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4,1

sur 985 notes
Une histoire qui nous plonge bien dans une ambiance, un climat et un lieu. Même si les descriptions ne permettent pas forcément de visualiser avec précision les lieux, j'ai eu l'impression d'y être. le récit est assez long pour arriver à la catastrophe prévisible mais bien conduite. La fin est saisissante, même si on peut se demander si l'histoire entre les deux femmes est crédible. le récit est écrit assez platement et se lit facilement. Et l'on apprend avec horreur qu'il s'agit d'un récit inspiré de l'histoire...
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Une tempête plus violente que les autres décime Vardo. Ses hommes ne reviendront pas de leur sortie en pêche, laissant le village dans les mains de leurs femmes. Dépassant leur chagrin, la petite communauté se retrousse les manches. Pour tenir bon, elle prend peu à peu les travaux alors portés par leur père ou leur époux.
Mais peut-on laisser des femmes vivre comme des hommes dans la Norvège du XVIIème siècle ? N'est-ce pas le démon qui est à l'oeuvre ? Qui plus est, si certaines ne suivent pas exactement les préceptes de la religion rigoriste du temps ou d'autres, autochtones, délaissent les pratiques venues de la ville pour leurs coutumes. Absolom Cornet, sinistre clergyman écossais, éradicateur de sorcières, est chargé par le pouvoir central de ramener l'ordre et la foi.
Son arrivée va aviver les tensions dans une assemblée déjà éprouvée. Dissensions, jalousies et dénonciations se rajoutent aux malheurs du temps sans compter sur l'amitié naissante entre Ursa, l'épouse d'Absolom, et Maren.
Inspirée de faits réels, « les graciées » frappent par la force de sa prose. Ses personnages aussi secs qu'un coup de trinque, inflexibles à toutes concessions, trouvent un écho avec une nature inhospitalière. Les croyances et les religions s'opposent dans un continuum étourdissant de bêtises et de violence.
Sous une forme romanesque débarrassée de ses fanfreluches, Kiran Millwood Hargrave nous livre une histoire intemporelle où il est question de survie, de la place des femmes, des religions, du prix à payer pour vivre une vie émancipée du carcan moral et de l'influence de l'environnement sur les femmes et les hommes. Matière à bien des réflexions.
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Ce livre fait écho avec un autre livre que je suis en train de lire Sorcières de Mona Chollet et je commencerai par une citation de WITCH tirée de ce livre : « Si vous êtes une femme et que vous osez regarder à l'intérieur de vous-même alors vous êtes une sorcière. ». « Les grandes chasses aux sorcières ont débuté vers 1400 pour prendre de l'ampleur vers 1560. L'écrasante majorité des condamnations ont été le fait de cours civiles. Des hommes ont été exécutés mais la misogynie a été au coeur des persécutions. Dans les procès, les femmes ont représenté 80% des accusés et 85% des condamnés. »

Le grand nord n'est pas épargné et même les îles lointaines et reculées (L'île de Vardo se situe au nord de la Norvège) n'échappent pas au jugement inquisiteur, fanatique et cruel des dévots. Ce roman est basé sur une histoire vraie tellement atroce qu'encore aujourd'hui l'île de Vardo se souvient du jour où 91 personnes (77 femmes et 14 hommes) ont été exécutées, leur mémorial de Steilneset commémore ce massacre.

Après ce petit topo historique, revenons au livre Les Graciées, l'autrice nous conte l'histoire romancée, de ce drame monstrueux et funeste qui va se passer sur cette île. Pour cela, elle choisie de nous faire vivre cette histoire à travers les yeux de deux jeunes femmes, Maren l'insulaire, qui a eu une vie rude et Ursa la citadine choyée qui arrive du continent. Bien qu'elles soient de deux mondes différents, les épreuves qu'elles vont subir sur cette île vont les rapprocher et les lier à jamais.

Je suis sortie de ce roman à la fois touchée et prise aux tripes. La chasse aux sorcières est la chasse à la liberté des femmes. L'indépendance de ces femmes est symbolisée par leur île et la force de la nature qui leur a donné cette liberté inattendue et non désirée par ailleurs. Sur cette île sans homme (sauf le pasteur et les enfants, mais qui ne représentent pas la masculinité), les femmes se débrouillent seules pour survivre. S'en est trop pour le patriarcat, il faut remettre ces femmes au pas. Mais toutes les femmes ne sont pas solidaires, et certaines préfèrent se ranger du côté de la puissance autoritaire, quitte à commettre l'irréparable.

Même si j'ai beaucoup apprécié ce roman, j'ai trouvé que certains contextes n'étaient pas assez approfondis par exemple la vie des Samis, les relations et l'organisation entre les femmes du village, leur vie sans les hommes, ce qu'elles ressentent, vont-elles voir les marins, leur coutumes… Je trouve que l'autrice a parfois passé du temps sur des détails non importants à mes yeux.

Mais c'est un roman qui mérite d'être lu car il nous parle de tolérance, de choix, de liberté et encore aujourd'hui cette histoire résonne et montre que le fanatisme quel qu'il soit mène toujours à la souffrance et au désastre.
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Un superbe roman basé sur des faits historiques datant du XVIIème siècle, un village de pêcheurs perdu au nord de la Norvège, une tempête emporte 40 des hommes du village.... la communauté uniquement constituée de femmes (sauf le curé) va essayer de survivre, cela aurait déjà suffi à écrire une superbe histoire, mais 3 ans plus tard la venue d'un Écossais, autoritaire, violent un rien fanatique, accompagné de son épouse Ursa une Norvégienne, l'héroïne du roman, l'arrivée de ce couple sur la petite île va relancer l'histoire avec une chasse aux sorcières qui auraient, selon certaines, déclenché cette maudite tempête.
Des personnages marquants : terrifiants, fanatiques, romantiques, passionnés, attachants, d'un extrême à l'autre. Autant on s'attache à certains personnages, autant on a de la haine pour d'autres.
Une très belle histoire, très bien menée avec des thèmes toujours actuels comme l'intolérance, la soumission des femmes, le racisme, le rôle des croyances et des religions ou l'amitié. Tout cela peut faire froid dans le dos, et donne un livre passionnant que l'on ne peut lâcher sans connaître le dénouement. Une excellente lecture.
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Depuis que j'ai refermé "Les Graciées", Maren et Ursa , les héroînes et narratrices, sont restées ancrées dans mes pensées. J'ai également repensé fréquemment aux paysages rudes et glacés du Nord-Est de la Norvège et à la petite île de Vardø, perdue aux confins du cercle polaire.
Et durant ma lecture, la folie , la barbarie des hommes (ici au 17ème siècle, mais malheureusement toujours présente) m'a nouée plusieurs fois les tripes.
Le récit, puissamment immersif, monte crescendo dans cette bourgade dont le quotidien à basculé lors d'une tempête violente et brutale où quasiment tous les hommes sont morts noyés.
Les femmes survivantes, "les graciées" vont vite se scinder en deux groupes, les réalistes dont Maren fait partie et qui vont, par la force des choses, se substituer aux hommes dans les tâches quotidiennes (superbe scène de la pèche) et les dévotes qui ne voient leur salut que dans la prière et dans la présence du nouveau pasteur.
Trois années vont s'écouler pendant lesquelles la chasse aux sorcières fait rage dans le nord de l'Europe et va atteindre Vardø avec l'envoi d'un seigneur venu d'Ecosse. Ce dernier, nommé par le roi, va s'adjoindre un délégué, le pieux Absalom Cornet, qui va débarquer avec sa très jeune épouse inexpérimenté, Ursula.
Entre Maren et Ursa, que tout oppose, des liens solides vont se nouer, l'une aidant l'autre, toutes deux se rapprochant au fil des jours, se réconfortant dans ce monde glacial et menaçant dans lequel croyances, médisances et dénonciations vont conduire le piège à se refermer.
Au delà des nombreux éléments essentiels et toujours d'actualités qui sont évoqués dans ce livre puissamment féministe et engagé (sororité face au patriarcat, émancipation des femmes, peuple indigène aux traditions incomprises, ignorance, fanatisme religieux...) cette histoire tragique,inspirée d'évènements réels ,m'a profondément touchée et bouleversée.
Un roman terrifiant, captivant, inoubliable.
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Ce roman est terrible, je vous le dis tout de suite. Terrible mais nécessaire. Quand on pense à la chasse aux sorcières des siècles passées, on se dit souvent que c'était un autre temps.

Mais malheureusement, la société humaine cherche toujours un bouc-émissaire (de façon plus ou moins consciente).

Les graciées est rédigé dans style aride ; mais l'intrigue le vaut bien. Ce roman est d'une beauté et d'une violence à couper le souffle.
L'autrice revient autour de la figure de la sorcière et ce qu'elle a réellement représenté pour la société patriarcale du XVIIème siècle. Et ça fait mal.

Parce que dans une telle situation, il est si facile de s'attaquer aux femmes qui se démarquent un peu trop, qui dépassent un peu trop de la norme. Les deux protagonistes du roman (Maren et Ursa) nouent une relation très forte dans un contexte effroyable : les hommes de Vardo (qui n'étaient pas parfaits) sont morts noyés et celui qui vient d'Ecosse en colonisateur moraliste (ne comprenant évidemment rien aux coutumes locales) est un sacré connard.
Et le pire, c'est que ce roman se base sur des faits réels.

Les procès de sorcières dans les régions nordiques ont été une véritable catastrophe (et pas que là-bas, comme nous le rappelle Sorcières de Mona Chollet). L'autrice brode une intrigue captivante dans un contexte absolument terrifiant. Et c'est là que réside la beauté des Graciées.

Comment faire confiance dans un climat si hostile ? Comment ne pas croire à la toute puissance de ce que l'on ne comprend pas ?

Les femmes des Graciées sont loin d'être des savantes et elles gèrent comme elles peuvent (souvent mal, oui) ; mais ce roman nous montre que dans un contexte de stress, la situation peut très vite déraper.

Une leçon qu'il est essentiel de se rappeler en toutes circonstances.

Toujours est-il que si tu veux lire un bon roman de démystification sur la sorcellerie, Les Graciées est là pour toi .


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roman historique d'après un fait vécu.

Le 24 décembre 1617 le Finnmark oriental en Norvège du nord subit une tempête aussi grosse que imprévue. La majorité des hommes de la communauté était en mer. La force des vents et des vagues fait couler dix bateaux et mourir une quarantaine d'hommes. Les femmes restées à la maison se retrouvent veuves et chefs de famille. Suite à cet événement une chasse aux sorcières est lancée. On accuse certaines femmes d'avoir jeté un sort afin que leurs maris disparaissent. En hiver et au printemps 1621, le procès de Mari Jørgensdatter à lieu dans la forteresse de Vardøhus près du village de Vardø. Sous la torture, Mari avoue que des sorcières du village étaient responsables de la grande tempête de 1617. Ce roman raconte de façon romancée, cet événement qui m'était tout-à-fait inconnu !
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Je suis franchement subjuguée par ce roman. C'est rare de trouver des récits aussi puissants. Puissant par ses personnages, quasi exclusivement féminins, Maren, Ursa, Kirsten, Diinna. Quel plaisir de les découvrir au fil de pages, des lignes, d'apprivoiser leur force, leur caractère et leur destin. Puissant par le décor, un village du Grand Nord, 15ème siècle, vidé de ses hommes après qu'une tempête a fait couler leur bateau de pêche. Puissant par toutes les émotions que l'on ressent, la haine, la peur, le personnage d'Absalom si bien introduit. Tout est nuancé, poétique, glaçant à tellement de niveaux. J'en ressors différente, et c'est comme ça qu'on reconnaît des coups de coeur.
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Dans le nord de la Norvège, au début du 17eme siècle, sur une île isolée, vit une communauté. Quand une tempête emporte la majorité des hommes du village, les femmes décident d'une nouvelle organisation du quotidien. On y découvre de fortes personnalités parfois alliées parfois opposées.
On y suit Maren qui a perdu son père, son frère et son futur époux dans la tempête. Elle essaie de se créer un nouvel équilibre au sein de son foyer auprès d'une mère meurtrie, d'une belle soeur issue d'une autre communauté et que les évènements ont repliée sur elle même et d'un neveu seul espoir de tisser de nouveau des liens entre les femmes.
En parallèle,on suit les premiers pas d'Ursula dans sa vie de femme. Elle vient d'être promise à un homme dont elle ne sait rien. Mais qui la conduit sur l'Ile de Vardo car il doit y accomplir une tâche pour le roi.
Les destins de tous ces personnages vont se lier.
Un grand bol d'air froid nous emporte dans ce roman. Si le début et la fin du roman ont un rythme qui emporte le lecteur, je déplore quelques longueurs au coeur du roman.
Une lecture enrichissante sur une période et un territoire plutôt méconnus.
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Un très beau roman historique qui nous mène dans les territoires sauvages et rudes du Finnmark pour assister à une redoutable chasse aux sorcières, inspirée de faits réels. le roi Christian IV, désirait christianiser une région échappant encore à son contrôle, en particulier ce peuple nomade aux traditions chamaniques, les Samis. Ce roman nous dresse le portrait de femmes soumises au poids des traditions et des préjugés … il raconte comment le fanatisme et l'intolérance conduisent à l'absurde avec l'aide des plus sensibles au jugement.
Le résumé : A l'extrême nord-Est de la Finlande, se trouve VardØ, un village de pêcheurs soumis aux rudesses du climat et aux caprices de la mer. le 24 décembre 1617, une tempête monstrueuse cause un drame : quarante pêcheurs disparaissent noyés et avec eux, presque tous les hommes du village ! Les femmes éplorées sont livrées à elles-mêmes et n'ont d'autre choix que trouver les moyens de survivre même si certaines tâches ne sont pas censées faire partie de leurs fonctions aux yeux de certaines grenouilles de bénitier… C'est l'arrivée d'Absalom Cornet, accompagné de sa charmante épouse norvégienne Ursa, qui déclenchera des tensions au sein de cette communauté isolée et d'apparence solidaire. M. Cornet a été nommé délégué du roi pour remettre de l'ordre et déceler les moindres signes de croyances ou pratiques contraires aux lois. Il prend ses fonctions très à coeur mais jusqu'où est-il capable d'aller ? Sa jeune épouse Ursa, citadine mariée de force à Absalom, n'est pas au bout de ses découvertes dans cette terre sauvage. Heureusement, elle peut compter sur l'amitié de Maren, une jeune autochtone qui a perdu son fiancé, son frère et son père dans la tempête.
Un style fluide et un univers des plus dépaysants. L'auteur a su donner vie à cette tragédie du passé en décrivant avec modernité et finesse les relations qui se jouent entre les êtres confinés dans cet univers hostile, en particulier entre les femmes.
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