Pour ce deuxième tome de Sin City,
Frank Miller ne change pas sa ligne de conduite. Exercice de style qui pousse à son paroxysme les motifs du roman noir, "J'ai tué pour elle" met en scène un privé solitaire et démoli qui se retrouve dans les griffes d'Ava, son ancienne maîtresse qui l'avait abandonné, non sans voir détruit sa vie, méthodiquement, cruellement. Mais Ava est de ces femmes pour qui vous pourriez tuer sans vous posez de question. Dwight n'est pas près à se laisser embarquer une nouvelle fois. Mais Ava semble sincèrement dans les ennuis jusqu'au cou...
Femme fatale, mortellement fatale, prive miteux, des gueules pas possible, des bas-fonds d'une violence apocalyptoique. L'excès est permanent, magnifié par un dessin d'une redoutable efficacité. Miller est le mître du noir et blanc. D'une palette aussi basique, il tire un parti époustouflant, entre ombres et lumières. le résultat est bluffant et ferait presque oublier que derrière cette noirceur se dissimule une idéologie pas toujours très nette. Mais Sin City, ville de tous les vices, ne s'en formalise pas. Elle sait qu'elle n'est qu'un cloaque, et quyerien de bon ne peut s'y dérouler.