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Citations sur L'homme qui avait soif (20)

Dehors, le ciel était lumineux, il commençait à faire jour. Ciel d'automne, froid d'automne. Hisao se mit à courir le long des bâtiments. Lorsqu'il aperçut la route d'Aomori, il ralentit, passa sous les arbres en partie dénudés et commença dejà à se souvenir de Keisuke.
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En buvant, la vie était revenue, et avec elle comme à chaque fois le souffle amer de la réalité.
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Alors l'alcool et la fatigue le couchèrent sur le dos, il roula sur le côté, ramena ses bras et ses jambes et se blottit dans le sable, un peu au chaud, un peu au froid, le ventre plein. Il entendit des sons, des mots, le bois qui craquait. Il eut une pensée pour Shigeko, il entendit encore Keisuke, des sons, la mer, le bois qui craquait. Il se souvient du chien, du vieillard. Il serra Mme Taïmaki dans ses bras comme la nuit dernière. Il entendit le bois, la mer, puis plus rien.
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Il y avait longtemps que la chanson était finie. Ils étaient assis, se faisaient face, et chacun pour soi écoutait les battements de son cœur. La poussière et l’effroi les avaient asséchés. La soif revenait, mais ils attendaient que le jour arrive, que des rais de lumière apparaissent entre les pierres éboulées. Ils ne voulaient plus retourner dans le noir à la recherche des bidons, toucher les cadavres, risquer de poser une main sur leurs visages, leurs cheveux. Hisao regardait sans cesse vers là où il pensait que le jour allait venir. Jamais il n’avait connu une telle obscurité. (…) Et dans ces ténèbres, le temps s’écoulait d’une façon inhabituelle. On aurait dit une matière sans début ni fin, une chose inerte.
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ils restèrent un moment debout dans l’obscurité complète, ne pouvant ni parler ni bouger, respirant comme des chiens monstrueux. Puis Takeshi dit tout bas : ‘Sergent Tappei on est revenus.’ Ils attendirent la réponse. Rien, le silence. ‘Sergent Tappei !’ Le silence, et les autres, comment les appeler, ils ne connaissaient par leurs noms. Mais de toute façon, quelque chose, une voix à l’intérieur d’eux leur disait que le souffle de l’explosion leur avait à tous déchiré la poitrine. Soudain le calme revint, la montagne cessa de bouger, ils crachèrent la poussière, ils s’essuyèrent la bouche, arrêtèrent de trembler, s’accroupirent, et ainsi commença leur vie dans le noir.
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Takeshi dit :"Je ne sais pas si c'est comme nous rendre, que de sortir là. Je ne connais rien de la vie, et toi qu'est-ce que tu sais ?"
Hisao dit : "Moi je voudrais vivre, tout comme toi, Takeshi."
Takeshi dit soudain avec un grand calme : "Rien ne nous oblige à sortir. Mais au moins faisons un trou pour respirer et pour voir où sont les bidons."
Hisao dit : "Tu as raison, oui, faire un trou pour respirer, ce n'est pas nous rendre."
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La douleur qui les avait réveillés grandissait à l'intérieur d'eux comme un animal monstrueux.
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Il y eut un coup de vent sur la route Des arbres sous lesquels Hisao passait, , des feuilles rouges, jaunes, blanches, s'envolèrent par milliers. Lorsque le vent fut parti, elles retombèrent partout autour de lui, et certaines se posaient sur lui. Sans s'arrêter de marcher il leva la tête et ouvrit les bras. Il ressentait presque de la joie à voir ainsi quelques feuilles se poser sur ses bras, ses épaules.
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Mais qu'est ce que c'était l'ennemi ? Un train fonçant à toute allure sur la montagne. De l'acier assourdissant, des coups sourds. C'était ça l'ennemi. ça ne voulait rien dire.
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A la pensée de ces cadavres, de les savoir là sans les voir, Hisao se mit à trembler. Ses bras se mouvaient tout seuls, comme sous le froid. Takeshi fredonna un air, sans mots au début. Il fredonnait justement pour se donner le temps d’en trouver. Il aurait pu continuer comme ça, car déjà Hisao, bien que tremblant toujours, se sentait mieux. Rien que d’entendre la voix de Takeshi, son anxiété s’écoulait comme par une brèche, et sa poitrine se desserrait. C’est que dans cette obscurité, le silence pesait sur eux comme une forêt d’arbres morts. Soudain les mots vinrent. La chanson parlait de deux bougies qu’ils avaient volées et cachées. Elle disait qu’un jour ils retourneraient les chercher pour se rappeler combien elles leur avaient manqué.
Hisao tremblait toujours, contre ça il ne pouvait rien, mais il se sentait bercé, et heureux d’avoir compris du premier coup de quoi parlait la chanson. Lorsqu’elle fut finie, Takeshi recommença à chanter. Une explosion l’interrompit, mais elle était si lointaine et assourdie, qu’elle en était presque rassurante. Takeshi attendit que son écho soit éteint, puis reprit du début et alla jusqu’au bout
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