Peut-être que lire, ça fait mourir moins vite.
Il arrive un moment dans l'existence où l'on sent que ce qu'on n'aurait jamais pu faire est la chose à faire.
La vieillesse et la jeunesse ont cela en commun qu'il faut faire vite - pour l'une parce qu'il n'y a plus de temps à perdre, pour l'autre parce qu'il n'y en a jamais eu à économiser.
Mais à quoi ça va te servir de savoir lire ?
A quoi ça va me servir ? Mais à lire. Peut-être que lire, ça fait mourir moins vite.
Tomber amoureux est la pire des pertes de contrôle, une mise à genoux de la vie qui n'engendre que mièvrerie et troubles de la concentration.
Il arrive un moment dans l'existence où l'on sent que ce qu'on n'aurait jamais pu faire est la chose à faire.
Apprendre à lire et à écrire a calmé son impatience (...)
La forme des signes qu'il traçait avec cette volonté de prendre beaucoup d'espace révélait une autre part de lui, longtemps enfouie et qui, c'était vraiment ça le miracle , lui rendait le sourire qu'enfant on lui avait confisqué. (p. 118)
Que mon père ne sache ni lire ni écrire, je n'y avais jamais pensé. Je n'avais jamais remarqué chez lui un quelconque sentiment de honte car je croyais mon père plus fort que la honte. (p. 23)
- Mais à quoi ça va te servir de savoir lire ?
- A quoi ça va me servir ? Mais à lire. Peut-être que lire, ça fait mourir moins vite. (p. 33)
Dans l'atelier, j'ai eu envie de le prendre dans mes bras, mais je n'ai pas osé. Il y a des gestes qui, si on les fait, ne portent pas à conséquence; il y en a d'autres qui, si on ne les fait pas, existent quand même. C'est lui qui, plus agile que moi avec la tendresse, m'a enlacé, posant mon visage sur son épaule où j'ai versé des larmes qui, si mes souvenirs sont bons, en contenaient de plus anciennes.