar où subsiste encore une communauté Amish figé dans des coutumes et dans une langue datant du XIX ème siècle .Une fois par an les jeunes adolescents Amish ont l'autorisation de découvrir le monde des "anglais " , de partager les sensations inédites qu'offre le fameux Candyland ou l'absorption immodérée d'alcool en tout genre durant cette soirée particulière du Rumspringa . C'est à cette occasion, en 1982 , que la jeune Sadie Gingerich va découvrir l'amour de sa vie ,Braxton Kendriks , futur grand joueur de football.Mais des circonstances défavorables vont ruiner leurs projets . Cet événement va alors être l'un des principaux facteurs déclencheurs, direct ou indirect , de meurtres et de disparitions qui vont avoir lieu 34 ans plus tard .

Un livre qui nous plonge dans le côté sombre de l' Amérique , dans cette région post industrielle en déclin comme la population qui fuit des activités en baisse et un climat très rigoureux . Les personnages de ce roman sont à l'avenant . L'avenir est incertain et ils tentent d'oublier leurs conditions dans la consommation extrême d'alcool et de stupéfiants. C'est aussi ce qui rend émouvant le personnage de Sadie dont l'innocence et la naïveté originelle se transforme peu à peu en folie qu'elle tente de contenir en concevant des recettes sucrées . L'auteur joue parfaitement avec l'atmosphère oppressante et glaciale des saisons qui se succèdent comme les événements tragiques
Les flashbacks alternent entre 1982 et aujourd'hui laissant progressivement , lors de l'alternance des saisons , les secrets percer et survenir l'inévitable sans que le lecteur puisse le deviner un seul instant. La galerie des personnages est de toute beauté et apportent une dramaturgie implacable à ce récit judicieusement scénarisé.
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En couverture de Candyland, on voit une grande roue, mais ce sont plutôt les montagnes russes qui illustrent mon ressenti de lecture. Des moments de réel intérêt alternés avec des passages qui m'ont vraiment barbé.

Dès la lecture du quatrième de couverture, j'ai eu peur de ce que donnerait la centralité de personnages Amish et je n'ai pas eu d'agréable surprise. Je ne vois vraiment pas ce que ça apporte, si ce n'est d'enfiler quelques clichés comme des perles qu'on retrouve dans tous les bouquins ricains intégrant des amish (dont le personnage non-amish qui déboule chez eux et dit avoir l'impression d'avoir fait un voyage dans le temps, l'innocence des amish débarquant dans notre monde…). D'ailleurs j'ai trouvé qu'il y avait trop de clichés éculés dans le roman, pas mal d'expressions très bateaux au sens douteux (après, il m'est difficile de distinguer ce qui tient de l'autrice ou de la traductrice, et, puisque j'aborde les étapes suivant la rédaction, j'ai été effaré par le nombre de coquilles laissées par Flammarion).

A l'inverse, j'ai été séduit par les lieux de l'intrigue, l'ancienne ville minière rongée par la drogue et le chômage et en même temps dans une région très isolée et rurale, au climat extrêmement dur. Je suis cependant resté frustré par le manque d'exploitation de cette ambiance si particulière.

Globalement les personnages principaux sont consistants et intéressants, ce n'est hélas pas le cas de tous le personnages secondaires, parfois juste agaçants (à l'exception des montagnards rustres et retranchés hors de la société, sauf quand il s'agit d'y écouler leur gnôle clandestine et surtout leur meth maison).

Les hauts et les bas, sont aussi l'apanage de l'intrigue. Par moment, je m'y suis plongé, puis je décrochais ou étais déçu de retournements cousus de fil blanc. Sans spoiler, il en est pourtant un (à la fin) qui est intéressant et (pour ma part) inattendu. Mais au final, il est trop tardif ou trop in petto pour qu'on l'attende avec impatience et pas assez bouleversant pour provoquer la jubilation de reconsidérer tout le bouquin sous un jour nouveau. La construction est de bonne facture, rien à redire là-dessus, mais ça manque de loopings, les montagnes russes ne se muent jamais en grand huit. Bref, pas un mauvais bouquin, mais je ne suis pas convaincu pour autant, trop de pages m'ont ennuyé ou agacé, et je suis assez surpris de voir combien de personnes aux goûts proches des miens l'ont adulé.

Chronique rédigée dans le cadre d'une série de 12 articles sur les romans sélectionnés pour le 2ème tour des trophées 813 2018. Vous pouvez trouver l'intégralité des chroniques sur
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Candyland possèdent d'indéniables qualités et Jax Miller confirme son talent après son très bon premier roman Les infâmes. L'écriture est riche, les personnages sombres et tous doivent faire face à un destin cruel. Ce roman est très noir et sa principale réussite tient à la façon dont est dévoilé progressivement, et par de très "éclairants" flash back, l'histoire dans son ensemble et dans toute sa complexité. Personnellement, je déplore juste quelques longueurs, et je suis persuadé que j'aurais encore plus apprécié Candyland s'il avait été un peu moins long.
Il n'en reste pas moins un très bon "polar noir rural" digne des plus belles réussites du genre telles que Bull Mountain de Brian Panovitch, le Diable tout le Temps de Donald Ray Pollock ou encore Là où les lumières se perdent de David Joy.
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Quel pied !

Le seul bémol que j'aurais à souligner sont quelques erreurs que je suppose de traduction (version poche), pas si fréquentes que cela mais suffisamment maladroites et fausses pour être remarquées et retenues. Pour que tout le monde puisse comprendre de quelles erreurs il s'agit : « du coin du l'oeil » est un très bon exemple. « Tous les trois stériles » alors que l'on parle de trois femmes. Et des petites phrases grinçantes comme celles-ci on en retrouve quelques unes et au final, très peu par rapport au nombre de pages (639), mais elles restent en tête tout de même.
À part ça, il y avait bien longtemps que je n'avais pas pris un tel plaisir à lire un bouquin et à enchaîner les heures de lecture jusqu'à en avoir les cernes qui me tombent sur les pieds. L'intrigue, très riche, garde le lecteur pendu aux mots de l'auteur du début à la fin sans aucun temps mort. Et quelle performance des personnages ! Quel travail minutieux et intelligent sur ces personnages meurtris, névrosés, malheureux. Ces Sadie et autres Braxton qui ont vécu le pire, certes, mais dont on n'imagine absolument pas leur seconde facette ! Tous les personnages de cette intrigue montrent, à un moment donné, leur second visage ou au moins un autre moins beau ou au contraire plus lumineux. le flic détestable parce que véreux, désagréable et névrosé montre un côté affectueux, tendre et attachant sous une épaisse couche "d'événements de la vie qui font que". À l'inverse ceux que l'on pensait être des victimes d'une ville qui se meurt, ceux qui n'avaient rien demandé à personne, ceux qui ont perdu un enfant, une épouse, un mari ou une occasion, avaient peut-être en réalité bien plus de choses à cacher qu'on ne le pensait. Et c'est aussi cela qui fait la richesse de cette intrigue : les révélations au compte-gouttes sur tous les personnages, entraînant certains autres dans leur chute, délivrant d'autres d'un fardeau ou d'une injustice, parce qu'à Cane, tout se sait, tout se dit mais tout se cache aussi.

L'intrigue est construite de sorte que le lecteur en prenne toujours plein la vue, qu'à chaque révélation l'histoire soit renversée en prenant un nouveau départ tout en donnant aux personnages un nouveau visage moins luxuriant ou au contraire plus humain. Et c'est vraiment bien réussi !
Ayant adoré l'intrigue dans sa globalité, j'avais peur de la fin soufflé, ce qui m'arrive quand même assez souvent finalement. Surtout quand j'aime beaucoup une intrigue. Et non, pas cette fois-ci. Entre déchirement et soulagement, le dénouement, comme beaucoup de passages d'ailleurs, m'a tiré mes dernières larmes comme pour me marquer une dernière fois. Parce que Candyland et moi ne pouvions pas nous quitter sans une derrière gifle, ç'aurait été gâché tout le brillant travail fait en amont par l'auteur qui, indéniablement, a un talent monstrueux.
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À une semaine de la retraite Braxton trouve le cadavre d'un homme déchiqueté par un ours après avoir été poignardé. C'est sa nièce, qu'il a élevé comme sa fille, qui est accusée .Mais qu'est ce qui a pu pousser cette ancienne droguée à la meth à tuer l'homme qui l'a aidé à arrêter et avec qui elle vivait le grand amour ?

Un gros coup de coeur pour cette histoire décrite avec un style très imagé que j'ai adoré.
Jax Miller nous engouffre dans une ville où il ne fait pas bon vivre et qui carbure à la gnole et à la meth. Les personnages sont sombres meurtris et se torturent à cause de leur passé qui les écrase tout au long de l'histoire. Ils sont alcooliques, criminels mais l'auteur arrive à nous les faire apprécier et à en extraire du bon.
Je me suis demandée si je préférais les infâmes du même auteur mais avec Candyland, Jax MIller va quand même beaucoup de loin dans C'est plus noir, plus sombre, étouffant et malgré le fait qu'un des personnages principaux tienne une boutique de sucrerie on sent bien le goût métallique et graveleux laissé par l'histoire et tout le contexte. Les éléments de l'enquête sont magnifiquement ficelés. Elle se dévoile en nous laissant bouche bée mais tout est cohérent, tout nous surprend mais rien ne vient comme un cheveux sur la soupe.
C'est juste superbement écrit, mené, conté. On est pris et traîné dans l'histoire !!

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Je ne lisais plus de polars depuis un moment ,mais ce roman m'a subjuguée par son intelligence et sa compréhension des personnages et au-delà d'une Amérique loin des mégapoles , fascinante et effrayante à la fois. L'intrigue est extraordinaire et les personnages complexes et riches à souhaits.Un très grand roman.
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