Déstabilisant est le premier terme me venant à l'esprit lorsque j'évoque ce roman. Car s'il raconte une histoire - celle de Mademoiselle et de son valet Afanassi -, il n'obéit à aucune loi du genre. Toute l'intrigue est relatée à partir de réminiscences floues, d'idéaux revisités, d'espoirs chimériques. Les faits majeurs sont noyés dans une jungle de détails d'une précision mathématique. A plusieurs reprises, je me suis vue obligée de reprendre tel paragraphe, tel chapitre. Il m'est même arrivé de douter de pouvoir suivre l'auteur dans le cheminement de sa narration. Est-il avant tout destiné à un public d'initiés ?
Mais
Nata Minor a une formation de psychanalyste et son texte en est tout imprégné. La solution pour l'investir est que, tel un praticien, il faut se laisser porter par les mots et ainsi lire au delà du langage.
Nata Minor est également traductrice d'origine russe. Elle connaît donc doublement l'importance et la néccessité du choix des mots.
Son style, d'une poésie à la fois bouleversante et mélancolique, n'est pas sans rappeler celui d'un
Jean-Pierre Milovanoff dans
Auréline ou d'un
Andréï Makine dans Musique d'une vie. Est-ce leur ascendance russe qui confère cette ambiance toute particulière à leurs écrits ?
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