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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Grégoire est-il sensible ? Depuis que j'ai tourné la dernière page du roman d'Isabelle Minière, je m'interroge sur ce personnage-narrateur qui utilise pour décrypter le monde une grille de lecture inhabituelle. C'est avec une apparente candeur qu'il raconte sa vie passée et présente. Candeur ou ironie suprême ? Je m'interroge. Tout se passe comme si les évènements n'avaient aucune prise sur lui. La vie glisse sans le pénétrer. Quoique... Un geste d'une violence instinctive prouve qu'il n'est pas si imperméable que ses mots veulent le dire. Et si tout n'était justement qu'une histoire de mots ? Un roman où le langage tiendrait un rôle inédit (au sens littéral et figuré !), un rôle central ? Car, en définitive, Grégoire superpose sa vision des choses à celle des autres personnages et du lecteur. Mais c'est une superposition imparfaite avec des décalages infinis que les mots mettent en évidence. Il y a du jeu là-dedans ! Au sens de l'intervalle entre deux pièces et au sens de l'activité ludique. Il y a du jeu entre sa perception des choses et l'interprétation qu'il en fait, comme le complet changement de point de vue que suscite un infime déplacement. Et que suis-je en train de faire, moi, la lectrice ? Je m'interroge. Grégoire est-il sensible ?" Innocensible" ? Je m'interroge...
Le roman d'Isabelle Minière offre ce superbe et trop rare cadeau d'une histoire qui ne se résout pas à l'apparente simplicité de la narration mais qui garde son épaisseur et ne distribue ses richesses qu'en instaurant une profonde connivence avec le lecteur. La lecture se poursuit bien après le dernier mot puisque je m'interroge encore. Et diantre ! Que j'aime ça !
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C'est une histoire assez déroutante, écrite à la première personne et qui fait état, au jour le jour, d'anecdotes ou d'événements perçus au travers du regard sans malice d'un personnage étrange à force d'innocence.
Pour lui, vivre semble une sorte de film permanent dont il participe mais surtout auquel il assiste, tel un spectateur face à un écran de cinéma.
Mais est-il vraiment sensible ? N'aurait-il pas plutôt relégué sa sensibilité aux oubliettes le jour où sa mère a prononcé cette sentence : « Je t'aurais pas connu, tu m'aurais pas manqué » ?
Il semblerait que ses émotions aient alors été mises sous chape pour éviter le ressenti d'une trop forte souffrance et qu'il ait décidé de se cantonner à une simple et plate constatation des faits extérieurs, en ne laissant filtrer qu'une unique motivation humaine : la gentillesse.
Une belle écriture pour un roman fascinant et énigmatique.
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Grégoire n'est pas un garçon comme les autres. C'est Agathe qui le dit : "Toi, Grégoire, tu es naturel, tu es comme tu es, tu ne fais pas semblant d'être quelqu'un d'autre". Elle est gentille Agathe.
Mais Grégoire est surtout un garçon innocent, naïf, qui vit dans son monde. Et fatalement ses réactions sont incomprises. Comme l'étranger de Camus, Il ne réagit pas comme il devrait, il n'est pas dans la norme.
Sauf qu'en fait Grégoire voit surtout les choses à sa façon, il ne voit le mal nulle part. Là où une scène de film dérange, il voit le paysage en arrière plan. Si Agathe pense qu'il mériterait un travail bien plus noble que celui d'employé de bureau, prof par exemple, comme elle, lui aime le classement, les astreintes, et la reconnaissance de son patron. Quand Agathe ne rentre pas pendant deux jours, passés aux cotés de son collègue Vivien, il ne voit qu'une longue séance de travail. Il ne voit pas non plus qu'il est devenu le fils de substitution de sa voisine d'enfance...
Malheureusement, à vivre dans son monde, il ne fait plus la différence entre rêve et réalité, et cela lui deviendra fatal...mais est ce une raison pour décréter que la réalité vaut mieux que le monde de Grégoire?
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